Psychanalyse et idéologie

Micheline Weinstein • L’idéologie, du mot « Démocratie »

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • L’innommable

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© Micheline Weinstein / 2 janvier 2015


L’Idéologie

Du mot « Démocratie »

Avant-propos

Ce texte était déjà placé sur le site quand je fus amenée à devoir, au nom de l’association et en mon nom, écrire le courrier qui suit.

Courrier • 19 janvier 2005

C’est grâce au courage de qui a su dire la vérité de son histoire, que j’ai pu enfin réaliser matériellement, réellement, le pourquoi - ne privilégions qu’un exemple public -, le livre de traductions, édité en 2003, intitulé,


« Les traductions de Psy • Le temps du non »

(Cf. infra, « Livres et travaux »)


avait été complètement ignoré par les psychanalystes, les historiens de la psychanalyse, les historiens de la déportation.
L’histoire, sur la couverture de ce livre, du “y” à la place de “Psi” et
ψ, n’a aucun intérêt, elle est lamentable.
Elle en rejoint pourtant une autre, ou alors c’est la même, l’histoire d’aujourd’hui, qui court et sourd depuis que Françoise Dolto et François Perrier ne sont plus, physiquement, là pour étayer mes travaux.
Ainsi, depuis une petite quinzaine d’années, je mettais toujours la plus grande distance devant certains agissements, qui ne m’intéressent pas.
Cette histoire est celle de personnes qui, de tous temps, occupent des milieux analytiques lacaniens, ceux de l’édition, des médias. Elles sont “analystes” ou pas, c’est du pareil au même.
Au plan public, ces personnes, je les ai éditées.
Elles figurent dans « L’inventaire »
(
ψ  [Psi] LE TEMPS DU NON n° 26-27), qui est disponible sur demande. Puis, il eut quelques autres personnes, un peu plus tard.
Au plan privé, de ces personnes, j’ai un aperçu, assez dessiné, et subjectif.
Ces personnes, il semblerait qu’elles ont utilisé, à mon insu, leurs publications par notre association, dont le bureau est composé de personnalités connues, publiques, - parfois aussi mon nom -, d’abord pour se faire valoir et décrocher, à titre personnel, des marchés publics, ensuite pour manifester, par leurs ragots, par tous leurs moyens, leur haine sordide, aux noms de la psychanalyse et de la déportation des Juifs.
Ces personnes, ce qui les caractérise, c’est l’absence de courage.

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Une réflexion portant sur l’idéologie ne peut, en 2005, se passer de la lecture les livres de l’écrivain/philosophe Jean Pierre Faye, invité d’honneur permanent de notre association ψ  [Psi] LE TEMPS DU NON. Le lecteur trouvera en fin de texte une bibliographie minimale de l’œuvre de Jean Pierre Faye, où figure notamment « Langages totalitaires », paru en 1976, travail de démontage de la langue allemande nazie, de ses sigles et slogans, ces messagers des implications individuelles aussi bien que collectives. Travail de philosophe français égal à celui de Viktor Klemperer, philologue allemand, « Ich will zeugnis ablegen bis zum letzten », dont la Lingua Tertii Imperii ne représente qu’un court extrait.
Pour une réflexion portant sur l’idéologie, le monde analytique français ne saurait ni, me semble-t-il, ne devrait, continuer d’écarter la position incorruptible de Jean Pierre Faye face à Heidegger, avec sa philosophie qui, bien qu’interdite en Allemagne depuis Nuremberg, constitue encore aujourd’hui l’essence de la philosophie analytique française et de son enseignement.
J’introduirai ici cette réflexion par le texte de la 4e de couverture de,

JEAN PIERRE FAYE

Le siècle des idéologies

Armand Colin/Masson, Collec. Références, Paris, 1996


Le Siècle XX a emprunté un mot terrible et vague, apparemment technique et plein de secrets, à son prédécesseur, le XIXe.
Le terme Idéologie, réservé alors à quelques initiés, devient ensuite le véhicule des grandes ondes d’histoire et de pensée. Et, porté par de vastes masses, il devient lui-même une onde matérielle, voire une succession violente de raz-de-marée. Et pourtant il appartient à la philosophie : par ses deux composantes, provenant en droite ligne de la pensée grecque, bien qu’elles se soient rencontrées dans la langue française. Mais de lourds appareils d’État lui ont réservé des appartements particuliers, dans l’Histoire. La langue russe, la langue chinoise, et bien d’autres ont donné son nom à des fonctions chargées des plus grandes énergies et du plus grand danger. D’autres appareils l’ont retraduite en un équivalent non moins redoutable, emprunté aussi aux philosophes, la Vision-du-monde. Weltanschauung et Idéologie se sont aussi, un moment, partagé l’univers de la violence et de la répression.
Nous sommes ici aux confins de la sagesse et de ses folies. Nous rencontrerons des figures qui sont des monstres. Mais elles feront aussi référence à d’autres messagers, qui sont les animateurs de messages de finesse, de précision, et d’ironie. Comment saisir ces paradoxes, et singulièrement ceux du quadrilatère Hitler-Staline et Nietzsche-Marx ? Car ces deux derniers noms sont à la fois impliqués dans la référence par contrainte, ou le culte d’idéologues - et dans le démontage virulent qui s’exerce sur les deux autres.
Il nous faudra donc passer par tous ces chemins. Qui préparent pour nous la cartographie du siècle à venir. Même dans le cas où nous aurions, par cécité idéologique précisément, refusé de le savoir.

