ψ = psi grec, résumé
de Ps ychanalyse
et i déologie.
Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS
DU NON s’adresse à l’idéologie
qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance
délibérée,
est l’antonyme de la réflexion, de la raison,
de l’intelligence.
ø
© Micheline Weinstein /
Novembre-Décembre 2014
Notes,
commentaires et étymologies de
« Résistances
à la psychanalyse »
Présentation
Le
27 novembre 2014, j’ai reçu par mail le courrier suivant,
bonjour,
je ne sais pas si vous êtes toujours en recherche de travaux à relayer sur votre
site, je viens de mettre sur [mon site] un texte sur le déni de réalité auquel
j’ai envie de donner de l’audience. Si cela vous intéressait de le publier, je
serais d’accord. Je le trouve en prise directe avec l’actualité... laquelle ne
donne pas trop envie de rigoler...
Cordialement
Signature
auquel j’ai répondu brièvement, l’électronique ne se
prêtant guère, sauf impondérable, à ma coutume d’écrire une lettre. Je le
complète aujourd’hui,
Chère ***,
J’ai lu votre texte,
qui est un travail de réflexion sérieux et approfondi, selon votre approche des
concepts philosophiques, ce pourquoi notre site vous a publiée à deux reprises
en 2012.
Je dois toutefois
vous préciser que, depuis près de 30 ans, nous ne sommes pas “en recherche de
travaux à relayer” : les textes, les documents, se proposent d’eux-mêmes,
nous laissant le loisir de les relayer.
Or, pour ce qu’il en
est des travaux de la plupart des collègues, celles et ceux dont, dans ce même
temps, j’ai suivi le cheminement, je ne les relaie aujourd’hui que rarement,
ces collègues n’ayant jamais pris, ni la peine, ni la curiosité, de s’intéresser
aux nôtres.
C’est ainsi que
récemment, je n’ai pas été davantage surprise que notre petite troupe
professionnelle de théâtre, non-juive, ne trouve que peu d’écho chez celles et
ceux d’entre eux qui, dans les médias, dans les institutions publiques et
privées, ce sont faits les “spécialistes” de la Vernichtung - anéantissement - des Juifs, celles et ceux
travaillant à divers titres auprès de l’aide à l’enfance, plus généralement
psychanalystes, historiens, philosophes, éducateurs, qui sont parents,
grands-parents, bientôt arrière-grands-parents, journalistes... Une majorité
conséquente de spectateurs, en trois mois de représentations hebdomadaires de
« À la bonne adresse », fut non-juive.
Notre troupe de
baladins s’est attachée à offrir un spectacle de qualité artistique saluée par
tous des spectateurs, « Pour une pédagogie de la solidarité, à
l’intention des petits, grands, et vieux enfants ».
N. B. Entendre “vieux enfants”, au cas où ce n’aurait
pas été clair : adultes, seniors, vétérans…, 2
montages, dont l’un adapté aux plus petits âgés de 8 à 12 ans, ayant été
réalisés.
Par contre Le
GrandTOU fut consterné par l’absence d’intérêt, l’absence tout court, des
non-spectateurs évoqués ci-dessus. Un aperçu de la qualité de cette
Lecture/Spectacle, se trouve à,
https://fr-fr.facebook.com/LeGrandtou
Enfin, chère***, je
rédige actuellement un travail, le plus rigoureux que me le permettent mes
moyens, intitulé « Résistances à la
psychanalyse », locution qui, à mon sens, frôle la tautologie, et dont
vous avez eu connaissance du début par courrier ou par notre site, ce qui exige
une “mise en loge” de la pensée.
Bien à vous,
Micheline Weinstein
1er Décembre 2014
La traduction/interprétation d’extraits de
quelques textes de Freud, portant sur les « Résistances à la
psychanalyse », est achevée, mais non relue et corrigée. Aujourd’hui, par
cohérence avec l’[mon] actualité, je ne pourrai diffuser
que les notes et commentaires 3 et 4 de ce travail.
