Psi . le temps du non

 

Fin Asseline / Réel

Il est plus facile d'élever un temple que d'y faire descendre l'objet du culte
Samuel Beckett • « L'Innommable »
Cité en exergue au « Jargon de l'authenticité » par T. W. Adorno • 1964
Ø

Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Bertha Pappenheim

© M. W. / ψ • LE TEMPS DU NON

 

Fin de l'affaire de la rue Asseline • Petite réflexion sur le réel 

4 juin 2007 

Cher A.,

j'étais soulagée d'entendre de vive-voix que ni toi ni personne de ton entour n'avait trempé - passe-moi le verbe - dans l'énormité qui m'a valu de devoir revenir sur cette très vilaine affaire de la rue Asseline. Encore que cela aura permis de la solder.

Vous voudrez donc bien excuser mon cafouillis passager, mais partiel seulement, d'adresse aux personnes, dont j'essaie d'élucider la cause un peu plus bas, mais qui ne m'en dédouane pas pour autant.

Cette énormité, c'est la troisième, du moins à ma connaissance, en 13 ans, par la même “analyste”, que je me garde bien de croiser depuis des lunes. “Che Vuoi ?” m'as-tu demandé... ce à quoi je t'ai répondu : “Rien, j'attends que me passe la nausée et tout ce qui va avec.” Ce “Che Vuoi ?”, c'est à cette “analyste” qu'à mon tour je la poserais depuis 13 ans si c'en valait la peine.

Tu trouveras ci-dessous ma réponse à la lettre du Dr S., analysante de cette “analyste”, qui bien involontairement s'en est trouvée être la messagère.

L'idée de la provenance de l'énormité m'avait bien effleurée, compte-tenu des précédents de la même extrace, mais son auteur “analyste” en question m'avait dit il y a trois ans qu'elle avait cessé d'exercer, qu'elle ne s'intéressait plus à la psychanalyse, mais au yoga et envisageait de s'y reconvertir pour s'assurer quelques substantiels revenus à partir de cette retraite. Un bienfait pour la psychanalyse !  Du coup, je l'ai écartée, à tort, de mes préoccupations urgentes.

Je n'ai donc pas mesuré à la bonne hauteur sa méchanceté, dont je ne suis pas la seule à l'avoir relevée, ni à quel point, associée à une incroyable ignardise, une ignorance délibérée, ce qui est interdit en psychanalyse, cela pouvait la rendre ridicule, mais surtout nocive.

Néanmoins, du temps où “La Passe” de Lacan agissait encore très fortement dans le milieu, elle était “passée analyste”  sans encombre, grâce au jeu de ses relations, plus ou moins intimes, parmi ses compères et compairesses, comme le voulaient alors les mœurs de l'époque.

Mais je défie quiconque, ayant une notion à peine esquissée à la lettre A de l'ABC de la psychanalyse, d'obtenir de cette “analyste” d'en donner une définition même élémentaire, encore moins d'en élucider le moindre concept, le plus simple principe.

Je ne l'ai entendue, en plus de vingt ans, ne parler que d'argent et, un peu, de cinéma. Pour peu qu'on l'interroge sur un point théorique particulier, la voilà qui répond, très “snobish”  : “J'ai presqu'envie de dire... ”, qui accouche de rien, d'un vide dépourvu même de la qualité du silence, sur quoi elle part donner un coup de fil, en reçoit un, doit sortir son chien ou passer à la banque...

J'essaie d'aller au plus bref.

Côté professionnel, c'est une personne dont il m'est arrivé plusieurs fois de recueillir des analysant/e/s en rade d'analyse, complètement hypnotisés, séduits et détruits par l'exploitation abusive qu'elle faisait de son physique avantageux, c'en était effarant.

Côté privé, sur le sérieux de la réputation psychanalytique lacanienne d'alors, quand elle a sollicité mon aide, je l'ai hébergée rue Asseline lors d'un passage difficile de son parcours.

Elle a donc connu, aux premières loges, les prémisses, puis le développement de l'affaire vomitoire de la rue Asseline. Et, sans doute étais-je témoin embarrassant d'un épisode peu glorieux de sa vie, pour qu'elle s'emploie à contribuer bien pesamment, bien cyniquement, des années durant, à mon insu, à aggraver cette affaire.

Maintenant j'en viens au “réel”, car c'est d'une différence d'approche d'un concept que vient souvent la confusion qui a failli se produire ici avec toi. Le réel, c'est un concept ou/et une catégorie sont je n'ai cessé de dire à qui ne voulait pas l'entendre que, dans la théorie lacanienne, ils s'étaient trouvés constamment interprétés du côté de l'imaginaire ou/et du fantasme. Il suffit de lire les nombreux ouvrages écrits sur cette notion du réel chez Lacan, par ses élèves directs, pour être épouvantés, on dirait des propos de penseurs intelligents devenus psychotiques, fous-dingues, hagards, complètement “déréellisés”...

Or le réel, s'il se matérialise par ce qui est impossible à symboliser, jouxte assez souvent le trauma. Si les effets, les conséquences du trauma sont multiples, complexes, sa définition par contre est parfaitement maîtrisée en psychanalyse.

