Psychanalyse et idéologie

Psi . le temps du non

Micheline Weinstein

Freud

Sur la psychanalyse en tant que méthode de traitement

Ø

Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • « L‘Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down the worshipped object.
Samuel Beckett • « The Unspeakable one »
Underlined in « Jargon of the Authenticity » by T. W. Adorno • 1964

Ø

Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.
Nobody has the right to remain silent if he knows that something evil is being made somewhere. Neither sex or age, nor religion or political party is an excuse.

Bertha Pappenheim

point
ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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©Micheline Weinstein

30 décembre 2009

Sur la psychanalyse en tant que méthode de traitement

Les lecteurs éventuels trouveront ci-après des extraits de la 34e Nouvelle Conférence d’Introduction à la Psychanalyse, écrite par Freud en 1932. Le début de cette conférence, que j’ai intitulée,

Précisions, applications, orientations* 

propose ainsi d’appréhender ce que Freud nomme “la nouvelle science”, tout en mettant en garde contre son utilisation, ignorante, abusive de la psychanalyse, quand on la réduit à une recette domestique, à ne pas la vider de sa substance,

...limitez-vous [...] à dire, autant que vous y parveniez, que la psychanalyse est une branche particulière du savoir, très difficile à appréhender et à décomposer**. Dîtes qu’elle s’occupe de choses autrement sérieuses, que ce n’est pas à coups de galéjades dérisoires qu’on y aura accès, et enfin qu’en guise de divertissement social, il serait préférable de se trouver un autre hochet à agiter. Naturellement, gardez-vous de vous commettre avec tout exercice d’interprétation, pour peu que des gens malavisés vous exposent leurs rêves, et ne vous laissez pas aller à la tentation de faire de la propagande pour l’analyse, en rapportant des cas de guérison.

* Il n’était pas possible de restituer en français la clarté lumineuse des Aufklärungen.

** Décomposer Au sens chimique du terme, analyser, élément par élément.

Une présentation plus large de cette conférence est accessible à l’adresse suivante,

http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/livres/freudlumieres.html  

La traduction ci-dessous ne se prétend pas littérale. Par souci pédagogique, puisqu’il s’agit dans ces passages de mieux se familiariser avec la difficile approche de la théorie et de la clinique analytiques, j’ai cherché la clarté, choisissant souvent, pour ne prendre qu’un exemple, de substituer, à un terme allemand, deux ou plusieurs mots en français.

La traduction de l’œuvre de Freud est aujourd’hui libre de droits. Cela permettra d’orner les rayons de bibliothèques de coffrets plus ou moins luxueux, comme sont vendus en blocs, en “pack”, ceux d’immortels compositeurs, et autres objets de consommation que l’on nous matraque jusqu’à nous rendre définitivement anorexiques dans tous les domaines.

Quant à lire le contenu de l’œuvre de Freud, s’en imprégner, le commenter c’est une autre histoire... les quelques derniers psychanalystes freudiens, soucieux d’appliquer les principes fondamentaux de sa théorie, de la théorie à l’épreuve dans leur pratique, de sorte qu’elle reste vivace, toujours en devenir, de s’impliquer en tant que chercheurs, sembleraient avoir disparu depuis une grande génération.

Plus le temps passe, plus les psychanalystes français se comportent, médecins ou non, comme le font les psychiatres.

Or, qu’est-ce qui différencie, a-minima, un psychiatre d’un psychanalyste, si ce n’est l’usage ou non de la parole et de son corollaire, le silence ?

Le psychiatre garde silence en consultation, et c’est son rôle, puisque la réponse vient par la médiation est extérieure, via l’ordonnance qu’il délivre. Cette médiation se matérialise sous forme de drogues diverses, par un détour chez le pharmacien ou par une assignation en institution psychiatrique.

Il n’y a, dans cette spécialité, aucune ambition qui viserait à amener celui ou celle qui souffre à la sublimation ou, si l’on préfère un terme plus philosophique, à la transcendance, autrement dit, à apprendre, dans un premier temps, relativement long, à maîtriser ses pulsions.