Note M. W. • Au sujet de Heidegger, il n’est peut-être pas inutile de rappeler ce qu’il pensait de la psychanalyse (1). En 1949, dans son Introduction à « Qu’est-ce que la Métaphysique ? », dédiée à Hans Carossa pour son 70e anniversaire, dédicace omise dans la traduction française car Carossa présida une fois la Chambre Internationale des Écrivains nazis, créée et contrôlée par Goebbels, on lit,

S’il en était ainsi de l’Oubli de l’Être, ne serait-ce pas une raison suffisante pour qu’une Pensée qui pense l’Être soit prise d’Effroi, car rien d’autre ne lui est possible que soutenir dans l’Angoisse ce Destin de l’Être afin de porter d’abord la Pensée en présence de l’Oubli de l’Être ? Mais une Pensée en serait-elle capable tant l’Angoisse ainsi destinée n’est pour elle qu’un État d’Âme pénible ? Qu’à donc à faire le Destin Ontologique de cette Angoisse avec la Psychologie et la Psychanalyse ?

Questions 1

Et dans la langue, à l’intention des germanistes, qui sauront y mettre le son,

Wäre wenn es mit der Seinsvergessenheit so stünde, nicht Veranlassung genug, dass ein Denken, das an das Sein denkt, in den Schrecken gerät, demgemäss, es nichts anderes vermag, als dieses Geschick des Seins in der Angst aus zuhalten, um erst das Denken an die Seins vergessen heit zum Austrag zu bringen ? Ob jedoch ein Denken dies vermöchte, solange ihm die so zugeschickte Angst nur eine gedrückte Stimmung wäre ? Was hat das Seins geschick dieser Angst mit Psychologie und Psychoanalyse zu tun ?

(1) Cf. M. W., 1989, in « La nuit tombe... Travaux 1967-199. À ma demande, Jean Pierre Faye avait bien voulu lire le texte en allemand, lors d’un colloque de psychanalystes lacaniens auquel j’avais été invitée à présenter un travail dans lequel je mentionnais ce passage.

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Maintenant, je voudrais commencer par remercier un correspondant de longue date qui, tel un petit grand garçon, insiste par courrier dès qu’un mot, une réflexion, arrêtent sa lecture. Cette insistance, la sienne et celle de tout autre lecteur, m’amène assez régulièrement à devoir répondre, pour expliciter, par exemple aujourd’hui, le motif de mon antipathie envers certaines créations de mots, et leurs conséquence selon l’utilisation qui en est faite par la suite.
Je n’aime pas, au son, les concepts formés avec le suffixe “-cratie”, qu’ils soient de “plouto-”, de ”auto-”... Et pas toujours le préfixe “démo/déma-”.
Démocratie — souveraineté du peuple.
Démagogie — art de mener le peuple par tous les moyens.
Par contre, les concepts formés avec "-graphie", tel celui de démographie, ne me dérangent pas.
Je n’aime pas beaucoup non plus le terme monétaire de Euro . Il est impossible de composer avec ce mot-là, sans que l’oreille n’accroche une interjection (euh), ou-et une éructation (rot).
Tout comme je n’aime pas certaines musiques, qui sont toutefois de la belle musique, je n’aime pas devoir employer certains mots courants mais obligatoires alors, comme tout le monde, je les emploie quand même, puisque que nous n’en avons pas d’autres à disposition. Ils permettent d’échanger, à partir d’un concept dont le sens est universellement traduisible, quelques idées par delà les continents.
Le suffixe “-cratie -, crisse, j’ai écrit “crasse” dans « Tu leurs diras, quand tu rentreras en France », que je laisse puisque c’est un lapsus épais, lourd, du latin “crassus”, un mauvais tour, pas un jeu de mot. J’ai écrit “crasse”, à propos de l’usage fait parfois du mot démocratie, aussi mon correspondant a estimé que je tenais des propos comparables à ceux d’extrême-droite.
J’aime bien le mot République. Il implique la souveraineté de la chose publique et non celle d’individus, particuliers ou collectifs, que le pouvoir, à tous les échelons, dans chaque domaine de la vie, finit presque toujours par rendre mégalomanes.
Quand, il y a bien longtemps, j’ai créé l’association
ψ  [Psi] LE TEMPS DU NON, je l’ai présentée comme la concevant en une petite république, “allant-devenant” (3) sur les traces des miens, cela fait beaucoup de monde, dont mon grand-père Moïse, un temps président à Istambul juste avant la 2e Guerre Mondiale, du Joint, organisme laïc d’entraide internationale, dont le siège est à New-York (4).

