© Micheline Weinstein • Septembre 1998
Commentaire de “la famille” selon Lacan
« Nous
n’avons pas attendu ce moment pour méditer
sur les fantasmes dont s’appréhende
l’idée du moi, et si le “stade
du miroir” fut produit en 1936 (1),
par nous encore aux portes de la titularisation
d’usage, au premier Congrès international
où nous ayons eu l’expérience
d’une association qui devait nous en
donner bien d’autres, nous n’y
étions pas sans mérite.
(1) C’est au Congrès
de Marienbad (31 juillet 1936) que prit place
ce premier pivot de notre intervention dans
la théorie psychanalytique. On y trouvera
une référence ironique pp. 184-185
de ce recueil, avec l’indication du
tome de l’Encyclopédie française,
qui fait foi pour la date de ces thèses.
Nous avions en effet négligé
d’en livrer le texte pour le compte
rendu du congrès. » Lacan • 1966 • Écrits, p. 67
[...]
«
Je
ne donnai pas mon papier au compte rendu de
ce congrès et vous pourrez en trouver
l’essentiel en quelques lignes dans mon
article sur la famille paru en 1938 dans l’Encyclopédie
française, — tome de la vie mentale.*
»
Ib., p. 185
* N.d.l.r. • Tome VIII, dirigé
par Henri Wallon.ø
C’est à la demande d’analystes,
désireux de le faire connaître
à leurs étudiants et de le travailler,
que - ψ [Psi] •
LE TEMPS DU NON
qui le comptait parmi ses archives depuis fort
longtemps, fut amené à mettre
à leur disposition le texte intégral
de Lacan, publié en 1938, La Famille.
À noter toutefois que l’on peut
facilement le trouver au rayon des Usuels dans
les principales bibliothèques, et le
photocopier. Une version circule depuis 1983,
éditée par Navarin, rubrique des
revues non répertoriées au dépôt
légal, mais largement amputée
des intertitres et peu conforme à la
présentation originale. Se pose en effet
le problème des droits de reproduction.
L’héritier littéraire de
Lacan n’étant pas né lors
de la rédaction de cet article, il ne
peut donc le co-signer, et Le Seuil n’en
détient pas le copyright.
Actuellement, ce texte n’est donc disponible
que sous forme de « Document de travail
exclusivement à usage interne »,
et ne peut être utilisé, selon
le code de la propriété intellectuelle,
qu’à des fins identiques à
celles pour lesquelles l’œuvre originale
a été créée.t
D’où ce Commentaire,, dont nous ne pouvionst faire l’économie, compte-tenu
de son intérêt historique pour
la théorie psychanalytique.
Sa contribution à l’Encyclopédie
Française de mars 1938, au chapitre
Vie Mentale dans lequel est intégré
le Stade du miroir, parut un peu plus
de un an et demi après que Jones ait
suspendu la prestation de Lacan, que ce dernier
date du 31 juillet 1936. Le discours d’ouverture
du Congrès de Marienbad par
Jones est prononcé le 1er août,
ouverture également des Jeux Olympiques
d’été à Berlin. Y
aurait-il eu une journée préparatoire,
à laquelle Lacan aurait, sur la route
des Olympiades, participé, ou ne serait-ce
que l’effet d’une condensation ?
La publication de La Famille en France
est exactement contemporaine de l’entrée
des nazis dans Vienne, le 12 mars 1938. Le 11,
Freud écrivait : Finis Austriæ.
Dans les quinze jours qui suivent, la maison
de Freud est à deux reprises envahie
par les S. A. et la Gestapo. Max Schur, jeune
médecin personnel de Freud, distribue
à Anna et Martin Freud des pilules de
Véronal, au cas où ils seraient
torturés ou expédiés au
camp. Le Verlag est liquidé
par les nazis.
Il y a parfois de sombres coïncidences.
Que Lacan ait négligé de donner
son texte, exposé devant les freudiens
pendant dix minutes en 1936, c’est vraisemblable,
mais ce n’est sans doute pas par inadvertance.
Lacan avait une trop haute opinion de sa personne
et de sa parole pour les égarer.