En psychiatrie, les charges pulsionnelles sont neutralisées par des drogues nécessairement dures, le patient risquant se montrer dangereux pour lui-même, s’il est, soit suicidaire, soit  envahi par d’effroyables symptômes qui aliènent sa conscience, la privant de sa liberté de faire face, ou encore pour autrui s’il est criminel.

Nous verrons d’ailleurs, dans ce texte de Freud comme dans d’autres, que l’accès à la maîtrise de nos pulsions les plus sauvages n’est envisageable que dans la névrose. Dans la psychose,  la psychanalyse, si elle s’avère sans conteste un auxiliaire efficace de la psychiatrie, atteint là la limite de sa modeste contribution.

Il est possible alors de s’interroger sur la signification de l’engouement qui, depuis une quarantaine d’années en France, a saisi les psychanalystes, qui font, de la psychose, leur principale source d’intérêt.

La non-réponse, le silence buté, systématique - si l’on considère qu’initialement “réponse” signifie “engagement” - des psychanalystes, renvoie le candidat à l’analyse ou le postulant analyste au vide : d’où le risque, souvent observé, d’épisodes délirants, voire à la lente construction artificielle d’un délire érotomane latent, qui peut aller jusqu’à la tentative de suicide.

De même que les séances courtes, voire ultra-courtes - de 1 à 10 minutes - qui, drastiques, interdisent aux associations et aux représentations de se présenter d’elles-mêmes à l’esprit.

N’apparaît là, dans cette posture de toute une école française de psychanalystes, aucune sorte d’invitation à l’“écoute bienveillante”, aucune intention d’aide thérapeutique, aucun souci d’un devenir autonome, original, inventif, de la pensée individuelle (Wo es war, soll ich werden). L’on n’obtient ainsi, par les analysants, maintenus hypnotisés dans le transfert, qu’une reproduction stéréotypée du mode d’être de leurs analystes, lesquels sont eux-mêmes bordés par leur sphère sociale, le plus généralement de “divertissement” pascalien, mondaine et argentée, et ce, au mépris de la souffrance de qui n’a pas les moyens culturels ou / et matériels d’être “Initié”, avec un grand “i”, à la pensée unique, sectaire, à ses oukases, ses exclusions, ses interprétations, ses diagnostics sauvages.

Pour l’analyste, lui ou elle, l’avantage de cette posture est qu’il ne s’engage pas, qu’il ne risque pas de se tromper, pas plus d’ailleurs, que d’être stimulé par les interrogations et hypothèses, pourtant inépuisables, que posent naïvement, sincèrement, honnêtement, les analysants. Le tout, moyennant une banalisation du vocabulaire, emprunté à la terminologie spécifique de la psychiatrie (paranoïa, schizophrénie, pour les plus usités), repris par tout un chacun dans une consternante ignorance, qui donne éventuellement l’occasion aux humains  de s’entr’injurier, dans la même foulée que, depuis la guerre, l’on se jette mutuellement à tout bout de champ, du “nazi” à la figure.

Il arrive parfois, chez des intellectuels cultivés, que cette ignorance soit délibérée. Elle peut se manifester aussi, sous forme de slogans ressortissant à un jargon puisé dans les marigots d’une psychologie de basse-fosse.

En un bon demi-siècle, dans le “milieu”, on a fréquemment pu croiser, au cours de pinces-fesses de salon, où le culte du “Moi” prédomine, où s’échangeaient moult propos en rapport plus ou moins discret avec l’argent, sous prétexte de réunions régulières dites de travail, des cleptomanes aussi bien que des apprentis prédateurs, pas seulement intellectuels mais  effectifs, réels, à en être sciés, à n’en pas croire ses yeux ni ses oreilles, comme on dit ! Il est vrai que le travail d’analyse de l’analyste est si ardu - gouverner et éduquer le sont paritairement -, dans lequel aucune compensation narcissique n’est à attendre, non plus qu’une garantie de succès, qu’il semblerait que la psychanalyse en France se soit détournée bien vite de la part thérapeutique qui incombe à sa charge.

