Jean-Jacques
Si j’ai bien compris
l’incident récent, le boycott de «
À la bonne adresse », de mon livre
de traductions en 2004, les oukases sur mes et
nos travaux, agrémentés de déclarations
de non-existence et d’appréciations nosographiques
diverses et indignes de psychanalystes, depuis
plus de 25 ans, ressortiraient d’un serment d’allégeance
aux désiderata de collègues qui
grenouillent, à coup d’argent et de réseaux,
dans les officines des pouvoirs ?
À ce degré-là,
il m’aura fallu 1/4 de siècle pour y
“croire” (verbe que je n’utilise pratiquement
jamais) vraiment !
Je comprends cela
de ta part, soucieux de ne pas griller ton association
ni ton ou tes réseau/x.
À cet écart
près : pourquoi ne me l’as-tu pas dit,
simplement, franchement ? Quel mépris pour
la parole en même temps que pour les petits
et grands “autres” (à chacun
le sien, de GrA !)... !
Nous avons vu que
la home-page de notre site, claire et pratique,
avait, très récemment, “inspiré"
la nouvelle home-page du vôtre... tant mieux
si nous vous avons été utiles.
Un petit “merci”
de sa part, à votre home-page, n’aurait
pas été de refus...
Je changerais bien
le slogan “Liberté-Egalité-Fraternité”
par “Liberté-Egalité-Solidarité”,
tant nous savons d’expérience depuis Freud
que la dite “fraternité”, concept
religieux, plus près d’une garantie de
“bonne conscience” dans l’au-delà,
tel celui de “charité”, le
plus souvent, n’est qu’une foire d’empoigne infantile,
qui dure et qui dure, voguant, inénarrable,
sur le flot des siècles !
Je t’embrasse,
Micheline W.
ø
Au directeur de
publication de la revue “Che Vuoi”,
le 9 Juillet 2009
Serge
je te demanderai instamment de mettre une note
dans le prochain numéro de “Che
Vuoi” :
Maria Landau, dans son article du dernier
“Che Vuoi” paru, reprend, sans
citer sa source, un texte à elle que j’avais,
non seulement publié, mais d’abord entièrement
réécrit pour
le n° 5 / papier de ψ [Psi] • Le temps du non, et que j’avais
intitulé « Enfants de camp »,
paru en mars 1990.
5 • Enfants
de camp
A-L. Stern
Ei Warum, Ei Darum...
S. Bellakhdar
L’Islam, la religion du pauvre
G. Ralli
Gradiva III • Nouvelle
M. Landau
Les enfants de Terezin
“Il
s’agit d’une expérience imposée
par le destin... Elle est utile aux analystes
car elle crée des impressions qui confirment
ou infirment les hypothèses sur le développement
des enfants.” Anna Freud
«
Six enfants sans mère » - ni père
- rescapés du camp de Terezin, dans la
Moravie où naquit Freud et où transitèrent
ses soeurs avant d’être assassinées
à Auschwitz et à Treblinka, c’est
le seul, parmi ses nombreux écrits, exclusivement
en langue anglaise depuis l’exil, qu’Anna
Freud traduisit elle-même en allemand. Ces
enfants, nés à Vienne et à
Berlin, avaient entendu la même langue première
que la petite Anna, l’allemand, langue
de la psychanalyse.
M. W.
Plus
écœurant encore :
dans son article, la traduction
de “Blöder Ochs” par “Con
de bœuf" est de mon invention. Elle
est déposée au copyright du :
UFR
de linguistique •
Paris V Sorbonne • Université
René Descartes
Chapitre
« Traduction », pp. 208-209
Malgré « Le camp », la vie des mots
Un argot enfantin
Le texte présenté ici
est extrait d’un travail intitulé
Les enfants de Terezin, à partir
de l’observation de Anna Freud, Survie
et développement d’un groupe d’enfants
• Une expérience bien particulière,
et paru dans
ψ
[Psi] • Le temps du non n° 5, en mars
1990.
Ces enfants de
trois à douze ans, sans père ni
mère, rescapés du camp de Theresienstadt
en Moravie [1],
étaient arrivés au centre d’accueil
de Windermere à Londres en 1945. La traduction
de Blöder Ochs, par “espèce d’imbécile”,
ou même, en raison de la violence encourue,
“sale vache”, bien trop faible, ne
me convenait pas [2].
Blöder
Ochs,
un hapax, était en effet la formule préférée
de ces petits enfants-là, qu’ils
adressaient... au choix... à n’importe
qui ! Elle fonctionnait comme une sorte de marquage
du destinataire.
Il est particulièrement
émouvant de relever que Anna Freud traduisit
elle-même son observation en langue allemande,
sa langue d’enfant, d’enfance à
Vienne, qu’elle ne parlait plus depuis son
installation en Angleterre, qu’elle avait
volontairement exclue. Elle lui redonne vie ici
pour la première fois depuis l’Anschluss
et l’exil, langue de « la petite Anna
», langue de ces enfants-là.
Le problème
de traduction de cet argot d’« Enfants
de camp » s’est posé de telle
sorte que j’ai dû créer une
expression dans la langue cible pour transmettre,
au plus près, le message des jeunes locuteurs.
La seule
façon de restituer la dimension vivante
de cette adresse de nécessité était
de trouver le passage d’un hapax à un autre.
C’est ainsi
qu’est venu Con de Bœuf !
Micheline Weinstein
et figure sur notre site à cette adresse
:
http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/livres/malgrelecamp.html
Je ne reviendrai
pas, cela ne sert à rien, sur les méthodes
de voyous des analystes et autres qui s’intitulent
et s’exhibent spécialistes de la déportation,
de l’enfance et du reste, empruntant de préférence
sans vergogne aux écrits et dits de leurs collègues héritiers
directs, c’est-à-dire ceux de parents et
familles entièrement exterminées,
dans et de la Shoah.
Pour résumer
: il est difficile de trouver plus bas et plus
dégueulasse.
Micheline
W.