Lacan, dans les Écrits, se réfère
au texte de 1938 pour authentifier celui de
1936. Sa parole, dans cette direction-là,
ne peut en aucun cas faire foi, c’est
toujours dans l’autre sens que ça
se passe. Du plus ancien au plus récent,
pas l’inverse.
Ou alors, cela n’a pas plus ni moins de
portée que n’importe quel souvenir-écran.
La Famille donne le ton à ce
que sera l’évolution de la démarche
lacanienne par rapport et déjà,
nous allons le constater, en opposition, à
Freud.
Mais, avant d’approcher ce texte, sur
les avatars auxquels Le stade du miroir,
inséré dans La Famille,
fut exposé, nous rappellerons tout d’abord
l’observation remarquable de Marcelle
Marini dans son livre Lacan, paru chez
Belfond en 1986 et rarement, sinon jamais, cité,
si ce n’est par Colette Rouy dans L’angoisse
édifiante des gardiens de secrets[Édition papier,
février 1996].
Après la Seconde Guerre Mondiale, en
1949, Le stade du miroir, tel que dans
les Écrits, paraît dans
le volume 13 de la Revue Française
de Psychanalyse, où figure également
la Cure psychanalytique à l’aide
de la poupée-fleur, de Françoise
Dolto, mais pas dans le même tome. N°
1 pour Dolto, n° 4 pour Lacan.
En 1949, les analystes juifs ne sont pas encore
rentrés, certains ont disparu, d’autres
se sont expatriés.
Françoise Dolto m’a conté
un jour comment la poupée-fleur, vert-salade
disait-elle, avait failli ne pas exister sous
sa signature. À cette époque,
Lacan proposait à ses pairs des séances
de rédaction de textes chez lui, chaque
analyste, en principe lui y compris, étant
invité à faire le point par écrit
sur ses recherches en cours. Après quoi,
il demandait que l’auteur lui laissât
quelques temps son texte, afin d’en prendre
connaissance et d’élaborer à
partir de cet original.
Ce que Dolto ne fit pas. Elle rentra chez elle,
sa poupée-fleur sous le bras.
Mais cela est de la petite histoire, d’infimes
tracas. N’empêche que depuis lors,
l’auteur de la poupée-fleur a toujours
récusé fermement l’appropriation
et l’interprétation qu’en
fît Lacan, à savoir que son invention
à elle s’intégrerait dans
ses recherches à lui sur “l’imago
du corps propre et le stade du miroir et [le]
corps morcelé”. Nous pouvons trouver
trace de ce désaccord dans la réponse
de Dolto à Lacan au Congrès
de Rome de juillet 1953, que l’on
peut lire, dans les actes du Congrès,
avant qu’elle ne trace le récit
de la création par elle, de sa poupée-fleur
:
« Mais il y a un passage qui m’a
fait de la peine. [...] C’est la façon
péjorative avec laquelle Lacan parle
de la mythologie de la maturation instinctive.
Je ne peux pas accepter que soit discréditée
cette hypothèse. Je ne peux même
pas supporter qu’on ait cet air de condescendance
péjorativante à l’égard
de la mythologie. [...] ne venons-nous pas ici,
à Rome, la ville éternelle, pour
rechercher les vestiges de cette mythologie,
c’est-à-dire pour trouver, par
delà la mort d’une civilisation,
ce qu’il y avait de vivant en elle ?
[...]
...Lacan semble ignorer tout ce qui peut se
faire d’utile avec cette notion hypothétique,
mais que j’estime pour ma part nécessaire,
la notion de maturation affective. [...] Je
pense que toute forme de langage est marquée
du niveau de maturation au-quel le sujet qui
s’exprime est parvenu, et que le drame
du névrosé est qu’il n’entend
pas de réponse à ce qu’il
exprime parce que son langage n’est pas
conforme au niveau de maturation qu’il
paraît avoir si l’on en juge par
sa maturation physiologique. »
Trente ans plus tard, en 1983, invitée
à présenter un travail personnel,
je saisirai cette opportunité pour demander
à Françoise Dolto d’y contribuer
par un texte, que j’intercalerai dans
cette conférence.
Texte qui ne parut hélas qu’en
1992 [Édition papier] (1).
