9 janvier 2008
De la terminologie
J'ai écouté avec attention la conférence du
Président de la République.
Dans les réponses à la presse : à propos de
l'“immigration zéro”, le FN - actuellement Marine Le Pen,
non nommée - a été qualifié
d'“hystérique de l'immigration zéro”. Depuis
l'accession aux commandes du “Pitre” de Braunau en 1933, le terme
de “hystérique” est devenu une injure, a-minima un calembour.
Or, pour la psychanalyse, l'hystérique en est l'inventeresse
(cf. Anna O. / Bertha Pappenheim). Pour Freud, l'hystérie, qui est également
celle de l'Art sous toutes ses formes, le rêve, la psychanalyse, sont une seule et même
structure. L'hystérie est de fait le concept le plus noble de la
psychanalyse.
À propos des noms propres : je connais parfaitement depuis
l'enfance la signification traduite antisémite de mon patronyme, elle
figure dans les dictionnaires. D'ailleurs si je l'oublie, il se trouve toujours
quelque xénophobe, quelque ostraciste - y compris parmi des Juifs honteux
de l'être et d'en assumer un nom -, pour me le rappeler en m'interpellant
bruyamment et publiquement. C'est une longue histoire où, depuis
Abraham, les Juifs d'Europe Centrale, d'Allemagne et d'ex-URSS - Gasparov est
un Weinstein, il vient de manquer se faire assassiner lors de l'élection
de Poutine -, dépourvus de fortune, ne pouvaient s'acheter un joli nom.
Avec les colonisations, il en fut de même pour les sémites du
Maghreb, lesquels, comme tous les sémites, étaient, chacun,
simplement “fils de... ” suivi du prénom de son père.
Quant aux femmes elles ne bénéficiaient d'aucun patronyme, aucun
nom de père... Et pour la psychanalyse, cela n'a aucune importance...
ceci pour évoquer la complexité du projet de
“parité” intégrée dans le programme de
“civilisation” du Gouvernement.
Marine Le Pen conseillait aux “étrangers”, lors
d'une interview télévisée, de franciser leurs patronymes
pour mieux être “assimilés”. Seulement, cela aussi
s'achète tout en donnant lieu à des démarches assez
compliquées, sans aucune garantie d'agrément de la part de
l'Administration. Il va de soi que pour les entreprendre, des “papiers en règle” en sont la condition préalable.
Apparemment, le nom de mon père ne gêne pas aux U.S.A.
(cf. l'un de mes textes de 2007 et quelques des années
précédentes sur le site), bien au contraire, j'ai eu l'occasion
de m'en étonner dès mon premier atterrissage à New-York,
à la douane. Il est vrai que mon grand-père paternel Moïse, au début du XXe siècle, avait été dépêché de Ialta en Crimée pour présider le « Joint » à Istanbul. Sans doute alors serait-il aujourd'hui considéré comme participant d'un « Lobby » américain...
Et je rappelle tout de même que, pour les freudiens
non-ostracistes, le verbe “weinen” en allemand, signifie
“pleurer”.
La pierre, “Stein”, dite “précieuse” ou à l'état brut, ne nécessite pas de traduction.
Il semble, très simplement, que le nom que,
littéralement, je porte, spécialement auprès du monde de
l'édition et de quelques autres mondes publics et professionnels, outre
mon symptôme essentiel qui consiste à ne pas taire ce que je
pense, me dessert de tout temps. Serait-il “astucieux” que j'en
changeasse ?
Si oui, alors signons 1
• de mon second prénom ; 2 - du patronyme de ma mère,
c'est-à-dire celui de son père, tous deux francisés :
Estelle Roux de Tiraspol !
Mais hélas 1 • pour une analyste, et sans plus
d'explication, ce n'est pas envisageable ; 2 - de toutes les façons,
même non analyste, il est trop tard.
Micheline Weinstein