Le silence systématiquement sépulcral de l’analyste déclenche de violents et répétitifs “actings out”, il a de même entraîné le déclin, quasi programmé, du concept fondamental de sublimation, autrement dit d’un accès, par le sujet, à son désir de choisir ce qu’il fera de sa vie, que l’on a repoussé dans les abîmes de l’histoire de la psychanalyse.

Selon Freud, quel est le but de la psychanalyse, à titre individuel aussi bien qu’à titre sociétal, sinon de permettre à l’humain de se situer dans la civilisation de ceux et celles qui, du temps de Philon d’Alexandrie [≤ -12 à ≥ +54 de l’ère chrét.], furent appelés les Thérapeutes ; de ceux et celles qu’au XVIe siècle Rabelais nommait les Gens [hommes et femmes] de Bien, futurs résidents de l’utopique Abbaye de Thélème ; de la civilisation qui au XVIIe siècle avait conçu L’Honnête Homme  et au XVIIIe, celui des Lumières et de la Raison... ***

Dans cette perspective, et dans ce XXIe siècle, nous voici assez loin, évidemment, du style de civilisation offert par le “Showbizz”, la finance, les média...

Freud, Dolto, Perrier et chacun, chacune, des authentiques freudiens au XXe siècle ne furent avares - si l’on veut bien considérer l’avarice comme une pathologie grave - ni de langage, ni de temps, pas plus que de leurs travaux destinés à faire progresser la psychanalyse

*** Le rappel de quelques hautes figures de l’éthique n’est naturellement pas exhaustif... L’on pourrait leur adjoindre, pour le XXe siècle, que l’on partage ou non leurs conceptions, Charles de Gaulle, Pierre Mendès-France, Raymond Aron...
Il semblerait cependant qu’au XXe siècle, avec les prémisses et l’avènement d’une sauvagerie historique obscurantiste inédite, relayée par le silence collectif international, qu’une collaboration passive qui consistait à ne rien vouloir savoir ni entendre légitimait - l’“affaire” Pie XII n’en illustrant qu’un des avatars -, le goût de faire progresser le monde dans le sens d’une civilisation toujours plus affinée se soit tari.

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 Le sens d’origine du mot thérapie s’étant dilué jusqu’à signifier aujourd’hui n’importe quoi balancé sur une sorte de décharge publique, j’ai préféré, après les anglo-saxons, et quand cela était possible, l’intitulé Méthode de traitement, de soins, qui est la traduction exacte de thérapie, telle que la décrit Freud, nom en tant que mot autonome, repris du grec et adopté par l’Allemagne en 1862, au moment même où Nietzsche écrivait dans « Le Cas Wagner », “l’Allemagne est une névrose” et “il faut fusiller tous les antisémites”  !

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Freud

 

 

Sur la psychanalyse comme méthode de traitement

 

Mesdames, Messieurs, je me propose d’ajouter quelques mots sur la psychanalyse en tant que méthode de traitement. J’ai exposé ses principes théoriques voici 15 ans déjà et ne pourrais aujourd’hui les formuler différemment...

[...]

Vous le savez, si, à l’origine, la psychanalyse fut conçue en tant que méthode de traitement, elle s’est développée largement au-delà, sans toutefois renoncer à son terreau natal et, pour ce qui est de son approfondissement et de ses progrès ultérieurs, elle n’a cessé d’être associée à la pratique auprès des névrosés.

[...]