Le silence fermé devant le réel produit des choses graves, des embrouillamini, des injustices terribles (cf. la “collaboration” par exemple, pour ne puiser que dans l'histoire avec un grand H), des catastrophes, des effets pervers parfois irrattrapables. J'ai toujours été attentive à cette vérité qu'énonçait  Perrier, que les conduites perverses, qui consistent à faire mal en le sachant mais ne voulant rien en savoir, en clivant (“la main droite ignore ce que fait la main gauche”, “pas vu, pas pris” etc.), rendent paranoïaques les hystériques. C'est alors à l'analyse d'essayer de sortir l'hystérique de la souricière.

Tout cela pour te dire que, devant des ”acting“ aussi dégueulasses, bien réels, tels que ceux pour lesquels je vous ai contactés ces derniers jours, il ne fallait pas “faire l'analyste” à la française, surtout avec des collègues, des “pairs” - attitude qui relève de ces mœurs exécrables évoquées plus haut - il fallait me répondre, sans que je sois amenée à réagir en hystéroïde consternée et... injuste, pour obtenir enfin une élucidation nette et franche de ce pataquès.

Une réponse devant le réel, disons plutôt une interprétation réelle sous une forme ou une autre, de métaphore, de métonymie (ne serait-ce qu'un mot...), cela vaut pour le privé comme pour le public, dans le professionnel comme en amitié.

Une réponse, quelle qu'elle soit, avec ou sans empathie, positive ou négative... , tout sauf le silence. Le silence de mort, emprunté à la psychiatrie, qui a jusqu'à présent tenu lieu de “neutralité”, foutaise bien commode, ce silence qui peut tuer et qui a produit, chez les analystes/analysants, de la non-analyse, des “acting-out”  à répétition, des suicides, tout le monde le sait en “Translacanie”.

Le verbe “répondre”  à l'origine, en latin, signifiait : s'engager en retour.

Bon , j'y vais, bonne journée, Micheline W.

ø

Réponse à la lettre du Dr S.

Chère S.,

le site n'a jamais disparu, il a simplement changé de nom de domaine, lequel maintenant est sécurisé (cf. à “Accueil”), à la suite de piratages successifs. Il suffisait de taper mon nom sur “Google”, mes initiales, ou ceux de Dolto, Perrier ou quelque autre moins connu, ou encore un nom commun, “psychanalyse” par exemple, pour le retrouver sous sa nouvelle appellation.

Que tu sois ou non désagréable, méfiante dans la vie, m'est indifférent, dans la mesure où elle ne croise pas et plus la mienne, depuis que tu t'es laissée aller à t'associer à une saloperie, il n'y a pas d'autre mot, transférentielle, poussée par qui s'intitule ton “analyste”. D'ailleurs je suis assez étonnée, elle m'avait confié il y a au moins 4 ans, ne plus pratiquer puisqu'elle prenait sa retraite, et s'intéresser maintenant au yoga.

“Analyste” dont tu as su que je l'avais aidée autrefois personnellement à plusieurs titres, privé et professionnel notamment, que je l'avais hébergée chez moi lors d'un passage particulièrement difficile de son parcours. “Analyste” que je connais donc assez bien, de l'intérieur et de l'extérieur, ainsi que ses comportements, qui se sont révélés plusieurs fois par la suite ne pas hésiter à franchir la limite du délictueux, de l'escroquerie et... je reste encore fair-play...

À propos d'écoute, dont tu m'écris qu'elle fait partie de ta pratique (quelle pratique ?) : pendant des années, j'ai essayé de te faire entendre, qu'en raison d'une méprise de ma part sur ce qu'était la formation lacanienne de la pratique de la psychanalyse, j'avais adressé ton très jeune fils et non pas toi, à une “analyste”, qui se présentait comme spécialiste auprès des enfants. “Analyste”  qui, en te “récupérant” vite fait à la place de ton fils, ce qui était plus rentable et moins fatigant, s'est révélée indigne de cette “nomination”. Les effets regrettables de ce tour de passe-passe, la suite, tu les connais, moi aussi.

Tu n'as rien entendu de ce que je te disais et répétais, clairement, en toutes lettres. Et cette surdité t'a conduite à commettre des “acting” sur lesquels je ne reviendrai pas, dont le dernier, alors que tu pouvais me joindre directement, était de passer mes coordonnées sans m'en informer, à quelqu'un de très mal intentionné, transférentiellement ou non, médecin chef de service, dont je connais aussi bien les comportements privés que la pratique professionnelle.

J'ai donc cessé toute forme d'essai de transmission de quoi que ce soit avec toi en même temps qu'avec ceux et celles du monde analytique dans lequel tu évolues.

Ces “acting” en ricochet m'obligent aujourd'hui à revenir sur ces lacaneries et  à devoir refaire, une nouvelle fois, une mise au point précise, alors que j'en étais enfin débarrassée depuis des lunes, et continuais paisiblement mon travail dans le sens que j'ai choisi de donner à ma vie, quel que soit l'intérêt ou le manque d'intérêt que le monde extérieur y porte.

Ce sera la dernière fois, tu la liras sur le site.

Je te renouvelle mes vœux de bonne route et mon souhait de savoir mes coordonnées personnelles effacées de ta mémoire. Tu as “retrouvé” le site, c'est plus que suffisant, M. W.

© ψ • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire

 

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