(2) Cf. infra, M. W. Tu leurs diras, quand tu rentreras en France
(3) Expression de Françoise Dolto.
(4) Cf. infra, M. W. compte-rendu du livre de Anne-Lise Stern.


Du coup, notre conseillère scientifique, analyste et fine clinicienne, m’a intitulée président de la république.
Le président d’une association préside. Seul pouvoir, sa voix l’emporte à la majorité en cas de litige. Jusqu’à présent, m’est échu un pouvoir supplémentaire, celui de financer quasi entièrement l’association, et par conséquent d’en être propriétaire, ainsi que de son nom, ses publications, ses frais généraux, son site. Je ne m’en plains pas, je dis seulement que cela commence à peser aussi sur mon temps.
Il est une maladie humaine, une pathologie non reconnue comme telle, qui s’appelle avarice. Je me suis souvent demandé comment être avare en même temps qu’être analyste était compatible. Les signaux matériels de l’avarice crépitent dès qu’une question d’économie, matérielle aussi bien que libidinale, est amorcée, elle peut très vite ramener en boomerang, violemment, des injures. Aussi, pour limiter l’arrivée trop fréquente d’injures par l’intermédiaire de notre site, nous envisageons de rendre payant son accès.
Nous n’accusons réception d’injures que dans le cadre rétribué de notre métier, la psychanalyse, qui les inclut aussi, de par les effets de transfert.
Le mot république est aussi chahuté que celui de démocratie. Au plan politique, le lexique de notre métier admet la “couleur chair”, ainsi désignée par Freud, vaste palette.

Aimer ou ne pas aimer ne renseigne pas sur mes intentions de vote

Dans le même ordre général de réflexion sur le sens des mots avec leurs agencements grammaticaux, et leurs incidences idéologiques, la question d’un langage, d’une écriture, qui seraient masculins ou féminins est bien étrange. La place et le rôle assignés depuis toujours aux femmes témoigne pourtant que le langage, religieux aussi bien que laïque, a été forgé et mis en circulation par les hommes au masculin, selon leurs codes, les successifs, les immuables. L’invention du langage par les hommes est vraiment formidable. Mais que l’on rajoute un “e” à certaines désignations masculines pour en faire des féminines ne change absolument rien de fondamental au rapport hommes-femmes, ni à ses effets. Que les femmes utilisent les systèmes de langage existant, cela ne présume pas de la forme de leur sexualité, car c’est bien la sexualité qui est évoquée lorsqu’une écriture est qualifiée de masculine ou féminine.
En français, écrivait Perrier, le neutre n’existe pas, il est toujours au masculin.

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Idéologie et Psychanalyse

C’est vrai, la chose [la psychanalyse] avance bien, mais vous semblez surestimer mon plaisir à ce sujet. Ce qui peut être puisé de l’analyse comme satisfaction personnelle, je l’ai goûté du temps que j’étais seul ; or, depuis que d’autres s’y sont mis, je me suis plus souvent fâché que réjoui. La façon dont les humains se l’approprient, se servent d’elle en la transformant, en la déformant, ne m’a pas donné d’eux, en matière de comportement, une opinion meilleure que celle d’autrefois, du temps où ils la rejetaient sans rien y entendre. Une fêlure irrémédiable a dû se produire alors entre les autres et moi.

Freud à Pfister • 25 décembre 1920

Quel phénomène de la réflexion analytique, depuis un demi-siècle en France, a abouti à poser comme assertion théorique que certains symptômes décrits par Freud n’auraient plus cours ? Qu’ils auraient disparu et auraient été remplacés par d’autres, plus modernes, consécutifs à la 2e Guerre Mondiale. Ce phénomène aurait modifié les concepts fondamentaux de la psychanalyse. Ainsi, entend-on en France, dans nombre de milieux analytiques depuis le lacanisme, soit un demi-siècle, que l’hystérie des jeunes Viennoises d’antan n’existe plus, et que les symptômes qui la caractérisent, dégagés par Freud, repris, commentés et actualisés aussi bien auprès des hommes qu’auprès des femmes par François Perrier (5), non plus (6).

