ψ =
psi grec, résumé
de Ps ychanalyse
et i déologie.
Le NON
de ψ
[Psi]
LE TEMPS DU NON
s’adresse à l’idéologie
qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance
délibérée,
est l’antonyme de la réflexion, de la raison,
de l’intelligence.
ø
©Micheline Weinstein
30 décembre 2009
Sur la psychanalyse en tant que méthode
de traitement
Les
lecteurs éventuels trouveront ci-après
des extraits de la 34e Nouvelle Conférence
d’Introduction à la Psychanalyse, écrite
par Freud en 1932. Le début de cette conférence,
que j’ai intitulée,
Précisions, applications, orientations*
propose ainsi d’appréhender ce que Freud nomme “la nouvelle
science”, tout en mettant en garde contre
son utilisation, ignorante, abusive de la psychanalyse,
quand on la réduit à une recette
domestique, à ne pas la vider de sa substance,
...limitez-vous
[...] à dire, autant que vous y parveniez,
que la psychanalyse est une branche particulière
du savoir, très difficile à appréhender
et à décomposer**.
Dîtes qu’elle s’occupe de choses autrement
sérieuses, que ce n’est pas à coups
de galéjades dérisoires qu’on y
aura accès, et enfin qu’en guise de divertissement
social, il serait préférable de
se trouver un autre hochet à agiter. Naturellement,
gardez-vous de vous commettre avec tout exercice
d’interprétation, pour peu que des gens
malavisés vous exposent leurs rêves,
et ne vous laissez pas aller à la tentation
de faire de la propagande pour l’analyse, en rapportant
des cas de guérison.
* Il n’était
pas possible de restituer en français la
clarté lumineuse des Aufklärungen.
** Décomposer •
Au sens chimique du terme, analyser,
élément par élément.
Une présentation plus large de cette
conférence est accessible à l’adresse
suivante,
http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/livres/freudlumieres.html
La
traduction ci-dessous ne se prétend pas
littérale. Par souci pédagogique,
puisqu’il s’agit dans ces passages de mieux se
familiariser avec la difficile approche de la
théorie et de la clinique analytiques,
j’ai cherché la clarté, choisissant
souvent, pour ne prendre qu’un exemple, de substituer,
à un terme allemand, deux ou plusieurs
mots en français.
La
traduction de l’œuvre de Freud est aujourd’hui
libre de droits. Cela permettra d’orner les rayons
de bibliothèques de coffrets plus ou moins
luxueux, comme sont vendus en blocs, en “pack”,
ceux d’immortels compositeurs, et autres objets
de consommation que l’on nous matraque jusqu’à
nous rendre définitivement anorexiques
dans tous les domaines.
Quant
à lire
le contenu de l’œuvre de Freud, s’en imprégner,
le commenter c’est une autre histoire... les quelques
derniers psychanalystes freudiens, soucieux d’appliquer
les principes fondamentaux de sa théorie,
de la théorie à l’épreuve
dans leur pratique, de sorte qu’elle reste vivace,
toujours en devenir, de s’impliquer en tant que
chercheurs, sembleraient avoir disparu depuis
une grande génération.
Plus
le temps passe, plus les psychanalystes français
se comportent, médecins ou non, comme le
font les psychiatres.
Or,
qu’est-ce qui différencie, a-minima, un psychiatre d’un psychanalyste, si ce n’est l’usage ou non de la parole
et de son corollaire, le silence ?
Le psychiatre garde
silence en consultation, et c’est son rôle,
puisque la réponse vient par la médiation
est extérieure, via l’ordonnance qu’il délivre. Cette médiation
se matérialise sous forme de drogues diverses,
par un détour chez le pharmacien ou par
une assignation en institution psychiatrique.
Il n’y a, dans
cette spécialité, aucune ambition
qui viserait à amener celui ou celle qui
souffre à la sublimation ou, si l’on préfère
un terme plus philosophique, à la transcendance,
autrement dit, à apprendre, dans un premier
temps, relativement long, à maîtriser
ses pulsions.
