Psychanalyse et idéologie

Gil Jouanard • L'Œuvre en cours

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • « L’Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© Gil Jouanard / juin 2008

Gil Jouanard  

 

L’Œuvre en cours

suivi de

Le discours ininterrompu  

Tu me demandes, chère Micheline, de t’écrire à propos de « l’œuvre en cours ». Non pas de celle que je suis en train de « mener à bien » actuellement, mais de toutes celles qui la précèdent depuis mes quelques trente années d’exercice de l’écriture à prétention littéraire, ainsi que de celles que mon âge mi-figue mi-raisin m’autorise encore à espérer conduire à leur terme, bref : du « phénomène en soi ».

Je dirais bien que je ne sais que te répondre, si ce mensonge éhonté ne s’avérait indigne du vœu de sincérité qui m’habite, me stimule et bien souvent me porte tort au regard de l’émollient consensus (dont tu as pertinemment observé que je me souciais comme d’une guigne ainsi qu’on disait autrefois, lorsqu’on savait ce qu’est une guigne).

Car je sais que te répondre. D’abord, que de mémoire de moi-même, je ne me souviens pas d’être resté un seul jour, depuis que le virus malin (quoique fort plaisant) de l’écriture s’est introduit en moi, sans être à la tête d’une cohorte ou d’une centurie (selon les moments ; parfois même d’une légion) de « textes en cours d’écriture », dont je mentirais encore si je n’avouais pas qu’ils ont tendance, collectivement, à partir en tout sens, en quelque sorte à la bonne franquette (car, disons-le une fois pour toutes, ils relèvent généralement de la compétence d’un esprit ludique et intuitif, et sont de l’ordre de la pure et gratuite jouissance).

Né indigent en mots et en savoir au sein d’une famille « inculte » (comme l’on dit avec suffisance), je suis devenu (non pas à la façon du Petit Chose ayant légitimement à régler ses comptes avec la société, mais à celle du gosse solitaire et avide de connaissances dont l’indigence culturelle environnementale servit de stimulant plutôt que de frein) une encyclopédie de la curiosité universelle, un insatiable dilettante, qui apprend par jeu, qui écrit par jeu, et qui ne sait jouer que de la façon la plus austère qu’on puisse concevoir.

Disons : un paradoxe.

Ce paradoxe, par logique induction, n’a jamais su se contenter de suivre un seul parcours, une seule idée à la fois, une pulsion ou intention unique, un projet qui les eût tous tenus en laisse ou soumis à sa loi. Mille envies me sont à tout moment venues en tête, et je n’ai eu ni la discipline ni la rigueur, ni la prudence ni, pour tout dire, l’envie de mettre de l’ordre dans un paysage où le causse côtoie les verdures normandes, où les sommets abrupts des Alpes voisinent avec le marais poitevin, où Prague fraternise avec les gravures rupestres du sud de l’Anti-Atlas. Tout m’intéresse car tout est prodigieusement intéressant, et fascinant, et intrigant, et même énigmatique.

J’ai de la même façon été un amoureux dispersé, non par donjuanisme  exacerbé, mais par curiosité passionnée à l’égard de ces représentantes d’une espèce étrange que sont, pour les hommes, les femmes (étrangeté bien évidemment réversible). Elles m’ont toutes, indépendamment des questions d’ordre sexuel ou sentimental,  requis de la même façon que m’ont convoqué l’énigme de l’origine des espèces, celle du passage de la station debout à la sapience cérébrale puis spirituelle, de la chasse et de la cueillette « instinctives » au sophistiqué projet de cultiver et de domestiquer, puis de bâtir, puis de conserver et transmettre tout par voie de connotation symbolique, en gravant, puis en écrivant, puis en imprimant.

Tout m’a toujours acculé à l’écriture, non pas avec cette fallacieuse illusion de communiquer ou de témoigner, mais à seule, et très égotiste, fin de mieux comprendre, mieux discerner, mieux reconnaître, mieux intégrer.

Cela m’a toujours conduit à jouxter la démarche que l’on dit « littéraire », et pourtant toujours aussi tenu légèrement à l’écart de, en décalage avec, le processus d’élaboration d’une « œuvre littéraire ».

Attention, je ne dis pas que je dédaigne (ou pis encore méprise) l’activité littéraire délibérée, celle qui se donne pour objectif d’émouvoir ou d’éclairer au moyen de mots assemblés, et très souvent à travers le recours à l’imaginaire fictionnel, le récit, le roman, l’histoire que l’on raconte.

