Psychanalyse et idéologie

Maltraitance

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • L’innommable

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n'arrive jamais

Infinite patience is required to those always waiting for what never happens

Pierre Dac

point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© L'auteur

 

De : psychanalyse-et-ideologie04@orange.fr

Date : 15 août 2022

Objet : De la maltraitance

 

Vingt ans après

De la maltraitance

 

[Nous venons de recevoir ce témoignage. Compte tenu des calomnies, menaces, insultes en usage sur les réseaux sociaux, cette lettre ne sera pas signée.]

 

« Petite poupée brisée entre les mains salaces

de l’ordure ordinaire, putride et dégueulasse »

 

In Demain les Kids

Hubert-Félix Thiéfaine

 

Vingt ans après.., puisque ce fléau, ce désastre humain présent partout de par le monde sous toutes ses formes et de tout temps est toujours d’une sinistre actualité. 

Je veux parler de la maltraitance des enfants, m’étayant sur une scène de violence inouïe d’un “père” (plus exactement un géniteur) frappant sa petite fille de 3 ans, allongée dans un bac à sable d’un jardin public, à grands coups de pompes, sous mes yeux donc, mais aussi sous ceux de ma fille du même âge et de la belle-mère de cette petite fille. 

Il se trouve que cette belle-mère était une grande amie de longue date. Elle ne bronchait pas, laissait faire, insensible, peut-être même pensait-elle que la brutalité déchaînée de son méprisable conjoint, d’une insondable lâcheté, battant un être sans défense, était justifiée. 

De mon côté, j’ai juste eu le temps d’attraper ma fille, qui se trouvait elle aussi dans le bac à sable, de la porter contre moi, et d’hurler à cette pourriture d’arrêter, ce qu’il a fait quelques secondes plus tard, je ne sais plus, le temps me paraissant interminable. 

C’est un cauchemar qui m’a fait me remémorer cette scène d’une sauvagerie absolue que j’avais “oubliée”.

Je n’avais hélas rien pu y faire, comme appeler les flics, étant totalement abasourdie, en état de sidération.

Cela va de soi, je ne les ai plus jamais revus, mais me talonne la question sur ce que cette petite fille, puis leur bébé commun sont devenus, dans quel état ont-ils grandi…, puisqu’il n’est plus à prouver que c’est dès l’enfance que l’adulte se construira en fonction de ce qu’il aura vécu. 

Aujourd’hui, c’est à cette “ex” que je m’adresse, horrifiée de ce qui a motivé son choix de vivre avec ce monstre, de se rendre complice de ses saloperies perverses, elle, pourtant fine et intelligente lorsque l’on se côtoyait, elle, militante pacifiste.

Quand, après-coup, désespérée, j’ai essayé de faire de la pédagogie avec elle, afin qu’elle se rende compte de la gravité des actes de son mec, elle m’a répondu à coups d’arguments aussi minables et sordides les uns que les autres. Et c’est à cause d’individus de cette engeance à vomir que la société est rendue irrespirable.

Le cas de cette petite fille est terrifiant, les chiffres parlent d’eux-mêmes, sachant qu’il faudrait pour le moins les doubler.

Les enfants incarnent l’avenir de l’espèce humaine, les ravages causés par ces actes relevant de la barbarie étant incommensurables, c’est de cette réalité que les politiques devraient s’occuper en priorité. 

Étant pessimiste sur la pseudo-évolution du genre humain (alors que les animaux, eux, protègent leurs petits), je crains  fort que les calamités que font subir les adultes aux enfants ne perdurent, avec l’immense espoir de me tromper.  Pour l’heure, j’essaie de me limiter à penser aux gens “biens”, aux parents bienveillants, dignes de ce nom.

 

« L’horreur est humaine, clinique et banale, enfant de la haine,

enfant de la peur,

l’horreur est humaine, médico-légale, enfant de la haine, que ta joie demeure »

 

In Crépuscule transfert

Hubert-Félix Thiéfaine

 

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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