Petit
billet du 8 juin 2009
D’un vocabulaire électoral...
En
effet, la veille de la fin de campagne pour les
Européennes fut lamentable, qui nous offrit
la foire d’empoigne d’un niveau de basseur inégalé
que l’on sait, et qui aboutit à une abstention
tout aussi spectaculaire, presque 60 % de l’électorat.
Mais
laissons aux professionnels le soin d’analyser
le désarroi causé, ajouté
au peu d’intérêt pour une élection
“commandée” au peuple, que
d’aucuns désignent par “L’Europe
du capitalisme”.
Et
ne revenons pas sur le succès d’“Europe
Écologie”, laquelle fut très
encouragée en ce qu’elle convenait à
tout le monde. En effet sa tête de liste
ne pouvant ni ne voulant briguer des présidentielles,
ne représente aucune concurrence. Elle
fut, de plus, favorisée par ledit désarroi,
qui nous a amenés - ceux et celles ayant
scrupuleusement observé leur “devoir
de citoyennes et de citoyens” - à
voter largement, si ce n’est en faveurde la majorité,
pour la gauche assez, voire très à
gauche.
La
fin de campagne nous a consternés, caractérisée
par les lancements à tout-va d’invectives,
de vulgarités, par un vacarme chaotique
d’insultes réciproques à caractère
exclusivement personnel.
La
suite ne fut guère plus relevée.
Car si les candidats d’opposition se sont excusé,
ont pondéré leur propos, il n’en
fut pas de même pour la triomphante majorité.
Ainsi,
après publication des résultats,
nous avons entendu son porte-parole, lisant, appliqué,
son compliment, qualifier l’opposition diverse
d’“hystérique” et d’“obsessionnelle”...
Jusqu’à
présent, les invectives “cultivées”
aux personnes s’en tenaient à la désignation
nosographique de “paranoïaque”
qui était tombée bien bas dans le
domaine public.
Quel
“psy” d’influence a-t-il composé
le compliment qui nous a été donné
à entendre ? Son porte-parole a-t-il mesuré
le sens, la portée, de termes nosographiques,
abaissés, aplatis au niveau d’insultes
ordinaires, vulgaires, et jetés en pâture
aux oreilles publiques ?
Il
ne faudra pas en vouloir aux enfants, aux jeunes
générations qui reprendront à
la suite de leurs aînés ces catégories
structurelles pour injurier leurs semblables,
de n’avoir aucune idée du respect dû
aux “malades” comme on disait autrefois,
ces malades de la cruauté et de la bassesse
humaine, les vrais malades, ceux privés
de la liberté de trouver courage, apaisement
et équilibre auprès de la psychanalyse,
les souffrances de tous genres et de tous âges,
hystériques, obsessionnelles, paranoïaques,
oubliées aussi bien dans les geôles,
dans la rue, que dans les bas-fonds psychiatriques.
Autre
chose. Pour une fois, je citerai Lacan, de mémoire,
en guise de métaphore. Le piège
le plus meurtrier auquel peut se heurter chaque
être humain, est celui du choix pipé
de “La bourse ou la vie”, car une
fois la bourse saisie, c’est à la vie en
tant queL témoin de son forfait que le malfaiteur
s’en prend, il l’élimine...