Psychanalyse et idéologie

Micheline Weinstein •  La Pétaudière

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • L’innommable

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© Micheline Weinstein

 

Suite Journal ininterrompu par intermittence 2020

 

Extension de post-it empilés en vrac

 

Ich will Zeugnis ablegen bis zum letzten

[Je veux témoigner jusqu’au dernier jour]

Victor Klemperer • Journal 1933-1947

 

Samedi 15 février 2020

 

La Pétaudière

Suivie du Plan de partage de la Palestine en deux États

 

Pendant près de 30 ans et sans y revenir aujourd’hui par le menu maintes fois exposé, nous n’avons cessé de déplorer l’incitation, devenue quasi une obligation, à se soumettre au tohu-bohu électronique qu’exerce  sa pression coercitive :

• tout d’abord causé chez l’humain en devenir, déjà in-utéro, par un bouleversement de son rythme biologique naturel ;

• puis par une tyrannie de l’image, aboutissant à une altération de l’écriture et du langage, rendus dyslexiques et dysorthographiques, à des slogans pulsionnels d’onomatopées vulgaires ;

• enfin, par le regard vissé sur les écrans, par une éclipse de la pensée, de la capacité de réflexion autonome, tout comme par celle de l’usage matériel des mains, occupées à pianoter compulsivement sur les claviers ;

• et pour conclure, par une violence bestiale, inégalée depuis la 2e Guerre mondiale.

La pratique de l’intelligence, par mésestime du savoir, par liturgie de l’ignorance, semblerait avoir régressé, de la prime enfance jusqu’au mode de fonctionnement des institutions majeures, se calant sur une fixation à la structure œdipienne polymorphe-perverse muée en rivalités meurtrières, en primauté du pouvoir égotiste, en course aux gains sous toutes leurs formes, bref, en principe de plaisir au détriment, pour désigner le projet d’un accès possible au progrès d’une civilisation, de ce que l’on nommait autrefois  “sublimation”.

Le diktat de la transparence, autrement dit de l’exhibition, le pataquès né de l’intégration du périmètre privé dans la sphère publique ont propulsé en pleine lumière les petitesses dont la nature humaine peut être douée.

Si bien que, pour éviter d’éparpiller l’esprit, nous sommes invités à prendre notre temps, à écouter la modestie que nous ont enseignée les sages, à se limiter à “une chose à la fois”, à “cent fois sur le métier [remettre son] ouvrage”.

Ainsi, à l’occasion du Nouvel An des Arbres en Israël, je viens de recevoir par la poste Adama [Terre], magazine du KKL [à l’origine Fonds pour la création d’Israël, créé en 1901 en Suisse].

Indépendamment de ma propre réflexion, qui n’a pas changé, sur l’évolution du conflit Israélo-Arabe depuis 53 ans - en 1967, j’écrivais, lors de la Guerre des Six-Jours, “Rendez [aux Palestiniens] leurs territoires et que l’on n’en parle plus” -, et des superbes photos, je me suis arrêtée sur la pertinence qu’avait éprouvée la revue de rappeler, en termes clairs, la déclaration du Plan de partage en deux États du 29 novembre 1947, entérinant la création, donc l’impératif de reconnaissance de l’existence de l’État d’Israël.

Il m’est alors venu à l’esprit que, peut-être, n’était plus tout à fait présente à la mémoire des spécialistes, avec leur influence sur les exécutants de tous âges et provenances, la question du douloureux imbroglio de l’adoption - à 10 voix près - du plan par l’ONU, laquelle perdure sans discontinuer.

 

Peut-être également, belligérants de tous horizons, penseurs, intellectuels, politiques, journalistes… n’avaient-ils tout simplement pas lu cette déclaration.

C’est pourquoi, il m’a semblé - sans illusion - que la lire ou la relire serait susceptible de stabiliser les esprits, afin de contribuer à trouver une résolution viable à l’effroyable chaos qui, parti du Moyen-Orient, a prodigué sa géhenne dans l’ensemble du monde.

À l’intention des lectrices et lecteurs intéressés, voici donc ce plan initial joint en PDF.

 


 

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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