Il est possible que Madame Roudinesco,
“psychanalyste”, dont j’ai relayé quelquefois des articles
sur notre site, soit passée à côté de mon innocence [cf. CNRTL, état de ce qui, par nature, ne fait pas de mal à autrui ; fait de ne pas
être nuisible] attardée - ou demeurée ? - dans le monde d’avant-hier, de bébé juive née
sous l’Occupation, ait contribué aux difficultés à être ne serait-ce qu’identifiée
par mes contemporains…
Revenons à Freud. Il est loisible de tout
savoir de la vie sexuelle de Freud, de ses espoirs et déceptions, des causes
réelles de dissensions transférentielles dans le mouvement analytique, avec et
entre ses élèves, ses (parfois faux) amis, ses correspondants… Freud évoque
honnêtement l’évolution de sa sexualité dans sa volumineuse correspondance ;
quant aux dissensions, elles sont éditées dans ses œuvres, considérées comme
complètes à ce jour. De telle sorte qu’aujourd’hui, la SPP et ses antennes,
reconnues d’utilité publique, assurant une formation théorique, technique et
clinique - autrement dit thérapeutique -,
serait seule habilitée à authentifier l’intitulé et la fonction du Psychanalyste, ce qui mettrait fin aux
“autorisations de soi-même” prônées par Lacan, lesquelles permettent à tout un
chacun, non professionnel, de s’auto-nommer “psychanalyste”, en même temps que
d’utiliser le nom propre de Psychoanalyse, créé par Freud l’année de la mort de son père, sans aucune gêne ni
considération pour son auteur. La psychanalyse et sa terminologie, grâce à l’influence
de la multinationale lacanienne auprès des médias, liée au pouvoir de l’argent
et des, pour faire bref, coteries, analogues à celles des politiques, sont
devenues en France un objet qui ne prétend à nul service, qui
ne sert à rien ou dont la fonction est si futile qu’on devine bien que sa
création n’a pas été dictée par un besoin, c’est-à-dire un gadget (CNRTL) à l’usage de qui n’est pas
sensible à l’étymologie ou recherche du vrai.
Pourquoi, dès 1967, ai-je été stupéfiée du déni de ses affidés, devant les
propos tenus, écrits, par Lacan, dont on dirait aujourd’hui qu’ils les ont
“zappés” (= Faire disparaître quelqu’un ou quelque chose de son
champ de vision, cesser de lui accorder le moindre intérêt), du déni de la théorie créée par Freud, de ses calembours épais envers
la personne de Freud, les lectrices et lecteurs intéressés les trouveront sur
notre site. Je n’en reproduirai ici que trois extraits,
1938
Le sublime hasard du génie n’explique
peut-être pas seul que ce soit à Vienne - alors centre d’un État qui était le
melting-pot des formes familiales les plus diverses, des plus archaïques aux
plus évoluées, des derniers groupements agnatiques des paysans slaves aux
formes les plus réduites du foyer petit-bourgeois et aux formes les plus
décadentes du ménage instable, en passant par les paternalismes féodaux et
mercantiles - qu’un fils du patriarcat juif ait imaginé le complexe d’Œdipe.
http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/courrier/commentaire.html
(Il y a d’autres exemples dans ce commentaire)
1967
Jacques Lacan
Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de
l’école
[J’ai mis l’essentiel à mon sens en italiques]
Avant d’être un problème à proposer à
quelques cavillations analytiques, ma position de chef d’École est un résultat
d’une relation entre analystes, qui depuis dix-sept ans s’impose à nous comme
un scandale. Je souligne que je n’ai rien fait en produisant l’enseignement qui
m’était confié dans un groupe, ni pour en tirer la lumière à moi, notamment par
aucun appel au public, ni même pour trop souligner les arêtes qui auraient pu
contrarier la rentrée dans la communauté, laquelle restait pendant ces années
le seul souci véritable de ceux à qui m’avait réuni une précédente infortune (soit la sanction donnée par les soins de
Mademoiselle Anna Freud à une sottise de manœuvre, commise elle même sous
la consigne que je n’en sois pas averti).