Il commence ainsi :
« Je dis que lorsque Lacan croit que
l’enfant - qu’il décrit dans
une assomption jubilatoire - se réjouit
de voir l’image de lui-même dans
le miroir, et que cela le structure dans son
unité, il se trompe. »
Selon
François Perrier, cet extraordinaire
succès qu’eut le stade du miroir,
relève d’une Idéographie
onirique (2) :
« ...modèle spéculaire,
idéologie de l’image du corps et
de sa structuration qui en passe également
par la théorie du Moi et du narcissisme,
le piège gît dans cette tendance
toujours renouvelée à phénoménologiser
l’expérience analytique, la ré-imaginer
avec l’espoir de la fixer comme on fixe
une photo, ce qui n’est après tout
que le processus conservateur, au sens politique
du terme. »
Nous voici donc, depuis un demi-siècle,
quelques uns sur trois générations
d’analystes, à nous montrer relativement
réservés devant ce stade du miroir,
moment génétique selon Lacan,
qu’il déclare être le texte
pivot pour inaugurer son entrée sur la
scène analytique.
Et une pratique assez longue, des échanges
cliniques, des apports réciproques, nous
ont amenés à reconsidérer
les assertions de Lacan, agréées
bien souvent par son auteur soi-même suivi
de ses disciples, comme le seul ensemble théorique,
la seule doctrine, qui tiendraient après
Freud. Or, il se trouve que nous ne nous alignons
pas forcément sur ces thèses qui
consistent bien souvent à réviser
Freud dès 1938, manifestement sans l’avoir
lu, et nous apprécierons le peu de noblesse
des vocables avec lequel s’édictent
ces “révisions” dans un moment
pareil, quand Freud et avec lui les analystes
juifs de la terre entière, ont la parole
coupée et la mort aux trousses.
L’opportunisme ne connaît pas de
frontières, si bien que des décennies
plus tard, l’eau ayant coulé sous
les ponts, Lacan déclamera d’amphigouriques
et grotesques mots d’ordres de “retour
à” etc.
Ce qui surprend immédiatement, c’est
d’emblée la terminologie retenue
pour inaugurer les têtes de chapitre de
La Famille : 1 - Le complexe, facteur concret
de la psychologie familiale. 2 - Les complexes
familiaux en pathologie.
Rien de moins freudien.
Le terme Complexe chez Freud, n’est
jamais isolé, il réfère
toujours et seulement au Complexe d’Œdipe,
Œdipuskomplex. Il apparaît,
semblerait-il, pour la première fois
en 1908 (3), dans
Sur un type bien particulier de choix d’objet
chez l’homme. Dès lors, Œdipuskomplex
sera employé par Freud en tant que Complexe
nucléaire, Kernkomplex,
de la névrose, comme on dirait entrelacs
d’éléments apparentés,
intrication de facteurs interactifs... Ce concept
aura, pour Freud, une application unique.
Bien qu’il ne soit certes pas impossible
que cette dénomination de “Complexe”
ait été importée par le
Docteur Jung ou qu’elle ait transité
par le vocabulaire au choix, de la physiologie,
de la pathologie, de la chimie ou des mathématiques,
ce qui importe, c’est l’usage qui
en sera fait. Pour Jung, les complexes seront
les fourre-tout de la névrose. Et c’est
à Jung que Lacan emboîtera le pas.
Laplanche et Pontalis dans leur Vocabulaire
en 1967, Fédida en 1974 dans son Dictionnaire,
de la Psychanalyse, font état de l’embarras
causé par cette notion, devant laquelle
Freud s’est toujours montré distant,
et relèvent quelques unes de ses remarques
:
...un mot commode et souvent indispensable
pour rassembler de façon descriptive
des faits psychologiques. Aucun autre terme
institué par la psychanalyse pour ses
propres besoins n’a acquisune popularité
aussi large et n’a été plus
mal appliqué au détriment de la
construction de concepts plus précis.
Dans une lettre à Jones :
Le complexe n’est pas une notion théorique
satisfaisante.
Dans une autre, à Ferenczi :
Il y a une mythologie junguienne des complexes.