Les écrivains sont des artistes de la langue, qui inventent à partir de rien. Je suis le contraire. Non pas que je négligerais l’élégance ou la précision horlogère (c’est-à-dire sémantique, grammaticale et même simplement orthographique) de la langue que j’écris, il s’en faut même de beaucoup ; mais là n’est pas mon propos : car je m’adresse à un interlocuteur éminemment exigeant, quoique occasionnellement laxiste  (trop fortement impliqué pour n’être pas à la fois juge et partie) : moi-même.

Les lecteurs dont je peux gagner l’attention (de proche en proche et au compte-goutte) n’ont jamais été pour moi des « clients » (ainsi qu’ils le sont très légitimement pour un romancier, dont la vocation est de distraire et, dans le meilleur des cas d’enseigner), mais des interlocuteurs, des individus isolés dont je viens solliciter très exactement le lieu depuis lequel j’écris moi-même, des alter ego si l’on veut.

Dans l’ancienne structure sociale, j’aurais été non pas un barde ou un griot, mais un chaman, à cette différence près toutefois, mais capitale, que je tiens pour réductrice la dimension magique et liturgique de leur fonction, mon sens du sacré, qui est réel, étant purement matérialiste, c’est-à-dire athée car le mystère du monde visible et de son  verso invisible ne me paraissent pas relever de la compétence des images bibliques, ou de leurs homologues (globalement précurseurs) qu’ils soient polythéistes ou animistes.

Cette curiosité de tout, et disons pour simplifier, cet appétit du monde (« dans tous ses états » pour reprendre la formule déjà bien usée, mais explicite) induit chez moi la propension que j’ai à écrire constamment et à propos de n’importe quoi.

Si j’ai le plus souvent adopté les formes extérieures de l’autobiographie, voire de la confession, c’est pour la raison qui guida mes illustres prédécesseurs, à commencer par Montaigne. En « faisant de moi la matière de mon livre », je laisse libre cours à la liberté de n’avoir pas à traiter un sujet : je parle de n’importe quoi, du tout venant ; et par conséquent chaque fois que je prends la plume (ou désormais le clavier de mon ordinateur) j’entreprends d’écrire un nouveau texte. 

À ce compte-là, j’établis nécessairement une relation intime avec l’éventuel lecteur (qui est, j’insiste, un interlocuteur virtuel).

En quelque sorte, de la même façon qu’il existe des bavards intarissables, je suis un écriveur intarissable, un graphomane si l’on veut.

Mon écriture est constamment en cours (ou « en chantier » comme aiment dire certains de mes amis écrivains…), parce que la vie est aussi saisie dans un courant perpétuel, qui n’a aucune raison de s’interrompre, sinon la mort, inéluctable et capitale raison. Je cesserai d’écrire cinq ou six livres à la fois quand je ne pourrai plus en écrire un seul : quand j’aurai épuisé mon temps de vie qui n’est tributaire ni d’un dieu ni d’une destinée, mais du plus pur hasard : seul le hasard est pur car sans intentions – ce qui ne saurait être le cas des dieux ou Du Dieu, puisque ils ont, ou Il a, tout prévu de toute éternité : je n’ai pas peur de l’espace infini car il n’a jamais été silencieux que pour les durs d’oreilles : en fait, sous ses airs énigmatiques, il radote sans fin ; je suis à son image quand j’écris ; si je m’arrêtais d’écrire, l’infini silence de l’univers cesserait de murmurer en moi – mais là encore, je refuserais de me plaindre car il me resterait cette manne inépuisable : la musique.

Drüben hinterm Dorfe steht ein Leierman

Und mit starem Fingern dreht er was er kann…

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Wunderlicher Alter soll ich mit dich gehen ?

Winterreise Le Voyage d’hiver de Franz Schubert

Post sriptum – Ce que je voulais dire en m’engageant dans cette réponse, c’est que tout ce que j’ai pu écrire et tout ce que je suis le cas échéant appelé à écrire s’inscrit dans une seule et même coulée d’écriture. Je n’aurai pas produit et publié des « œuvres » distinctes, mais, du début à la fin, produit un seul et même ouvrage, à la fois d’inventaire et de prospection, qui, si cela en valait « littérairement » la peine (ce qui est fort loin d’être avéré), devrait « logiquement » être lu d’une seule coulée, comme les chapitres d’une investigation ininterrompue, comme les séquences d’une « symphonie inachevée », certes longue (déjà plus d’une quarantaine de titres publiés ou en train de l’être), mais en fait aisément « ramenables » à une poignée d’idées fixes exagérément développées, Leitmotive obsessionnels qu’un esprit clairvoyant, épris de rationalité, résumerait en quelques lignes, mais que celui, tourmenté et hésitant, d’un tempérament poétique avorté n’aura jamais su contenir dans cet espace raisonnable. D’où les invraisemblables phénomènes de redondance qui ne manqueront pas d’encombrer ou gêner la lecture.