Idéologie et hystérie

S’il n’y a plus d’hystériques, autant déclarer tout net qu’il n’y a plus de psychanalyse, puisque l’hystérie en est, avec Breuer, le soutènement, avec Freud, au fondement (7). De mon côté, dans la pratique, je n’ai pas relevé de telles transmutations. Les hystériques sont bien toujours des hystériques, et leurs symptômes, ceux de l’hystérique.

(5) In François Perrier, Petit glossaire... op. cit.
(6) J’évoque là encore un phénomène apparenté au révisionnisme.
(7) Cf. M. W., Freud • L’hystérie, la psychanalyse
et l’histoire.

Ce qui a probablement changé, c’est le temps laissé à son inconscient, à son rythme propre. La non prise en compte du temps de l’inconscient a peut-être produit ce qu’on appelle aujourd’hui le “stress”. Mais ce n’est pas en changeant le nom d’un symptôme et les appellations de ses effets, ou en voulant les réduire à des formules mathématiques d’un nouveau style, pour bien les dominer, que leur sens, leur signification, leur existence, sont perdus pour autant.
Cette négation française de l’hystérie rappelle les énoncés des temps encore récents de l’anthropologie européenne, pourtant bien ethnocentriste et très anthropomorphe, qui s’employait, il y a encore trente ans, à démolir le mythe d’Œdipe, puisqu’il était de facture freudienne. Ainsi entendait-on, lisait-on, que ce mythe, de culture européenne, ne pouvait convenir à des populations lointaines non européennes de tradition principalement orale.
Les concepts, l’inconscient, freudiens, auraient été “caduques”, pour reprendre le terme d’Arafat alors qu’il n’en pensait pas un mot, auraient donc disparu sans laisser de traces. Ainsi disparaissait la vie dans les chambres à gaz... pour n’évoquer qu’en passant le négationnisme. Pourtant, à écouter les héritiers de l’extermination, très précisément ceux et celles nés entre 1942 et 1944, dont les parents ont été assassinés dans les chambres à gaz parfois avant l’apparition du langage chez leur/s enfant/s, nous sommes bien obligés de constater, en la circonstance, le défaut radical, donc la nécessité de la structure œdipienne, puisque son manque prive des identifications primaires indispensables à l’enfant pour qu’il se construise. La structure œdipienne n’est pas réussie, ratée ou bancale pour eux, elle est absente et c’est de cela dont ils souffrent d’abord. Ils n’ont de modèle, pour reconstituer le mythe de toutes pièces, et s’en étayer, que l’œuvre de Freud.
Ça suffit, de se faire injurier, par exemple d’entendre qualifier les Juifs de délirants, comme si la disparition des parents, amis, ennemis et autres, dans les chambres à gaz, appartenait à l’un de ces fantasmes propres aux humains pervers, celui de jouir de se représenter des corps nus, hurlant, étouffant, atterrés, des enfants, des bébés... À seule fin de substituer ces représentations à la mort réelle, celle dont on ne revient pas.
Si, dans notre lieu de travail, nous accueillons moins les hystériques, c’est que le plus souvent, quand leur vie n’est plus supportable, et que cet état se manifeste sous une forme inacceptable par le monde extérieur, on les régule aux antidépresseurs, quelquefois même on les interne en services psychiatriques. Où là, pour qui est rétif à toute tentative d’atteinte à son corps, de neutralisation autoritaire de sa faculté de penser - les nombreuses camisoles chimiques -, l’hystérique modifiée en vient très vite à entendre des voix et à tomber dans une espèce de schizophrénie, aux accès paranoïdes. Puis, les assommoirs médicamenteux aidant, ses dernières défenses abandonnent l’hystérique, il arrive alors qu’elle se suicide, ou bien que, ne pouvant plus résister, l’état de déréliction s’aggrave, se chronicise en même temps que la parole disparaît, à jamais déniée.
Si, dans la pratique, l’analyse selon Freud c’est d’abord l’analyse de la résistance, l’hystérique la personnifie. L’hystérique n’entre pas en résistance, elle y est chez elle. Ainsi combat-elle l’envahisseur, la puissante armada des pulsions, avec ses ustensiles de fortune.
L’une des manifestations de l’hystérie, le dégoût pour le sexuel, ne suffit pas à apporter une antidote efficace contre l’empreinte de la plaie laissée d’un premier plaisir érotique stimulé autoritairement par l’adulte, imposé, subi par l’enfant quand il n’a encore aucune défense, donc aucune possibilité de résister à un assaut. Toute stimulation érotique de l’enfant par un adulte est la base de sensations de plaisir, de points d’impacts précis, qu’il n’a pas les moyens de maîtriser - Hilflösigkeit. Ils se convertiront par la suite en manifestations internes et externes, diverses, toujours invalidantes pour sa vie publique, professionnelle, privée. Dans le psychisme, ils se feront obsédants. La pulsion sexuelle, antérieure à la maturation psychique, étant toujours la plus forte, elle cherchera sans cesse à rabattre l’enfant dans ce plaisir répétitif. Elle s’interpose devant l’accès au langage, pervertit l’essai de maîtrise des objets par l’enfant, qui est empêché de trouver les mots pour les nommer. Les mots alors lui manqueront également pour explorer le monde extérieur à sa personne, comme pour témoigner de son rapport avec les humains et leurs lois symboliques.
Et quand l’adulte ne domine pas sa pulsion sexuelle, quand il transgresse la nécessité pour vivre de l’accès au langage chez un enfant ou tout être considéré comme inférieur, nous sommes alors dans un régime où la perversion, qui est la négation de la névrose, tient alors l’autre sous le joug de son idéologie, celle du déni, d’une non réception, du rejet de l’existence, de la parole, du langage et du corps de l’autre.
Si en analyse, la première attention de l’analyste consiste à laisser à l’analysant/e le temps, la place, l’espace psychique pour permettre aux symptômes de témoigner d’eux-mêmes avant que puisse affleurer le langage, il n’est pas possible de décider - faire "comme si" et agir en conséquence - que l’hystérie n’est plus up to date (!). Car, séance après séance, hier comme aujourd’hui, l’hystérique rejoue clairement sur le divan la même scène originelle, la reproduit dans le transfert comme elle le fait dans sa vie privée et publique. Entravés par la force pulsionnelle répétitive l’analysant/e et l’analyste ont les plus grandes difficultés à dissoudre les effets de cette scène primitive réelle, non fantasmée, qui grèvent le présent et le devenir de l’hystérique.