Tout au long du texte de Lacan, nous rencontrons
des termes tels que “Complexe(s), archétype,
frustration... ”, concepts issus du vocabulaire,
familier de Lacan depuis 1933, de l’École
de Zurich, plus spécialement et largement
développés par Jung . Nous y croisons
même la “scotomisation”, apport
de Laforgue récusé par Freud.
Quant à celui de “race”,
il est vrai que l’école publique
et républicaine, par ces temps terribles,
l’enseignait en géographie humaine.
Il persiste néanmoins dans La Famille
après 1949, qui est un article bien documenté
auprès des maîtres de Lacan en
psychiatrie et autres savants, de Mélanie
Klein, Adler, Janet, Bachelard, Hegel - antisémite
ordinaire, si l’on se réfère
à son « De l’Allemagne »
et à sa “philosophie obscure et
délirante”, selon Freud.
Mais c’est avec beaucoup de difficulté
que l’on y décrypte une véritable
lecture de Freud, encore moins une connaissance
de sa mise en évidence de l’inconscient
et de sa patiente élaboration qui sont,
par Lacan, qualifiées grossièrement
de “divinations”. Pourquoi pas de...
divagations !
D’entrée de jeu, on en comprend
mal la nécessité, Lacan se place
en concurrent de Freud. Était-il froissé
de ce que Freud ait accusé réception
de l’envoi de sa thèse de psychiatrie
par une carte de visite polie... Quoiqu’il
en soit, ici, Le psychanalyste, c’est
déjà lui, Lacan. Il ne se présente
pas encore comme incarnant La psychanalyse,
cela viendra plus tard, mais c’est tout
juste : Freud n’est pas mort.
Lacan expose donc ce qu’il assure être
son invention déterminante pour l’avenir
de la psychanalyse,
le « complexe du sevrage » qui conditionnerait
les aspects principaux de la névrose.
Le « complexe du sevrage » libérerait
la psychanalyse du préjugé biologiste
de Freud d’un instinct de mort. Ainsi,
écrit-il, en totale contradiction avec
l’hypothèse freudienne :
« ...la tendance à la mort,
s’explique de façon satisfaisante
par la conception que nous développons
ici, à savoir que le complexe, unité
fonctionnelle de ce psychisme, ne répond
pas à des fonctions vitales mais à
l’insuffisance congénitale de ces
fonctions. »
Saluons au passage la modestie scientifique
du chercheur Lacan...
Ce « complexe du sevrage » caractériserait
cette période où l’infans
nous a semblé, chez Lacan, assez proche
de la larve, de par son état végétatif.
C’est pourquoi, dit-il :
« Nous ne parlerons pas ici avec Freud
d’auto-érotisme, puisque le moi
n’est pas constitué, ni de narcissisme,
puisqu’il n’y a pas d’image
du moi : bien moins encore d’érotisme
oral, puisque la nostalgie du sein nourricier,
sur laquelle a équivoqué [sic
!] l’école psychanalytique, ne
relève du complexe du sevrage qu’à
travers son remaniement par le complexe d’Œdipe.
»
Mis à part que l’infans ne serait
donc pas concerné par le monde de la
parole, mis à part sa méconnaissance
surprenante de la théorie freudienne,
nous retiendrons l’élégance
avec laquelle Lacan tient la psychanalyse en estime.
Ainsi, d’un bout à l’autre,
Lacan continue de nous promener parmi ses excentricités
théoriques. Selon lui, d’ailleurs,
le mot complexe aurait été défini
par Freud et serait la cause des formations
de l’inconscient - actes manqués,
rêves, symptômes -, et son élément
fondamental en serait l’entité
appelée imago.
La phase enfantine, désignée alors
par les analystes comme sadique-anale, est ici
qualifiée par Lacan de sado-masochiste.
L’apparition du fort-da enfantin,
tout comme avait été dénigrée
l’hypothèse de la pulsion de mort,
est ici réduite au malaise qu’aurait
suscité le sevrage... et son complexe.
Après un passage important, relatif à
la jalousie infantile, dont il ne cessera d’affiner
la théorie, Lacan nous propose la :
« ...révision [sic] du
complexe [d’Œdipe] qui permettra
de situer dans l’histoire la famille paternaliste
et d’éclairer plus avant la névrose
contemporaine.
