Micheline Weinstein
9
décembre 2007
Du
“Lobbying”...
À la différence des désignations par clan, coterie, secte..., “Lobby” est un vocable, un anglicisme, qui se présente comme plus raffiné.
Au plus simple et à
l’origine, “lobby”, nom commun sans majuscule, signifie
“vestibule”, “promenoir” d’un tribunal. Il semblerait
que le terme ait évolué et se soit fixé en “Groupe
de pression” vers 1954.
Si
raffiné, qu’étrangement, “on” ne l’applique pas au
“show-biz”, à la “com.”, aux
“pipeuls”, ni plus généralement aux médias,
dont les personnalités sont pourtant friandes.
Les “Lobbies” existent, il suffit de se reporter au Who’s Who ou au Bottin Mondain, qui en témoignent.
La
puissance implicite d’un groupe de pression, la crainte que suscite sa
redoutable influence, excluent naturellement de ses modes publics d’expression
verbale les épais calembours du type d’avant, de pendant et
d’après-table.
Comme
je l’ai écrit encore récemment, j’avais soutenu la candidature de
l’actuel Président de la République, consternée par la
campagne antisémite ouverte, parallèle à la campagne
présidentielle, prenant ainsi le contre-pied de mes sympathies de
toujours. D’autant que les discours de ladite campagne présidentielle
contrastaient nettement avec ces éructations, ils étaient d’un
niveau littéraire et humain assez élevés.
Auparavant,
j’avais retraduit le rêve de Freud où ses associations le
conduisent à rincer tel Hercule les “Étables
d’Augias”, tel Gargantua à compisser Paris du haut des tours de
Notre-Dame et tel Gulliver, par le même
procédé, à circonscrire le gigantesque incendie survenu
chez les Lilliputiens. Et avais conclu que si le candidat Président
n’était pas à la hauteur de la tâche, d’un gigantesque
ménage, il serait toujours temps d’en changer.
Seulement
voilà, côté discours, j’ai été
bluffée. Je ne doutais pas (cf. « Candide » !) puisqu’il
l’avait affirmé publiquement, que le Président aujourd’hui en
fonctions eût écrit ses discours lui-même, que sa
pensée était donc en adéquation avec ce qu’il lisait sur
le prompteur ou le document qui lui servaient de supports.
J’espérais
également, au su de ces discours, que ce nouveau Gouvernement ménagerait enfin une place
légitime à la psychanalyse, en acceptant d’appuyer un projet de
colloque sur l’éthique, basé sur un hommage à Freud et
à ses authentiques représentants français, à la
faveur du centième anniversaire de naissance de Françoise Dolto.
Laquelle manifestation permettrait à son tour d’envisager une Charte
précise, indépendante, sur la pratique de la psychanalyse.
Un
tel projet est, cela lui est inhérent, absolument
désintéressé, dépourvu de contrepartie
financière, il ne souffre aucune pression “lobbyiste”.
Toutefois, des moyens assez importants pour sa mise en œuvre lui seraient
utiles.
À
l’expérience citoyenne des actes et propos publics, après 7 mois
d’exercice, j’ai l’impression - elle n’engage qu’une perception personnelle -,
que le Président est plus préoccupé à se
débarrasser, exécutoirement et sans aucun ménagement de
style, des personnes et personnalités, de tous bords, les “débauchés
volontaires” au même titre que les “membres de sa famille politique”,
qui ne se plient pas aux rituels effrénés qu’exige
“Dieu-Argent”. “Roi-Dollar” était la formule de
Freud en son temps, mais aujourd’hui l’argent, s’il n’a jamais connu de
frontières, n’est plus stigmate particulier de tel ou tel pays riche !
“On”
dit que le Président “s’agite” beaucoup. Je n’emploierais
pas un verbe aussi négatif, qui rappelle Céline et son
“agité du bocal”. Il me semble qu’il est tout simplement
claustrophobe, autrement dit qu’il ne se supporte pas dans un lieu clos. Si tel
était le cas, ce verbe ne devrait pas s’entendre ni circuler dans les
jugements portés, qui seraient alors des attaques directes à la
personne et non aux actes et aux discours - comme les tests ADN attentent au
corps biologique de l’être humain, autrement dit au plus intime, au plus
originaire, de la liberté d’exister.
M. W.
9 décembre 2007