© Micheline Weinstein / 28 septembre
2015
Lettre à une fidèle adhérente des FFDJF
• Tout
d’abord : entendu ce matin Luc Ferry indiquer que les intellectuels à la
mode, ceux - il y a peu de femmes - qui rivalisent de journalisme, parmi
lesquels nous pouvons présumer qu’il se situe, étaient des moralisateurs et ne
connaissaient rien à l’économie et aux sciences. Il a raison. Chacune et chacun
son boulot.
•
Projet à l’intention de la ministre
de l’Éducation nationale : lui proposer de se soumettre à une dictée,
niveau CM2.
Lettre à une fidèle adhérente des FFDJF
Chère R. L.
J’ai bien reçu l’invitation à me rendre le 9
octobre au dévoilement de
la stèle à la mémoire des tout-petits enfants juifs, non scolarisés morts en
déportation, dans le jardin des Rosiers, sous le patronage de Madame Hidalgo, Maire de Paris.
Je remercie le service administratif chargé de
l’envoi du courrier. Il semblerait que je figure encore sur ses listes
d’adresses.
Je remercie également celles et ceux, parmi les
personnalités, les institutions juives, les intéressés par la pédagogie, la
psychanalyse, l’histoire, et de tous horizons, qui n’ont pas daigné nous aider.
Soit
en ignorant de leur morgue les infos du GrandTOU au sujet
de sa Lecture / Spectacle « À la bonne adresse », soit en y
répondant par messagerie automatique ou, mieux, par des appréciations
d’une grossièreté supérieure, certes ambiante, voire carrément par de laides atteintes à
la personne, autrement dit, avec une absence de respect humain minimal pour mon
et notre travail.
Ce n’est pas nouveau : j’ai créé un site voici
30 ans, dont nous continuons d’assurer la charge financière (avec ses
productions théâtrales, documents écrits, sonores, plastiques, droits d’auteurs et tout
le reste...) à la mesure de nos modestes moyens.
Lequel site garantit la liberté d’expression,
dans les limites toutefois du respect précité.
À titre individuel, artisane de ce site, j’ai
considéré que, témoin de mon temps, j’acquittais en toute
indépendance ma dette devant ma biographie autant que devant l’histoire de la
psychanalyse ; consternée par la prévalence de rivalités, jalousies
indéracinables fixées dans l’infantile, j’ai effectivement décliné toute
appartenance à l’une ou l’autre camarilla occupée à s’arroger l’exclusivité de
l’héritage de la Shoah aussi bien que de celui de la psychanalyse ; accessoirement, par solidarité, j’ai cotisé
pendant 30 ans auprès de diverses institutions, etc.
Contre quoi, je et nous furent punis, nos
travaux négligés, bien qu’abondamment écumés, naturellement sans que l’on en
cite les sources, c’est la mode.
Mépris pour l’ébauche même d’une notion de
reconnaissance de notre travail, qui m’a amenée à choisir de confier
certaines de mes archives originales au Museum de l’Holocauste à Washington.
Nous voici alors, sinon en défaut d’existence,
doublement punis.
Veuillez trouver ici mes meilleurs vœux pour
une excellente année 5776 et un joyeux Souccoth !
Micheline Weinstein