C’est en donnant existence à la ψA
, en offrant cet enfant à Breuer qui l’a passé à Freud, que Bertha Pappenheim a ouvert la voie de la sublimation. Or, la sublimation n’a rien perdu de son efficacité, qui consiste à renoncer au plaisir pulsionnel immédiat maléfique (Lustprinzip), pour dériver la pulsion vers d’autres buts, plus élevés, exclusivement psychiques. Bertha, Anna O (8), fut suivie par une ribambelle d’hystériques généreuses, qui apportaient à Freud l’invention de la chaîne langagière de l’inconscient, parfois même en plusieurs langues, laquelle jusque là n’avait été entendue par personne.
Ainsi, une idéologie n’a aucune place possible chez l’hystérique, la notion même d’idéologie contredisant absolument le processus de sublimation. Nous pourrions même aller jusqu’à dire que l’idéologie est la négation de l’hystérie, la négation de la ψA en soi (Cf. Freud, 1896).
Aujourd’hui encore, l’accès à la sublimation reste, devant l’hystérie, la meilleure des thérapeutiques.
Quant à ce qui a été désigné par “psychose hystérique”, ou hystérie dépassée, elle avoisine la mystique, là où le langage semble avoir lâché complètement prise, perdu le sens, comme cela se passe aussi avec la paranoïa. Mais à la différence près, écrit Freud à Jung en 1911, que la "paranoïa hystérique" est,

...identique à la vraie, mais réductible parce que reposant sur l’identification avec un vrai paranoïaque.

L’hystérie se situe donc bien du côté de la névrose et nous permet ainsi de garder espoir. En commun, hystérie, mystique et paranoïa se placent en opposition à l’idéologie, puisque ici, le point de fixation, l’aimé/e, est le représentant d’une représentation, pas une croyance.

(8) Son nom fut dévoilé très publiquement par Hirschmüller en 1976 avec sa biographie de Josef Breuer.

Idéologie et névrose obsessionnelle

Si hystérie et psychanalyse ne font qu’une, de son côté, névrose obsessionnelle, bien que dérivée de l’hystérie par des forces pulsionnelles de même nature, est une idéologie (9). La névrose obsessionnelle implique une idéologie, une croyance en un dieu ou tout signe à lui relié, générateur de rituels immobiles, qui la protègent de la menace du langage délirant.
La résistance se manifeste chez l’obsessionnel-le par la mobilisation d’une armée offensive, et se définit, se délimite, beaucoup mieux que l’hystérie. Cette armée est mue par la croyance réelle en n’importe quoi, pourvu que ce ne soit pas, trop abstraits, une représentation ni son représentant. Par ailleurs, nous le savons, l’obsessionnel/le ne supporte aucun témoin, s’exprime en terroriste, malmène le langage. C’est pourquoi sont discours intérieur reste confiné, comprimé, marmonne, ressasse, compte, édifie des forteresses, développe des théories d’allégeance et de magie, s’y livre pieusement, ratiocine... Chez l’obsédé, observe Perrier,

