© Micheline Weinstein / 2005
Comment être ψA [Psychanalyste] en 2005...
1e partie
Réponse
possible, comme depuis 1896 (1),
année ou Freud apparia, par un trait d'union
d'abord, la psyché avec l'analyse, dans le
sens premier, didactique, de ce terme. C'est l'année
de la mort de son père que Freud rendit public
le nom de l'expérience pratique, à
partir de ce qu'il avait entendu, Psycho-Analyse,
nouvelle « Méthode de traitement des
névroses », intitulait-on cela à
l'époque, dont il a témoigné
et qu'il a théorisé et affiné
à la lumière des matériaux
recueillis et ce, sur presque un demi-siècle.
Freud estimait que son approche était scientifique
en ce qu'elle s'étayait justement des matériaux
recueillis, dont il vérifiait les effets
produits par les contradictions, la solidité,
les ambiguïtés, l'évolution de
la psyché, la sienne d'abord - son autoanalyse
-, et celle de caractères différents.
Ces effets se manifestaient sous forme de symptômes
bien particuliers. qui éclairaient sur la
trame de l'inconscient propre à chaque être
humain, bien que chaque être humain, au plan
de la biologie, de la génétique, de
l'anatomie, des pulsions, etc., soit constitué
d'invariants, dont un, essentiel, le langage, qui
le distinguent en tant que genre, espèce
ou race si l'on tient à ce mot, des entités
animale, végétale, minérale.
Personne, même les mieux instruits et les
mieux équipés, avant Freud, n'avait
osé édifier et mettre à l'épreuve
une théorie à partir de l'hypothèse,
qui est devenue une “discipline”, d'un
non savoir a priori sur ce qui se passe
dans l'inconscient propre à chaque sujet,
parlant, parfois se taisant, bafouillant, “allant-devenant”,
bref, se débattant avec le langage, pour
essayer de dire son mal-être individuel et
qui n'a pas trouvé, nulle part, quelqu'un/e
pour entendre cela, le supporter et y faire face,
sans pharmacopée ou/et instruments conceptuels
bien figés, dans l'espoir de l'aider à
vivre parmi les autres, souvent à vivre tout
court.
Puis, Freud réunit le couple en
un seul vocable, Psychoanalyse, et lui
trouva une écriture, avec un joli Y majuscule, suivi du A majuscule
ou minuscule - ψA, ψa - pour désigner
la psychanalyse et les psychanalystes.
C'est
cette écriture que j'ai reprise, mais avec
un ψ minuscule/italique - que l'on retrouve dans l'intitulé
de notre association ψA, ψ [Psi] • LE TEMPS DU
NON.
La ψA
n'est pas de la psychologie, elle n'est pas un discours
sur la psyché, au moyen d'outils propres
à cette spécialité. Elle n'est
pas un discours du tout. Elle n'a pas de point commun
non plus avec la psychiatrie, puisqu'elle elle ne
prescrit pas de pharmacopée pour soigner
la psyché, comme le savent les analystes
non-médecins et parfois quelques médecins
en analyse. Elle n'en est pas la domestique ni la
danseuse - ce sont les mots de Freud -, pas plus
que des autres spécialités qui s'en
annexent le nom.