Certes, les indulgents, et rares, interlocuteurs de ce monologue ne manqueront pas de faire observer que pratiquement tout écrivain n’écrit qu’à partir d’un lot réduit d’obsessions. Mais pour la plupart ils savent contourner l’obstacle en diversifiant les sujets, les thématiques, masquant ainsi le fait qu’ils tournent eux aussi en rond autour du nombril d’une unique hantise personnelle. J’aurai été de ceux qui en auront été incapables, si tant est que l’idée m’en ait jamais effleuré ! 

On ne peut pas avoir fait de son écriture le chantier de fouille d’un unique dessein, ou d’une unique impulsion, et faire semblant de changer à tout moment de couche géologique ou, pis encore, de site. C’est comme si Evans ou Schliemann étaient passés de Troie à Cnossos, de là à Lascaux, puis à Lagash, de là à Teotihuacan, à Stonehenge, à Alésia…

Flaubert peut certes déclarer : « Madame Bovary, c’est moi » ; mais imagine-t-on Proust ou Montaigne affirmer : « moi, c’est moi » ?...  

Et pourquoi serait-il, ce « moi »-là, plus divers, plus changeant, que ne l’est Madame Bovary ?

Disons, pour simplifier, qu’il y a les écrivains qui sont capables de disposer à l’envi d’imaginaires de composition, et ceux qui ne peuvent assumer qu’un seul imaginaire : le leur.

Ces derniers ont-ils un imaginaire plus pauvre ? Sans doute ; mais chacun fait comme il peut avec ce dont il dispose.

Alors, ma foi, j’écris au nom de ceux qui n’ont pas les moyens de créer des vies fictives à partir de rien ; en ce sens, je ne serai probablement jamais un artiste. Si j’en avais eu les moyens, j’eusse peut-être aspiré à devenir un nouvel Homère ; je dus me contenter d’essayer de me glisser dans le moule de Rousseau, pour finir par aboutir péniblement dans celui d’Amiel ou plus précisément de Charles-Albert Cingria (c’est quand même plus rigolo) ! 

 

Le Discours ininterrompu

 

En intitulant « L’Entretien infini » sa longue réflexion sur le dialogue qu’il entretint justement à une époque avec René Char, Maurice Blanchot désigne un phénomène à la fois temporel et intemporel qui consiste à passer sa vie à développer une relation donnée, avec autrui ou avec soi-même.

C’est une observation naguère formulée par un être qui m’est proche (et qui oublie à quel point il, ou plutôt elle, ne répugne pas elle-même à céder à ce penchant somme toute naturel, à ceci près qu’elle s’en tient à l’obsession verbale, tandis que mon obsession à moi assume le risque de se voir figée par l’écriture…), qui  m’a amené à réfléchir sur cette question, qui n’en est pas vraiment une (« Écoute, tu ne cesses, de livre en livre, de ressasser les mêmes choses ; tu ne crois pas que tu devrais faire l’effort de varier un peu les sujets et les thèmes de ton écriture, de te renouveler, d’élargir le champ de tes obsessions ?... »), qui m’a conduit à m’interroger sur cette propension que j’ai à tourner en rond autour d’un omphalos thématique confinant en effet à la monomanie.

Plus prêt à m’absoudre qu’à me fustiger, ce qui est un réflexe humain (et non pas « trop humain » car rien n’est trop humain), j’ai donc soumis à la question la cause de mon effectif et sempiternel tic d’écriture, lequel, quoique brassant des matières culturelles d’une grande diversité, tend à revenir, de façon monotone, sur deux ou trois récurrentes obsessions, solidairement liées au substrat fondateur de mes successifs avatars biographique. 

La vox populi qui s’érige volontiers en sagesse dit qu’en effet, quoi qu’on fasse, on ne change pas. Et donc, fidèle à cet axiome, quoique estimant avoir beaucoup changé sur plusieurs plans depuis le signal de départ qui fut donné à ma conscience autour de ma six ou septième année, je tiens pour acquis que, sur l’essentiel, je serai resté fidèle à une poignée d’illusions, une brassée de fantasmes et une pincée de certitudes vagues.

Par conséquent, dès que je prends la plume ou que je me penche sur le clavier de mon ordinateur (à défaut du poinçon ou de l’ostracon fondateur), je n’ai ni la naïveté ni la prétention de faire preuve d’originalité. Ce qui me sous-tend, et l’on demanderait à la fois injustement et en vain au calcaire portlandien de se métamorphoser en surface de basalte sonore. Je suis de cette matière là, le calcaire portlandien, qui se soucie plus des avens occultés que des à-pic chaotiques. On est comme on est, la sagesse déjà nommée dit, pour préciser sa pensée, que l’« on ne se refait pas ».