C’est l’avènement, corrélatif de l’universalisation
du sujet procédant de la science, du phénomène fondamental, dont le camp de
concentration a montré l’éruption. Qui ne voit que le nazisme n’a eu ici que la
valeur d’un réactif précurseur. La montée d’un monde organisé sur toutes les
formes de ségrégation, voilà à quoi la psychanalyse s’est montrée plus sensible
encore, en ne laissant pas un de ses
membres reconnus aux camps d’extermination. Or c’est là le ressort de la
ségrégation particulière où elle se soutient elle même, en tant que l’I.P.A. se
présente dans cette extraterritorialité scientifique que nous avons accentuée,
et qui en fait bien autre chose que les associations analogues en titre d’autres
professions, proprement parlé, une assurance prise de trouver un accueil, une
solidarité, contre la menace des camps s’étendant à l’un de ses secteurs. L’analyse se trouve ainsi protéger ses
tenants, d’une réduction des devoirs impliqués dans le désir de l’analyste.
Nous tenons ici à marquer l’horizon complexe, au sens propre du terme, sans
lequel on ne saurait faire la situation de la psychanalyse. La solidarité des
trois fonctions majeures que nous venons de tracer, trouve son point de concours dans l’existence des Juifs. Ce qui n’est
pas pour étonner quand on sait l’importance de leur présence dans tout son
mouvement.
1974
Intervention de Jacques Lacan au Congrès de Rome
Que la femme
soit l’objet “a” de l’homme à l’occasion, ça ne veut pas dire du tout
qu’elle, elle a du goût à l’être. Mais enfin ça arrive. Ça arrive qu’elle y
ressemble naturellement. Il n’y a rien qui ressemble plus à une chiure de mouche qu’Anna Freud ! Ça doit
lui servir !
3 décembre 2014
J’ai assisté aux
séminaires de Lacan dès l’âge de 23 ans, je l’ai personnellement rencontré à
trois reprises pour lui dire ce que je pensais. Outre la rédaction de mes
propres travaux, dont des traductions, j’ai écrit réflexions et commentaires de
ses dires et théories sur 30 ans, dans un livre publié par notre association en
1987, parfaitement dédaigné par mes contemporains d’hier et d’aujourd’hui, que
j’augmente depuis 27 ans. Pour comprendre les “mathèmes” (?) et autres supports scientifiques de Lacan, j’ai travaillé les
mathématiques, la physique, la cybernétique et tout
ce qui plaira, avec François Le Lionnais. Avec
l’avènement de l’informatique et de son usage, par simple espièglerie devant ce
que j’appelle des “pilleurs de troncs”, je date consciencieusement mes travaux depuis
leur début, en 1967.
L’on voudra bien
m’excuser de ne m’être pas mariée, mon rythme singulier n’ayant pas bénéficié du loisir
d’entretenir une maisonnée. Par contre, au cours de mon
exercice professionnel, mon contre-transfert échelonné, totalement à mon insu,
a produit 48 nouveau-nés, pour la plus grande part non-juifs.
Les plus âgés sont aujourd’hui parents. Sans doute cet insu désirait-il réparer l’assassinat des enfants dans les chambres à gaz.