En psychiatrie,
les charges pulsionnelles sont neutralisées
par des drogues nécessairement dures, le
patient risquant se montrer dangereux pour lui-même,
s’il est, soit suicidaire, soit envahi par d’effroyables symptômes qui aliènent
sa conscience, la privant de sa liberté
de faire face, ou encore pour autrui s’il est
criminel.
Nous verrons d’ailleurs,
dans ce texte de Freud comme dans d’autres, que
l’accès à la maîtrise de nos
pulsions les plus sauvages n’est envisageable
que dans la névrose. Dans la psychose, la psychanalyse, si elle s’avère sans conteste un auxiliaire
efficace de la psychiatrie, atteint là
la limite de sa modeste contribution.
Il est possible
alors de s’interroger sur la signification de
l’engouement qui, depuis une quarantaine d’années
en France, a saisi les psychanalystes, qui font,
de la psychose, leur principale source d’intérêt.
La non-réponse,
le silence buté, systématique -
si l’on considère qu’initialement “réponse”
signifie “engagement” - des psychanalystes,
renvoie le candidat à l’analyse ou le postulant
analyste au vide : d’où le risque, souvent
observé, d’épisodes délirants,
voire à la lente construction artificielle
d’un délire érotomane latent, qui
peut aller jusqu’à la tentative de suicide.
De même que
les séances courtes, voire ultra-courtes
- de 1 à 10 minutes - qui, drastiques,
interdisent aux associations et aux représentations
de se présenter d’elles-mêmes à
l’esprit.
N’apparaît
là, dans cette posture de toute une école
française de psychanalystes, aucune sorte
d’invitation à l’“écoute bienveillante”,
aucune intention d’aide thérapeutique,
aucun souci d’un devenir autonome, original, inventif,
de la pensée individuelle (Wo es war,
soll ich werden).
L’on n’obtient ainsi, par les analysants, maintenus
hypnotisés dans le transfert, qu’une reproduction
stéréotypée du mode d’être
de leurs analystes, lesquels sont eux-mêmes
bordés par leur sphère sociale,
le plus généralement de “divertissement”
pascalien, mondaine et argentée, et ce,
au mépris de la souffrance de qui n’a pas
les moyens culturels ou / et matériels
d’être “Initié”, avec
un grand “i”, à la pensée
unique, sectaire, à ses oukases, ses exclusions,
ses interprétations, ses diagnostics sauvages.
Pour l’analyste,
lui ou elle, l’avantage de cette posture est qu’il
ne s’engage pas, qu’il ne risque pas de se tromper,
pas plus d’ailleurs, que d’être stimulé
par les interrogations et hypothèses, pourtant
inépuisables, que posent naïvement,
sincèrement, honnêtement, les analysants.
Le tout, moyennant une banalisation du vocabulaire,
emprunté à la terminologie spécifique
de la psychiatrie (paranoïa, schizophrénie,
pour les plus usités), repris par tout
un chacun dans une consternante ignorance, qui
donne éventuellement l’occasion aux humains
de s’entr’injurier, dans la même
foulée que, depuis la guerre, l’on se jette
mutuellement à tout bout de champ, du “nazi”
à la figure.
Il arrive parfois,
chez des intellectuels cultivés, que cette
ignorance soit délibérée. Elle peut se manifester aussi, sous forme de slogans ressortissant
à un jargon puisé dans les marigots
d’une psychologie de basse-fosse.
En un bon demi-siècle,
dans le “milieu”, on a fréquemment
pu croiser, au cours de pinces-fesses de salon,
où le culte du “Moi” prédomine,
où s’échangeaient moult propos en
rapport plus ou moins discret avec l’argent, sous
prétexte de réunions régulières
dites de travail, des cleptomanes aussi bien que
des apprentis prédateurs, pas seulement
intellectuels mais
effectifs, réels, à en être
sciés, à n’en pas croire ses yeux
ni ses oreilles, comme on dit ! Il est vrai que
le travail d’analyse de l’analyste est si ardu
- gouverner et éduquer le sont paritairement
-, dans lequel aucune compensation narcissique
n’est à attendre, non plus qu’une garantie
de succès, qu’il semblerait que la psychanalyse
en France se soit détournée bien
vite de la part thérapeutique qui incombe
à sa charge.
