Psychanalyse et idéologie

Micheline Weinstein • Au sujet de « Une vie de correspondances » de Françoise Dolto

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett« L’Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© Micheline Weinstein

Novembre 2005

Au sujet de

« Une vie de correspondances » de Françoise Dolto

Le lecteur intéressé trouvera, en tête du texte de Françoise Dolto - supra, intitulé « Autour du miroir », la reproduction partielle, en fac-simile, de la lettre, non retenue dans le volume « Françoise Dolto • Une vie de correspondances, 1938-1998 », paru très récemment chez Gallimard, que je lui avais adressée le 11 avril 1983, au sujet de mon interrogation sur la pertinence et la solidité théoriques du « Stade du miroir » de Lacan. La seconde partie de cette lettre est d’ordre privé, je l’ai supprimée. J’ai seulement laissé la “réponse au dos” de la main de Françoise à cet endroit et ses conclusion et signature en haut à gauche. La reproduction du fac-similé de la lettre/réponse intégrale de Françoise Dolto figurant dans « Une vie de correspondances », et sa dédicace “À Micheline Weinstein” se trouvent dans Florilettres n° 63, Lettre, plutôt revue bi-mensuelle de la Fondation La Poste.
Sur ma demande, Françoise Dolto avait en 1979, dicté au magnétophone la préface magnifique de « Histoire de Louise », parue au Seuil, que j’ai retranscrite à partir de la bande magnétique pour notre site - infra.
Le premier paragraphe de cette lettre du 11 avril 1983, où je lui fais part d’une conférence à laquelle j’ai à penser pour la fin du mois de mai, évoque le Congrès de Rome de 1953 où, déjà, Françoise Dolto interpellait Lacan au sujet de son « Stade du miroir ».
Il aura fallu 22 ans pour que ce texte de Françoise Dolto soit officiellement publié. De lettre, que j’avais dactylographiée pour que F. D. puisse apporter confortablement ses modifications, elle était devenue un texte.
La conférence où j’ai lu ce texte et l’ai commenté, le 26 mai 1983, a pu se réaliser grâce à l’initiative et à l’invitation personnelles, mais d’abord au courage, compte-tenu de l’enjeu théorique qu’il impliquait, du Docteur Maurice Boumandil, en plein Étang de Berre, devant les membres de L’Association de la formation médicale continue des médecins exerçant en groupe ou en équipe de Marseille-Nord, Aix-en-Provence et Étang de Berre, c’est-à-dire principalement les Groupes Balint du Sud-Est de la France.
Au sujet des traînées de calomnies, d’injures, qui accompagnent les commentaires dont Françoise Dolto fait l’objet avec la sortie du livre de sa correspondance, quels que soient les accords, désaccords théoriques psychanalytiques et idéologiques des uns et des autres, je souhaiterais préciser que le Docteur Maurice Boumandil était Juif et Communiste (“moi non plus”, aurait conclu Salvador Dali). Les “anti-” (sémite... communiste... ) et autres interjections plus ou moins “soft”, toujours hypocrites, dont les “on” pensants chargent Françoise Dolto, irrecevables, vulgaires, disqualifient le monde intellectuel français moderne grâce à ceux qui les profèrent.
Françoise Dolto, telle que je l’ai connue, ne s’intéressait qu’aux qualités d’un être humain, quel qu’il soit, de la naissance à la mort. Le reste ne la concernait pas. Au plan personnel, j’ai toujours dit à tout le monde, sans m’inquiéter de savoir si l’on m’entendait, m’écoutait, ou pas, que Françoise Dolto avait, après la Deuxième Guerre Mondiale, fait en sorte que je sois en vie, puis que mon analyse s’accomplisse, ailleurs, cela va de soi, et que j’apprenne mon métier d’analyste.

M. W

7 novembre 2005

 

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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