...le moi est cette forteresse imaginaire dans laquelle il se construit en miroir. C’est celle qu’il nous montre en la renforçant sous l’œil de l’assiégeant qu’est la mort. Figé dans son moi obsidional, s’il parle, c’est pour ne rien dire, pour faire diversion, c’est pour passer le temps, gagner du temps et mieux nous endormir, nous, dont il pense que nous l’assiégeons pour l’obliger à tenter une sortie [...] Ainsi, chez l’obsédé, la parole n’est pas le soldat de sa cause, c’est le parlementaire qui suspend les lois de la guerre, tout en permettant le ravitaillement et le trafic occulte d’armes, sous couvert d’entretiens diplomatiques [...] L’obsession est refus de vivre...

(9) Cf. M. W. • Postface à «Une incroyable rêverie • Freud et Jung à Clark, 1909 », par W. A. Kœlsch.

Il arrive qu’avec le temps, à la longue, les idées obsédantes finissent par fonctionner comme des yeux et des voix qui confirment au sujet qu’on lui en veut, qu’il est scruté à tout instant, que ses intentions et ses actes coupables n’ont aucun secret pour le Dieu surmoi. À ce point des choses, quand elles arrivent, le sujet a chu dans ce que Freud nommait "psychose obsessionnelle" ou paranoïa.
Maintenant, ce qui fait que par une stimulation sexuelle de même nature, un/e enfant éprouvera un plaisir dont il sera par la suite coupable et développera une névrose obsessionnelle, alors qu’un/e autre, l’hystérique, réagira instantanément, quasi instinctivement, par le dégoût, reste encore aujourd’hui une énigme. N’y sont peut-être pas pour rien la forme que prennent les agissements de l’adulte sur l’enfant, les mots qui les accompagnent pour les détourner et les contredire... Nous ne savons pas.
Dans Totem et tabou, Freud apparente l’hystérie à la caricature (10) - Zerrbild - d’une œuvre d’art ; la névrose obsessionnelle, à la caricature d’une religion, dont l’objectif est d’interdire à l’autre de penser ; l’égarement, le délire paranoïaque, à celle d’un système philosophique. Du côté de la névrose obsessionnelle, se placent la fabrication de systèmes fermés, d’inventions mécaniques, techniques. La paranoïa, elle, semblerait glaner un peu partout parmi les symptômes névrotiques, les phobies, les traits de caractère, les rituels, pour bâtir ses édifices mégalomaniaques. Elle se manifeste comme constituée d’emprunts linguistiques empilés les uns sur les autres ou ajoutés les uns aux autres, sans éléments syntaxiques qui les relient, sans aucune logique, qui se verbalisent souvent en slogans successifs, en termes recherchés, quelquefois ampoulés, puisés de préférence dans le vocabulaire de “spécialités” diverses, principalement scientifiques. Les “grands hommes”, leurs discours, servent de miroir dans lequel le paranoïaque hallucine son propre reflet. Les termes, locutions, groupes de mots, assertions contradictoires dans une même phrase, s’égrènent, isolés par des trous grammaticaux. Et tout cela avec une bruyante, énorme dépense d’énergie, parfois une gesticulation désordonnée, caricaturale, voire pathétique. Dans le discours paranoïaque, le modèle sur lequel les fixations se calquent apparaît d’évidence, par la répétition, la réapparition incessante d’un nom propre parfois à peine modifié, d’un dieu sadique idolâtré, qui révèle l’obsession amoureuse - érotomane - du locuteur. Outre Schreber, le Journal de l’homme aux loups en est un exemple.
Freud, chaque fois, a pris soin d’émettre une restriction sur la portée thérapeutique de l’analyse d’un/e paranoïaque, il la trouve “relativement pauvre”. De la paranoïa, dit-il, l’analyse aide à comprendre le processus d’édification délirante du discours, à partir de l’échec (Versagung) de la censure exercée par le refoulement, qui se manifeste sous forme d’apparition des voix, et c’est à peu près tout (11).

(10) Je n’hésite pas à traduire “Zerrbild” par “caricature"” car je n’ai trouvé aucun autre terme français qui rende compte de l’exagération, de l’outrance, la défiguration, des traits caractéristiques d’une image ou d’une représentation.

(11) De même pour la "névrose narcissique" ou schizophrénie.

Ferenczi, après Freud en témoigne à son tour,

Paranoïa

La psychanalyse a démontré que “son noyau actif était constitué par une forte homosexualité inconsciente qui apparaissait dans la conscience, sous le masque de la haine ou de la crainte des personnes du même sexe ; elle a également montré le rôle important de la projection dans cette maladie : l’épreuve de réalité est faussée, le sujet s’efforce de déplacer ses propres tendances psychiques sur les autres ; mais jusqu’à présent la psychanalyse n’est pas parvenue à faire admettre cette interprétation au paranoïaque méfiant et à l’amener ainsi à abandonner son attitude psychique erronée. Au mieux elle a pu obtenir quelques succès thérapeutiques dans les délires de jalousie, lorsque le malade avait une certaine conscience du caractère pathologique de son comportement.”