Voici comme il faut s’y prendre avec ce
complexe d’Œdipe-là, car c’est
en son cours que se produira :
...un refoulement de la tendance sexuelle qui,
dès lors, restera latente - laissant
place à des intérêts neutres
[sic !], éminemment favorables aux acquisitions
éducatives - jusqu’à la
puberté ; d’autre part [la tension
se résoudra] par la sublimation de l’image
parentale... [...] Ce double procès a
une importance génétique fondamentale,
car il reste inscrit dans le psychisme en deux
instances permanentes : celle qui refoule s’appelle
le surmoi, celle qui sublime, l’idéal
du moi. Elles représentent l’achèvement
de la crise œdipienne. »
Je ne poursuivrai pas par le menu, mais noterai
tout de même qu’un peu plus loin,
Lacan confond une supposée théorie
de la famille qui aurait été définie
par Freud, je n’ai pas trouvé où,
avec le “roman familial” ; qu’il
considère comme un abus le saut théorique
par Freud, avec ses intuitions trop hâtives,
d’un mythe du parricide originel, construction
ruinée par les seules pétitions
de principe qu’elle comporte et autre
genèse, par Freud, du fantasme de castration
chez la petite fille, fantasme qui :
« ...pour trouver un fondement dans
l’identification, requiert à l’usage
une telle surcharge de mécanismes qu’elle
paraît erronée. »
Passons. Sauf sur ceci, où Lacan attribue,
avec parfois l’introduction de termes
trop élogieux pour être honnêtes,
la naissance de la psychanalyse
au fait que :
« Le sublime hasard du génie
n’explique peut-être pas seul que
ce soit à Vienne - alors centre d’un
État qui était le melting-pot
des formes familiales les plus diverses, des
plus archaïques aux plus évoluées,
des derniers groupements agnatiques des paysans
slaves aux formes les plus réduites du
foyer petit-bourgeois et aux formes les plus
décadentes du ménage instable,
en passant par les paternalismes féodaux
et mercantiles - qu’un fils du patriarcat
juif ait imaginé le complexe d’Œdipe.
»
Et voilà que chemin faisant, La Famille
nous entraîne sur la pente de l’inconscient
collectif junguien, sur celle de la sublimation
collective, la névrose étant posée-là
comme une entité sociologique, sous l’appellation
de “névrose contemporaine”
[Lacan] .
La lecture attentive de ce document nous laisse
perplexe, car il semblerait que l’intention
de Lacan à l’époque, consciente
ou pas, fut de scier à leur base les
colonnes de l’édifice freudien
; et fut de mettre toute son intelligence à
l’œuvre pour tenter d’effacer
Freud et de faire ainsi échouer une potentielle
transmission de la psychanalyse.
Et ce, en plein dans les années 36/38.
Compte-tenu de l’influence qu’il
exercera en France auprès de l’intelligentsia,
on aurait souhaité, à l’entrée
des nazis dans Vienne et chez Freud, un Lacan
capable de prévoir la portée de
ses dires, avec leurs conséquences pour
la psychanalyse. Quoique,
Anna Freud invectivée par lui en termes
de “chiure de mouche”, ça,
date de 1974... (4)
Alors,
déjà en 1938...
Par contre, ce texte témoigne ici avec
d’autres que, pour ce qui est de la connaissance,
par Lacan, de la paranoïa, en 1938 comme
en 1931, puis au long cours de sa carrière,
elle était formidable.
M. W.
Septembre 1998
Notes
1
- In édition papier
n° 14, Montée au Struthof,
juin 1992.
2 - François Perrier, Les corps malades
du signifiant, « Le Corporel et l’Analytique
», Séminaire 1971/1972. InterÉditions,
coll. L’Analyse au singulier, Paris, 1984.
3 - Il n’apparaîtra dans les Trois
Essais qu’en 1920, lors de la quatrième
édition.
4 - Cf. Micheline Weinstein • Travaux •
1967/1997. Nouvelle édition, septembre
1998, 170 p. Voir notamment dans ce livre les passages concernant
l’interruption par Jones en 1936, le départ
de Lacan aux Jeux Olympiques de Berlin, l’antipathie
de Anna Freud et quelques autres depuis ce jour.
ψ [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
© 1989 / 2015