Le silence systématiquement
sépulcral de l’analyste déclenche
de violents et répétitifs “actings
out”, il a de même entraîné
le déclin, quasi programmé, du concept
fondamental de sublimation, autrement dit d’un
accès, par le sujet, à son désir
de choisir ce qu’il fera de sa vie, que l’on a
repoussé dans les abîmes de l’histoire
de la psychanalyse.
Selon Freud, quel
est le but de la psychanalyse, à titre
individuel aussi bien qu’à titre sociétal,
sinon de permettre à l’humain de se situer
dans la civilisation de ceux et celles qui, du
temps de Philon d’Alexandrie [≤ -12 à
≥ +54 de l’ère chrét.], furent
appelés les Thérapeutes ; de ceux et celles qu’au XVIe siècle Rabelais nommait les Gens
[hommes et femmes] de Bien,
futurs résidents de l’utopique Abbaye
de Thélème ; de la civilisation qui au XVIIe siècle
avait conçu L’Honnête Homme et au XVIIIe, celui des Lumières
et de la Raison... ***
Dans cette perspective,
et dans ce XXIe siècle, nous
voici assez loin, évidemment, du style
de civilisation offert par le “Showbizz”,
la finance, les média...
Freud, Dolto, Perrier
et chacun, chacune, des authentiques freudiens
au XXe siècle ne furent avares
- si l’on veut bien considérer l’avarice
comme une pathologie grave - ni de langage, ni
de temps, pas plus que de leurs travaux destinés
à faire progresser la psychanalyse
***
Le rappel de quelques hautes figures de l’éthique
n’est naturellement pas exhaustif... L’on pourrait
leur adjoindre, pour le XXe siècle, que
l’on partage ou non leurs conceptions, Charles
de Gaulle, Pierre Mendès-France, Raymond
Aron... Il semblerait cependant qu’au XXe siècle,
avec les prémisses et l’avènement
d’une sauvagerie historique obscurantiste inédite,
relayée par le silence collectif
international, qu’une collaboration passive qui
consistait à ne rien vouloir savoir ni
entendre légitimait - l’“affaire”
Pie XII n’en illustrant qu’un des avatars -, le
goût de faire progresser le monde dans le
sens d’une civilisation toujours plus affinée
se soit tari.
ø
Le sens d’origine du mot thérapie s’étant dilué jusqu’à signifier aujourd’hui
n’importe quoi balancé sur une sorte de
décharge publique, j’ai préféré, après les anglo-saxons,
et quand cela était possible, l’intitulé
Méthode de traitement, de soins,
qui est la traduction exacte de thérapie,
telle que la décrit Freud, nom en tant
que mot autonome, repris du grec et adopté
par l’Allemagne en 1862, au moment même
où Nietzsche écrivait dans «
Le Cas Wagner », “l’Allemagne est
une névrose” et
“il faut fusiller tous les antisémites”
!
ø
Freud
Sur la psychanalyse
comme méthode de traitement
Mesdames, Messieurs, je me propose d’ajouter
quelques mots sur la psychanalyse en tant que
méthode de traitement. J’ai exposé
ses principes théoriques voici 15 ans déjà
et ne pourrais aujourd’hui les formuler différemment...
[...]
Vous le savez, si, à l’origine, la psychanalyse
fut conçue en tant que méthode de
traitement, elle s’est développée
largement au-delà, sans toutefois renoncer
à son terreau natal et, pour ce qui est
de son approfondissement et de ses progrès
ultérieurs, elle n’a cessé d’être
associée à la pratique auprès
des névrosés.
[...]
Vous n’ignorez sans doute pas que je ne n’ai
jamais été un exalté de la
thérapie ; il n’y a aucun risque que je
fasse mauvais usage de cette conférence
pour la porter aux nues. Je préfère
vous en dire trop peu que trop. À l’époque
où j’étais encore le seul analyste,
j’avais l’habitude d’entendre, par ceux qui se
disaient prétendument bien disposés
à ma cause : “Tout cela est fort
juste et assez génial, mais décrivez-moi
un cas que vous avez guéri par la psychanalyse.”