Ferenczi in « Psychanalyse 4 », pp. 191/192

[...]

Dans la paranoïa, les organes des sens corrigent un certain temps les idées de persécution qui sont au début imprécises et sans objet. Cependant, les perceptions des sens aussi bien que les souvenirs succombent aussitôt au souhait de mettre les sentiment de persécution en connexion avec des objets appropriés (illusions, hallucinations, tromperies du souvenir) [...]
Les falsifications hallucinatoires du paranoïaque sont des confirmations de son idée délirante qui sont, à la manière du rêve, accomplissement de son désir. Elles sont la victoire du désir projeté sur le témoignage des organes des sens.

id., p. 220

Il est alors évident que le persécuté n’est pas concerné par l’idéologie, d’aucune sorte.
C’est donc sur la structure (12) de la névrose obsessionnelle que Freud a établi la théorie de la psychologie de masse, terme que je préfère à "Psychologie des foules", lesquelles font, d’une façon un peu méprisante, "peuple". Dans la ou les masses, habitent aussi des gens très distingués, on y trouve de tout, pas seulement du populaire. En tant que névrose individuelle, la névrose obsessionnelle fonctionne, selon Freud, comme une religion privée, une idéologie.

(12) J’emploie le terme de “structure” dans le sens de Freud (cf. Die Traumdeutung), c’est-à-dire appliqué à la topographie du psychisme que révèlent les formations de l’inconscient, avec leurs éléments d’abord séparés et épars qui sont ceux d’un rébus. Non pas au sens de Lacan, qui fait du concept de “structure” - comme étant originel (congénital ?), constitutif - une sorte de squelette réel appliqué au sujet lui-même. Ainsi, affirme-t-il, “la structure ne change pas”, rien ni personne n’auront de prise ou d’influence. Indélébile, immuable, elle marquera le sujet, entraîné irrévocablement à plus ou moins longue échéance vers son implacable destin. Il est alors permis de se demander si, dans de telles conditions, l’“analyse selon Lacan”, alors en opposition absolue avec le projet thérapeutique freudien, sert à autre chose qu’à poser un emplâtre sur une jambe de bois. Il me semble que la structure de la plupart des édifices peut être modifiable, ce sont ses fondations qui ne changent pas. On peut éventuellement, si l’on rase la structure édifiée dessus, les combler, les recouvrir. Un exemple, parmi d’autres, en est la BNF (Bibliothèque François Mitterand), bâtie sur l’emplacement de hangars de regroupement des Juifs lors de la 2e G. M., avant qu’ils ne transitent par Drancy pour ensuite être acheminés sur Birkenau.

Pour les philosophes du XIXe siècle, la Weltanschauung se traduisait par Vision du monde, Conception du monde... Marx, puis les marxistes traduisirent Weltanschauung par Idéologie.
Reprenons les différentes définitions du Grand Usuel Larousse,

Idéologie : 1 - Système philosophique du XVIIIe siècle, et du début du XIXe, lesquels proposent d’étudier les idées en général et leur origine. 2 - Système d’idées générales constituant un corps de doctrine philosophique et politique à la base d’un comportement individuel ou collectif (cf. idéologie marxiste, nationaliste). 3 - Ensemble des représentations dans lesquelles les hommes vivent leurs rapports à leurs conditions d’existence (culture, mode de vie, croyance... cf. idéologie des romantiques allemands du XIXe siècle). 4 - Idéologie dominante : pour les marxistes, production qu’opère dans le monde des idées une classe sociale dominante (on rejoint le phénomène de mode), qui se caractérise par son aspect chosifié, coupé de la réalités concrète et qui perme à cette classe d’étayer sa domination économique la classe dominée. 5 - Appliquée à la philosophie, l’idéologie est un système vague et nébuleux.

Versant psychanalyse, François Perrier déplore l’édification, après la 2e G. M., d’une idéologie analytique et la définit ainsi (13),

Du côté de la folie, je mettrais tous les poètes du monde ; et nous tous ici, et les idéologues d’aujourd’hui, d’hier, d’avant-hier et de demain, du côté de ce qui d’un délire devient simplement le déchet d’une intuition forclose dans une carence archaïque ou une politique ou une politisation. [...] L’idéologie analytique est constituée de théories sur l’inconscient et ce qu’on appelle les visées de la cure, qui sont un contresens, à savoir que la psychanalyse serait discipline de maturation à partir de la maturité supposée ou du savoir supposé de l’autre ou de son aptitude à entendre l’inconscient. À l’inverse : la vraie psychanalyse, c’est-à-dire les petits moments d’une cure où on sent que... c’est de l’analyse, est-ce qu’elle n’est pas discipline d’immaturation ? C’est-à-dire la possibilité du retour à un non-savoir.