Vous n’ignorez sans doute pas que je ne n’ai jamais été un exalté de la thérapie ; il n’y a aucun risque que je fasse mauvais usage de cette conférence pour la porter aux nues. Je préfère vous en dire trop peu que trop. À l’époque où j’étais encore le seul analyste, j’avais l’habitude d’entendre, par ceux qui se disaient prétendument bien disposés à ma cause : “Tout cela est fort juste et assez génial, mais décrivez-moi un cas que vous avez guéri par la psychanalyse.” C’était l’une de ces nombreuses formules qui se sont relayées au cours du temps et qui avaient pour fonction de pousser, le plus à l’écart possible, l’inconfortable innovation.

[...]

La psychanalyse est sans conteste une méthode de traitement comme il y en a d’autres. Elle connaît ses triomphes et ses échecs, ses difficultés, ses limites, ses prescriptions thérapeutiques.

[...]

L’activité psychanalytique est ardue, exigeante, elle ne se laisse pas manier aussi aisément que des lunettes que l’on met pour lire, puis que l’on ôte pour aller promener. Dans la majorité des cas, la psychanalyse investit entièrement le psychanalyste, s’en empare ou, au contraire, n’a aucune prise. De sorte que les psychothérapeutes qui, à l’occasion, empruntent à la psychanalyse, ne travaillent pas - du moins à ma connaissance - sur un terrain analytique garanti ; ne s’étant approprié l’analyse que très partiellement, ils l’ont délayée, affadie, voire “désintoxiquée” [lavée de ses toxines en tant que “drogue”, au double sens du terme], nous ne pouvons les compter parmi les analystes.

[...]

Comparée aux autres méthodes thérapeutiques, la psychanalyse est, de loin, la plus efficace. Et cela à juste titre, puisque c’est la méthode qui exige le plus d’effort et absorbe le plus de temps. On ne l’appliquera pas dans les cas bénins ; par contre, dans les circonstances adéquates, l’analyse peut dissoudre des altérations graves et entraîner des modifications que l’on n’osait espérer aux temps pré-analytiques. Mais la psychanalyse a aussi ses limites, bien tracées.

[...]

Imaginer que l’analyse serait apte à guérir tous les phénomènes névrotiques émane, me semble-t-il, d’une croyance initiale de néophytes, selon laquelle les névroses seraient des affections tout à fait oiseuses, qui n’auraient pas la moindre légitimité. En réalité, les névroses sont des affections graves, structurellement fixées, qui se réduisent rarement à quelques crises, mais persistent le plus souvent pendant de longues périodes de la vie, voire pendant la vie entière. L’expérience analytique, qui démontre que l’on peut agir considérablement sur ces affections si l’on parvient à maîtriser les causes historiques du déclenchement de la maladie ainsi que des facteurs auxiliaires accidentels, a conduit notre pratique thérapeutique à en négliger le facteur structurel, sur lequel nous n’avons, en vérité, aucune prise ; mais théoriquement nous devrions toujours le garder présent à l’esprit. Le fait que les psychoses s’avèrent dans la plupart des cas inaccessibles à la méthode de traitement analytique, devrait assurément, malgré leur étroite parenté, limiter nos prétentions à l’égard des névroses.

[...]

Beaucoup trop souvent, on s’imagine qu’il ne manque à la méthode que la force motrice indispensable pour mener à bien une évolution favorable, alors qu’une interaction particulière, une composante pulsionnelle indéniable est trop puissante face aux forces adverses que nous sommes aptes à mobiliser. Il en est ainsi, presque toujours, devant les psychoses. Nous comprenons suffisamment [les psychoses] pour savoir où devraient être placés les leviers, qui seraient toutefois bien impuissants à ébranler la charge [la composante pulsionnelle].

[...]

L’autre limite à la réussite analytique relève de la forme de la maladie. Vous savez déjà que le domaine d’application de la méthode de traitement analytique couvre les névroses de transfert - phobies, hystéries, névroses obsessionnelles - ainsi que les anomalies du caractère qui ont pu se développer à leur place. L’analyse est, dans une plus ou moins large mesure, inadéquate devant tout ce qui en diffère, c’est-à-dire états narcissiques et psychotiques... Il serait dès lors parfaitement légitime de se garantir contre les échecs en excluant prudemment de tels cas. Cette prudence entraînerait une notable amélioration des statistiques de l’analyse. Certes oui, mais c’est là le piège.