C’était l’une de ces nombreuses formules
qui se sont relayées au cours du temps
et qui avaient pour fonction de pousser, le plus
à l’écart possible, l’inconfortable
innovation.
[...]
La psychanalyse est sans conteste une méthode
de traitement comme il y en a d’autres. Elle connaît
ses triomphes et ses échecs, ses difficultés,
ses limites, ses prescriptions thérapeutiques.
[...]
L’activité psychanalytique est ardue,
exigeante, elle ne se laisse pas manier aussi
aisément que des lunettes que l’on met
pour lire, puis que l’on ôte pour aller
promener. Dans la majorité des cas, la
psychanalyse investit entièrement le psychanalyste,
s’en empare ou, au contraire, n’a aucune prise.
De sorte que les psychothérapeutes qui,
à l’occasion, empruntent à la psychanalyse,
ne travaillent pas - du moins à ma connaissance
- sur un terrain analytique garanti ; ne s’étant
approprié l’analyse que très partiellement,
ils l’ont délayée, affadie, voire
“désintoxiquée” [lavée de ses toxines en tant que “drogue”,
au double sens du terme], nous ne pouvons les compter parmi les analystes.
[...]
Comparée aux autres méthodes thérapeutiques,
la psychanalyse est, de loin, la plus efficace.
Et cela à juste titre, puisque c’est la
méthode qui exige le plus d’effort et absorbe
le plus de temps. On ne l’appliquera pas dans
les cas bénins ; par contre, dans les circonstances
adéquates, l’analyse peut dissoudre des
altérations graves et entraîner des
modifications que l’on n’osait espérer
aux temps pré-analytiques. Mais la psychanalyse
a aussi ses limites, bien tracées.
[...]
Imaginer que l’analyse serait apte à guérir
tous les phénomènes névrotiques
émane, me semble-t-il, d’une croyance initiale
de néophytes, selon laquelle les névroses
seraient des affections tout à fait oiseuses,
qui n’auraient pas la moindre légitimité.
En réalité, les névroses
sont des affections graves, structurellement fixées,
qui se réduisent rarement à quelques
crises, mais persistent le plus souvent pendant
de longues périodes de la vie, voire pendant
la vie entière. L’expérience analytique,
qui démontre que l’on peut agir considérablement
sur ces affections si l’on parvient à maîtriser
les causes historiques du déclenchement
de la maladie ainsi que des facteurs auxiliaires
accidentels, a conduit notre pratique thérapeutique
à en négliger le facteur structurel,
sur lequel nous n’avons, en vérité,
aucune prise ; mais théoriquement nous
devrions toujours le garder présent à
l’esprit. Le fait que les psychoses s’avèrent
dans la plupart des cas inaccessibles à
la méthode de traitement analytique, devrait
assurément, malgré leur étroite
parenté, limiter nos prétentions
à l’égard des névroses.
[...]
Beaucoup trop souvent, on s’imagine qu’il ne
manque à la méthode que la force
motrice indispensable pour mener à bien
une évolution favorable, alors qu’une interaction
particulière, une composante pulsionnelle
indéniable est trop puissante face aux
forces adverses que nous sommes aptes à
mobiliser. Il en est ainsi, presque toujours,
devant les psychoses. Nous comprenons suffisamment
[les psychoses] pour savoir où devraient
être placés les leviers, qui seraient
toutefois bien impuissants à ébranler
la charge
[la composante pulsionnelle].
[...]
L’autre limite à la réussite analytique
relève de la forme de la maladie. Vous
savez déjà que le domaine d’application
de la méthode de traitement analytique
couvre les névroses de transfert - phobies,
hystéries, névroses obsessionnelles
- ainsi que les anomalies du caractère
qui ont pu se développer à leur
place. L’analyse est, dans une plus ou moins large
mesure, inadéquate devant tout ce qui en
diffère, c’est-à-dire états
narcissiques et psychotiques... Il serait dès
lors parfaitement légitime de se garantir
contre les échecs en excluant prudemment
de tels cas. Cette prudence entraînerait
une notable amélioration des statistiques
de l’analyse. Certes oui, mais c’est là
le piège.