(13) Petit glossaire... op. cit.

Perrier nous permet ici de bien distinguer, sans aucune ambivalence psychiatrique, le poète de l’assassin, le fou du dictateur. C’est à Lacan que revient d’avoir doté la France d’une idéologie analytique. Alors, puisque Perrier emploie ici le terme de “forclusion”, traduction par Lacan de “Verwerfung”, rappelons que celui ou ce qui est forclos, c’est celui ou ce “qui est privé du bénéfice d’un droit, pour ne pas l’avoir exercé dans un délai fixé”. Lacan privilégie le terme de forclusion pour définir la psychose, ce qui laisserait supposer que le “psychotique” n’a pas reçu de naissance, et nous avoisinons alors la question de l’hérédité, le bénéfice d’un droit, celui du choix, qu’il, en tant que sujet, n’a pas exercé dans un délai fixé. Or au “psychotique”, ou rendu psychotique par les institutions perverses qui l’entourent, est-il laissé les moyens d’exercer ce droit, lui en donne-t-on seulement la permission ? Pourtant la réaction du paranoïaque, quand il rejète toute incursion, repousse, écarte, "casse un jugement" porté de l’extérieur par qui le persécute, n’est peut-être de sa part qu’une violente réaction phobique. Le “psychotique” serait “forclos” ? Très bien, alors d’origine, il lui manquerait la possibilité de se voir accorder par les humains un minimum de respect pour son libre choix, serait-il de délirer, il serait condamné, et rien, personne, ne pourrait quoi que ce soit pour l’aider à vivre parmi eux. Il serait alors traité comme on condamne les criminels, à perpétuité.
Outre les nombreux suicides de “psychotiques” de tous les temps dans et hors les services psychiatriques, y eut-il, parmi les hospitalisés, des morts de “psychotiques” laissés déshydratés pendant la canicule de l’été 2003, quand on sait que les neuroleptiques, antidépresseurs et autres médecines, non seulement bouffissent, hirsutent, font baver, rendent le regard opaque et fixe, mais aussi provoquent une soif permanente difficilement supportable ? Les a-t-on consultés pour leur assurer un minimum de maintient en vie décent ? Nous n’en avons pas entendu parler.Il faut bien admettre alors que quand Lacan prescrit “Forclusion” pour traduire “Verwerfung” -, traduction adoptée par la France analytique pas tout à fait entière -, il semblerait qu’il remplace le rejet en bloc, quasi phobique, d’une représentation par le paranoïaque, par le déni qui sert le clivage du pervers, et qu’il témoigne haut, fort et net, de son idéologie de psychiatre, assez éloignée d’une marque d’intérêt pour Freud, autrement dit pour la psychanalyse
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Il faut bien admettre alors que quand Lacan prescrit “Forclusion” pour traduire “Verwerfung” -, traduction adoptée par la France analytique pas tout à fait entière -, il semblerait qu’il remplace le rejet en bloc, quasi phobique, d’une représentation par le paranoïaque, par le déni qui sert le clivage du pervers, et qu’il témoigne haut, fort et net, de son idéologie de psychiatre, assez éloignée d’une marque d’intérêt pour Freud, autrement dit pour la psychanalyse.

M. W.
2 janvier 2005


Post-scriptum

Colette Rouy me fait remarquer, avec pertinence, que pour Lacan, ce n’est pas le psychotique qui est forclos, c’est, chez le psychotique, le “Nom-du-Père”.
En 1986, puis en 1991, j’ai présenté mon travail en cours et son évolution, lors respectivement d’une journée et d’un colloque de psychanalystes lacaniens. Ces travaux portaient précisément sur “Le Grand Autre”, et sa relation au “Nom-du-Père”. J’y reprenais ma lecture, dans les « Écrits » et le « Séminaire [alors inédit] de 1974 », très détaillée, des schémas et formules de Lacan appliqués à la psychose, comparée à celle de l’analyse
de la paranoïa par Freud, à partir des écrits de Schreber.
Ces deux communications successives, où je conteste comme je le fais aujourd’hui, la traduction par Lacan de “Verwerfung” en “Forclusion”, figurent dans « La nuit tombe aux environs de 16 heures 30 », recueil de mes travaux entre 1967 et 1997
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Quand le “Nom-du-Père”, en place de “Le Grand Autre”, est tout simplement Dieu, nous ne pouvons pas dire qu’il est forclos chez Schreber.

                   

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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