À défaut donc de me refaire, j’écris pourtant pour me parachever, pour aller au bout de ma forme propre, pour accoucher de mes « virtualités » comme dirait un mystique oriental.

« Pour me parcourir », disait Michaux ; « pour me connaître » suggérait Montaigne. Moi, qui ai la prétention modestement ambitieuse d’accéder au commun dénominateur du Sapiens Sapiens ordinaire, à l’anonymat le plus irréfutable d’un JE libéré de tout lest identitaire, et qui ai consacré ma vie à cette prospection gratuite, insensée, faramineuse, j’aurais l’air de quoi si maintenant, à l’âge que j’ai fini par atteindre, je m’avisais de céder à la tentation de changer de sujet comme de chemise éditoriale ?

J’écris donc comme on creuse, non pas pour « me connaître », mais avec l’espoir de parvenir un jour à « nous reconnaître ». Et, à mon tour, après une lignée d’éminents auteurs de « confessions », d’ « autobiographies », de « pensées », de « réflexions », de « mémoires », je continue de m’enfoncer dans la matière épaisse d’une mémoire qui, pour être la mienne, n’en est pas moins le substrat géologique d’un inconnu familier, qui n’a ni nom propre ni attaches familiales, ni sentiment d’appartenance communautaire ou nationale, ni rien enfin qui le distingue en particulier, puisque tout le distingue globalement.

J’écris pour accéder à ce que l’écrivain trop méconnu que fut Gerhardt Hauptmann appelait Ursprache, « langue des origines ».

C’est d’une prétention qui me gêne moi-même, mais que je n’ai jamais su réfréner, et qu’il me faut donc assumer. Je me disculpe un peu en me disant que ce projet extravagant fut aussi celui de tous les écrivains qui accouchèrent de ce Moi qui ici prend la parole (car tout cela est de leur faute).

En s’efforçant d’écrire « Le Livre » qu’il ne parvint jamais à mener à bien, Mallarmé eut probablement l’ambition d’accomplir un tel prodige. Mais il n’y parvint pas plus que quiconque, pas plus que l’auteur de « Le Geste de Gilgamesh », pas plus que les rédacteurs anonymes de la Bible, des Évangiles, du Coran, ou de quelque ouvrage que ce soit.

Avoir l’extravagant dessein de mettre en clair (ou en rébus) le mystère du monde, c’est considérablement plus culotté et paranoïaque que de se prendre soi pour sujet d’investigation. Car du moins part-on du principe qu’on est fort peu de chose et que ce peu de chose n’a d’autre intérêt que d’être représentatif de l’humaine condition, cette peccadille à l’échelle de l’infini Néant.

Pourtant, tout être humain, du fait de sa si émouvante et si ahurissante complexité, est en soi un sujet d’analyse fondamentale et un cas d’espèce singulier, mais aussi un dénominateur commun à l’humanité tout entière.

Alors, partant de tels attendus, j’ai entrepris, d’abord instinctivement, puis de façon sans cesse plus consciente et plus délibérée, de creuser.

Rien d’héroïque ou d’admirable dans cette obstination à m’appesantir sur un sujet somme toute bénin (un être humain quelconque, incidemment moi-même). J’en sais plusieurs qui poussèrent cette même tentation jusqu’à l’aliénation. Inutile de donner leurs noms : ils sont bien connus.

Sur eux, j’aurai cet avantage : je ne prends pas cela très au sérieux et, quoique sans jamais faillir, je n’estime pas m’être approché d’une quelconque vérité intrinsèque (tout au plus deux ou trois très circonstancielles).

J’aurai aussi veillé avec soin à rester constamment dans les parages de ce placebo compensateur : l’humour.

Mais, cela est sûr, je n’aurai cessé (si les choses restent en l’état jusqu’à mon souffle ultime) d’exploiter un unique gisement, dont la productivité est quantitativement considérable, mais qualitativement fort aléatoire, j’en conviens.

Le nom de Pierre de Coubertin, qui me vient sous la plume à cause de son si fameux axiome (« l’important, c’est de participer »), me donne l’occasion de spécifier que je suis un sprinter engagé de façon totalement irréfléchie dans un parcours de marathonien. C’est dire que mes chances de réussite sont bien maigres.

Mais qui oserait envisager de réussir quoi que ce soit, quand la mort vient tout ponctuer d’un cinglant échec.

Au fait, justement, je crois que ma suprême ambition aura été de ne pas mourir idiot.

Ça n’a l’air de rien, sans doute ; mais ce n’est pas donné à tout le monde.

CQFD et alea jacta est.

G. J.

12 juin 2008

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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