[...]
Nous ne pouvons porter une appréciation
sur le patient qui vient demander une cure, pas
plus que sur le candidat qui postule pour une
formation, avant de les avoir soumis à
l’analyse pendant quelques semaines ou quelques
mois. En fait, nous achetons “chat en poche”.
Le patient a apporté avec lui des plaintes
d’ordre général, indéterminées,
de telle sorte qu’il nous est impossible d’établir
un diagnostic solide. C’est au terme de cette
période probatoire seulement que l’analyse
peut se révéler ne pas convenir
à ce cas. Côté candidat, nous
l’éconduisons alors ; côté
patient, nous essayons de poursuive encore un
certain temps, pour tâcher de savoir s’il
est possible d’aborder la chose sous un meilleur
angle. C’est alors que le patient prend sa revanche, car la liste
de nos échecs
s’allonge ; quant au candidat recalé, il
est fort possible, pour peu qu’il soit paranoïde,
qu’il écrive lui-même ses propres
livres psychanalytiques. Vous le constatez, notre
prudence ne sert strictement à rien.
[...] ...je me tourne maintenant vers un autre
point : le reproche selon lequel la cure analytique exigerait un temps d’une longueur excessive.
À cela, il nous faut répondre que
les modifications psychiques ne s’effectuent que
très lentement ; qu’elles surviennent trop
vite, subitement, c’est alors mauvais signe. Il
est vrai que le traitement d’une névrose
grave peut aisément s’étendre sur
plusieurs années ; mais quand il réussit,
posez-vous la question : combien de temps aurait
duré la souffrance ? Probablement une décennie
pour chaque année de traitement, autrement
dit - comme on peut le constater si souvent chez
les malades non soignés - l’état
pathologique n’aurait assurément jamais
disparu.
[...]
Je vous ai dit que la psychanalyse est née
en tant que méthode de traitement, mais
c’est moins comme méthode de traitement
que je souhaiterais la recommander à votre
intérêt,
qu’à cause de son contenu de vérité,
pour les lumières qu’elle nous apporte
sur ce qu’il en est, au plus profond, de la condition
humaine, de la nature singulière de l’être
humain, et à cause de l’interaction entre
les activités les plus diverses qu’elle
met en évidence. En tant que méthode
de traitement, elle n’est qu’une parmi beaucoup,
mais à coup sûr “prima inter
pares” [sans égale].
Sans sa valeur thérapeutique auprès
des malades, elle n’aurait pas été
découverte et ne se serait pas développée
pendant plus de trente ans.
M.
W.
28 décembre 2009
P. S. J’ai hérité
récemment de la première édition
d’un très joli petit livre épuisé,
très utile aux “psys” et aux
éducateurs, taduction française
d’Anne Berman en 1948, écrit pendant la
guerre, avant la connaissance de la déportation
et de l’extermination massive des enfants, par
Dorothy Burlingham et Anna Freud et intitulé
« [Jeunes] enfants
sans famille ».
Première
publication
Infants
without Families,
by Anna Freud and Dorothy T. Burlingham. New York:
International University Press, 1944, 188 pp.
Deuxième publication
1945, Psychoanalytic Quarterly,
14:236-238
N. B. En
1946, Anna Freud traduisit
Infants without families
en allemand, sa langue source, après un
échange de correspondance avec August Aichhorn,
dans l’espoir d’aider la psychanalyse à
renaître dans les pays de langue allemande.
C’est après cet échange, Aichhorn
lui ayant décrit la lâcheté
de psychanalystes restés en Allemagne,
lesquels se sont pliés aux exigences nazies
de l’Institut Gœring, et ayant appris l’assassinat
à Treblinka et à Auchwitz de 3 de
ses tantes, sœurs de Freud, qu’elle décide
de ne plus jamais retourner ni en Allemagne ni
en Autriche. Elle acceptera cependant de revenir
à Vienne en 1971 lors d’un Congrès,
mais cela est une autre histoire.
ø
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