Psychanalyse et idéologie

Psi . le temps du non

Micheline Weinstein

Lettre ouverte à Élisabeth Roudinesco

Français / English

ø

Il est plus facile d'élever un temple que d'y faire descendre l'objet du culte

Samuel Beckett • « L'Innommable »

Cité en exergue au « Jargon Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Uspeakable one »

Underlined in « Jargon of uthenticity » by T. W. Adorno • 1964

ø

Personne n'a le droit de rester silencieux s'il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l'âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s'adresse à l'idéologie qui, quand elle prend sa source dans l'ignorance délibérée, est l'antonyme de la réflexion, de la raison, de l'intelligence.
ø

© Micheline Weinstein ψ [Psi] • Le temps du non / Mercredi 8 octobre 2014  

 

Lettre ouverte à Élisabeth Roudinesco

 

Français / English

Translated by Carole Lehmacher

Chère  Élisabeth Roudinesco

 

Suite à la publication de votre livre au Seuil, « Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre », je viens d’écouter votre entretien de lancement sur France-Culture.

Comme vous n’y citez aucun nom, je présume que, sans aucun doute, je ne figure pas, même implicitement, dans ce que vous nommez les adulateurs de Freud  (ou terme équivalent, peut-être “adorateurs”, ne me souviens plus), puisque je n’ai pas l’honneur d’exister dans quelque de vos références à votre histoire de la psychanalyse en France.

Dans cet entretien, j’ai relevé au passage plusieurs étrangetés, mais ne m’attarderai pas ici à polémiquer, ni même bavarder, ce n’est pas dans mes mœurs, ni sur ceci, ni sur cela.

En effet, je ne fréquente pas les potins journalistiques, médiatiques, je leur préfère les textes originaux et échanges théoriques de Freud avec ses correspondants, dans lesquels en effet il dit beaucoup, honnêtement, de lui-même sans, semblerait-il, s’être préoccupé de ce qu’en feraient les bateleurs publics.

Je regrette simplement que des chercheurs construisent leurs arguments comme le font les enfants encore au stade œdipien, dans leur famille et à l’école primaire, inévitablement, naturellement friands à cette étape de leur vie de ce qui se passe de l’autre côté du trou de la serrure de la chambre parentale.

Étape à laquelle, devenus adultes, ils se repaissent de potins “croustillants” qu’ils se font une joie de diffuser d’abondance, comme s’ils y étaient demeurés fixés à tout jamais.

Lesquels potins déroulent un tapis rouge aux détracteurs, voire négateurs, avec leurs nombreux affidés, de la psychanalyse et nommément, “ad hominem”, de Freud.

J’aurais souhaité, puisque vous vous réclamez sans relâche de la psychanalyse, entendre mentionner les travaux éminents, considérables, et les noms d’autres chercheurs intéressés, eux, par la psychanalyse.

Pour ne prendre qu’un seul exemple, outil inestimable : « Sigmund Freud, Index thématique raisonné, alphabétique, chronologique, anthologique, commenté » d’Alain Delrieu.

Une question : avez-vous lu mes traductions de textes de Freud ? Et mes réflexions critiques depuis 1967, toutefois bienveillantes mais argumentées, sur certains concepts, leur évolution, etc. ? Les traductions aussi des travaux de ses élèves, pourtant publiées en petits livrets, en cahiers - commencés encore du temps de S. Faladé, Dolto, Perrier... qui les estimaient -, et éditées partiellement en un volume chez (hélas) l’Harmattan en 2003, à la suite desquelles seule la SPP m’a remerciée ?

Tout cela se trouve sur notre sur notre site, in-extenso ou sous forme d’infos avec liens ou reports vers les publications papier.

Ma prochaine traduction procède d’extraits de « Résistances à la psychanalyse ».

 

Micheline Weinstein

 

N. B. Bien que française née à Paris, en tant que témoin de mon temps j’ai maintenu mon patronyme étranger, lequel résume mon histoire et la porte. À ce sujet et à l’intention de qui accepterait de ne pas être aussi antisémite que le furent souvent certaines instances administratives et certains dictionnaires, le verbe “weinen” en allemand signifie “pleurer”, d’où l’expression en yiddish, qui ne connaît pas le “w” : “Oy Vaï”, “Quel Malheur !”, métaphore de la douleur des mères juives.

 

 

© Micheline Weinstein / Paris, Wednesday, Oct. 8th, 2014

 

Open letter to Elisabeth Roudinesco

 

Dear Elisabeth Roudinesco

 

I have just listened to your interview on France-Culture for the launch of your book in  « Seuil », « Sigmund Freud, at his time and in ours ».

Since you quoted no name there, I undoubtedly assume that I do not appear, even implicitly, in what you appoint as the worshippers of Freud, especially as I have not the honor to exist in any of your references to your history of the Psychoanalysis in France.

I have noticed in this interview several oddities, but won’t dwell here to debate or even chatter. It is not part in my habits, neither on this, nor on that.

In fact, I do not patronize with the journalistic and media gossips. I rather prefer the original texts and academic exchanges between Freud and his correspondents, in which indeed he says a lot, honestly, on his own without, it would seem, to have worried about what would make the public tumblers.

I simply regret that some researchers construct their arguments as do children still at the œdipal stage, in their family and in elementary school, inescapably, naturally fond at this stage of their life of what takes place on the other side of the hole of the lock of the parental room.

Stage where, as adults, they delight in « juicy » gossips and are thrilled to broacast in abudance, as if they remained fixed forever.

Which gossips roll out a red carpet to the detractors, deniers and their many close affiliates, against the psychoanalysis and specifically, ad hominem, Freud.

I would have wished, since you relentless claim yourself of the psychoanalysis, that you had mentioned the pre-eminent and considerable works and names of some other researchers who are, them, interested by the psychoanalysis.

To take just one example, the priceless tool of Alain Delrieu : « Sigmund Freud, Thematic Index - reasoned, alphabetic, chronological, anthological commented ».

One question : have you read my translations of Freud’s texts ? And my critical reflections since 1967, however benevolent but reasoned on a certain number of concepts, their evolution, etc. ? And the translations of his pupils’works which are nonetheless published in booklets, notebooks – begun still by the time of S. Faladé, Fançoise Dolto, François Perrier … who esteemed them – and published partially (alas) in one volume at Harmattan in 2003, after which only the SPP (Psychoanalytic Society of Paris) thanked me ?

You can find it all on our web-site, in-extenso or as information with links and transfers to the paper publications.

 

My next translation proceeds from extracts of « Resistances to the psychoanalysis » 

 

Micheline Weinstein

 

N.B. Although French born in Paris, as a witness of my time I kept my foreign patronym, which summarizes my life story and bears it. In this regard and for those who would accept not to be as anti-Semite as often were certain administrative authorities and certain dictionaries, the verb « weinen » in German means « crying », hence the expression in yiddish, which does not know the « w » : « Oy vaï », « What a woe ! », metaphor for the pain of the Jewish mothers.

 

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
© 1989 / 2014
point