Ce que Freud analyse en
tant que “narcissisme des petites différences” témoigne de la pérennité de
l’ancrage, dans le collectif, de la structure œdipienne chez l’humain
individuel, de sa nature laquelle, par définition et quelles que soient les
tentatives d’en théoriser une refondation radicale, ne change pas, à moins de
croire en une métempsychose, non plus des âmes, mais des corps. La base du narcissisme des petites différences, à partir des pulsions inhérentes, s’inscrit d’abord dans la structure de la famille : plus on est proche, plus se fantasment, et souvent se manifestent, voire se mettent en actes et en paroles, jalousies, rivalités, vœux meurtriers…, fixés dans l’infantile, lesquels perdurent tout au long de la vie, engendrent les guerres, internes et externes…
Il n’est manifestement pas facile aux humains de
renoncer à satisfaire leur prédisposition à l’agressivité ; ils ne s’en portent
pas mieux pour autant. Il faut se garder de traiter par le mépris [le déni ?] la prédominance de
sphères culturelles restreintes, lesquelles ouvrent la voie à la satisfaction
de la pulsion d’agression envers toute personne qui lui est extérieure. Il est toujours
possible d’unir les uns les autres, par des liens d’amour, une considérable masse de personnes, à la seule
condition qu’il en reste d’autres en dehors d’elle pour recevoir les coups de boutoir de l’agressivité. Je me suis
occupé jadis de ce phénomène, selon lequel ce sont précisément les communautés adjacentes
et même apparentées qui en décousent et se ridiculisent réciproquement ; par
exemple Espagnols et Portugais, Allemands du Nord et du Sud, Anglais et
Écossais, etc. [Ajoutons, autre exemple,
les Sépharades et Ashkenases…]. Je l’ai désigné par « Narcissisme des petites différences », nom qui ne contribue guère
à l’éclairer. Nous
pouvons cependant considérer cela comme une satisfaction pratique et
relativement inoffensive du penchant à l’agression, grâce à laquelle la cohésion
de la communauté est rendue plus facile à ses membres. Freud.
Ah ! Le “devoir de
mémoire” (!) dont j’ai toujours trouvé la formulation étrange, admettons,
venant d’un Primo Levi utopiste, maladroite. La mémoire est une qualité
exclusivement individuelle, de sorte qu’elle ne s’enseigne pas, ne participe d’aucun
devoir, se cultive, privilégie l’apprentissage de la transmission de l’histoire, laquelle érige en dur des
« Mémoriaux », appose des plaques commémoratives, organise des
colloques ; si l’on considère que la mémoire peut relever d’une psyché collective… nous
assistons alors, navrés, à la vanité de cette espérance.
Quoique vous disiez,
pensiez, agissiez, tentiez, rien ne sert à rien, “ça” insiste, “ça” persiste.
Prenons pour exemple
l’antisémitisme. L’antisémitisme, au même titre que la jalousie irrépressible
et l’avarice, est à mon sens comparable à une pathologie grave, inguérissable,
indéracinable. Vous dites, même en passant, que vous connaissez bien,
d’expérience vécue, l’antisémitisme : vous êtes grossièrement traitée,
surtout si vous êtes femme, par la vox
populi, de “paranoïaque”, sans d’ailleurs que les locuteurs aient la
moindre idée de ce que signifie, au plan clinique, une paranoïa, excepté nombre
de spécialistes de la psyché, lesquels se joignent sans aucune gêne au
vocabulaire de cette vox populi,
qu’ils ont eux-mêmes enseignée en le répandant dans les médias.
Car la vox populi abrite en son sein des “zélites” pensantes, intellectuelles, professionnelles, de
toutes appartenances. Aussi bien juives, celles dont on déplore une “haine de
soi”, autre expression approximative. Plutôt que “haine de soi” je traduis “Judenhass” par “haine de sa ou ses lignée/s”, au su, à
l’éprouvé, au vécu, de plus de 2000 ans d’histoire des Juifs, par besoin
harassé de se faire accepter, convertir, d’en finir de porter ce poids maudit,
qui les stigmatise.
Freud se reconnaissait
Juif, sans la moindre concession. On attendait qu’un jour, il développe son
assertion. Or, jusqu’en 1939 à Londres, l’on fut déçu. Il n’y a rien à
expliciter, ni par l’historiographie, ni par la sociologie, pas plus que par
une biographie, personnelle ou autorisée, puisque, tout simplement, d’origine, “ça s’est trouvé comme ça”.
À suivre...