[...]

Nous ne pouvons porter une appréciation sur le patient qui vient demander une cure, pas plus que sur le candidat qui postule pour une formation, avant de les avoir soumis à l’analyse pendant quelques semaines ou quelques mois. En fait, nous achetons “chat en poche”. Le patient a apporté avec lui des plaintes d’ordre général, indéterminées, de telle sorte qu’il nous est impossible d’établir un diagnostic solide. C’est au terme de cette période probatoire seulement que l’analyse peut se révéler ne pas convenir à ce cas. Côté candidat, nous l’éconduisons alors ; côté patient, nous essayons de poursuive encore un certain temps, pour tâcher de savoir s’il est possible d’aborder la chose sous un meilleur angle.  C’est alors que le patient prend sa revanche, car la liste de nos  échecs s’allonge ; quant au candidat recalé, il est fort possible, pour peu qu’il soit paranoïde, qu’il écrive lui-même ses propres livres psychanalytiques. Vous le constatez, notre prudence ne sert strictement à rien.

[...] ...je me tourne maintenant vers un autre point : le reproche selon lequel  la cure analytique exigerait un temps d’une longueur excessive. À cela, il nous faut répondre que les modifications psychiques ne s’effectuent que très lentement ; qu’elles surviennent trop vite, subitement, c’est alors mauvais signe. Il est vrai que le traitement d’une névrose grave peut aisément s’étendre sur plusieurs années ; mais quand il réussit, posez-vous la question : combien de temps aurait duré la souffrance ? Probablement une décennie pour chaque année de traitement, autrement dit - comme on peut le constater si souvent chez les malades non soignés - l’état pathologique n’aurait assurément jamais disparu.

[...]

Je vous ai dit que la psychanalyse est née en tant que méthode de traitement, mais c’est moins comme méthode de traitement que je souhaiterais la recommander à votre intérêt,  qu’à cause de son contenu de vérité, pour les lumières qu’elle nous apporte sur ce qu’il en est, au plus profond, de la condition humaine, de la nature singulière de l’être humain, et à cause de l’interaction entre les activités les plus diverses qu’elle met en évidence. En tant que méthode de traitement, elle n’est qu’une parmi beaucoup, mais à coup sûr “prima inter pares” [sans égale]. Sans sa valeur thérapeutique auprès des malades, elle n’aurait pas été découverte et ne se serait pas développée pendant plus de trente ans.

M. W.

28 décembre 2009

P. S. J’ai hérité récemment de la première édition d’un très joli petit livre épuisé, très utile aux “psys” et aux éducateurs, taduction française d’Anne Berman en 1948, écrit pendant la guerre, avant la connaissance de la déportation et de l’extermination massive des enfants, par Dorothy Burlingham et Anna Freud et intitulé « [Jeunes] enfants sans famille ».


Première publication

Infants without Families, by Anna Freud and Dorothy T. Burlingham. New York: International University Press, 1944, 188 pp.

Deuxième publication

1945, Psychoanalytic Quarterly, 14:236-238

N. B. En 1946, Anna Freud traduisit Infants without families en allemand, sa langue source, après un échange de correspondance avec August Aichhorn, dans l’espoir d’aider la psychanalyse à renaître dans les pays de langue allemande. C’est après cet échange, Aichhorn lui ayant décrit la lâcheté de psychanalystes restés en Allemagne, lesquels se sont pliés aux exigences nazies de l’Institut Gœring, et ayant appris l’assassinat à Treblinka et à Auchwitz de 3 de ses tantes, sœurs de Freud, qu’elle décide de ne plus jamais retourner ni en Allemagne ni en Autriche. Elle acceptera cependant de revenir à Vienne en 1971 lors d’un Congrès, mais cela est une autre histoire.

ø

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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