© Micheline Weinstein / 18 janvier 2015
Rassemblement du 11 janvier 2015
Si je reste, sans restriction, solidaire
de Charlie, je ne me suis pas jointe au rassemblement national du 11 janvier
2015.
S’associer à une célébration où défilaient
au premier rang des chefs d’État les représentants de la Turquie, du Hamas et
autres antisémites, au prétexte d’antisionisme, n’était pas envisageable. Encore
moins aux accolades chaleureuses à iceux dispensées.
Dès le lendemain, nous avons pu lire et entendre leurs déclarations
antisémites, dont appels au meurtre des Juifs et assister, via les médias, à leurs actes.
À la lecture du « Canevas pour un autoportrait », on aura compris qu’“adhérer”, quels que soient les cas de figure, m’a été
de tous temps incompatible. Ma conception de la liberté de penser et de dire ce
que je pense est in-adhérable, an-adhérente,
il me faut réfléchir d’abord.
Ce rassemblement national traduisait-il le
nouvel engouement pour l’usage du concept d’’“empathie” ?
Nous avons déjà perçu que le lien réciproque entre les individus
conglutinés en une masse est de même nature que l’identification qui prend sa
source dans une communauté affective importante, et nous pouvons présumer que
cette communauté réside dans le type de lien qui rattache au meneur. Un autre
indice nous porte à dire que nous sommes bien loin d’avoir épuisé le problème
de l’identification et que nous nous trouvons devant ce processus appelé
“intuition” [“Einfühlung”
= identification, intuition, empathie] par la psychologie, qui occupe la plus
grande part de notre perception de ce qu’il y a d’étranger à notre moi chez
l’autre.
Freud
Psychologie de masse et analyse du moi
M.
W.