Psychanalyse et idéologie

Psi . le temps du non

À propos de l'article de Paul-Marie Coûteaux

ø

Il est plus facile d'élever un temple que d'y faire descendre l'objet du culte

Samuel Beckett • « L'Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object.
Samuel Beckett
• “The Unspeakable one”
Underlined in « Jargon of the Authenticity » by T. W. Adorno • 1964

Ø

Personne n'a le droit de rester silencieux s'il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l'âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.


Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point
ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s'adresse à l'idéologie qui, quand elle prend sa source dans l'ignorance délibérée, est l'antonyme de la réflexion, de la raison, de l'intelligence.

ø

© Micheline Weinstein / Lundi 14 juin 2010

Lettre à deux collègues

à propos de l'article de Paul-Marie Coûteaux

dans Le Figaro des 12-13 juin 2010, intitulé « Freud, l'antimoderne »

Chers***

Merci de vos deux lignes écrites, renversantes de la part de psychanalystes, en réponse à mon courrier du 12 juin, portant sur l'article de Paul-Marie Coûteaux, paru dans Le Figaro, intitulé « Freud, l'antimoderne ».

Compte-tenu de l'impact public qu'aurait potentiellement un article paru dans Le Figaro, je me dis que, peut-être, je vais devoir donner ma réplique à Paul-Marie Coûteaux, ce qui me désole d'avance, n'ayant pas de passion immodérée pour la philosophie de mon temps.

Mises à part toutefois quelques autres excellentes réponses, qui témoignent d'un véritable souci de réflexion, en dehors desquelles cet article semble n'avoir guère incité les collègues à en faire une analyse sémantique, je me dis aussi que le contenu de ce qui nous est parvenu directement de Freud, de ce qui est transmis par Freud, notamment son goût insatiable pour le savoir, n'intéressent pas grand monde dans le métier.

Malgré cela, je continue mon petit bonhomme de chemin pédagogique, traduisant Freud de façon à ce que le texte freudien - sans j'espère le trahir -, ses concepts, soient compréhensibles (le pesant sabir des traductions françaises découragerait les mieux intentionnés), à passer sur notre site des extraits de mes  lectures, des documents rares ou / et inédits.. ., ce qui ne sert à rien, tout le monde s'en fout.

Mais à un point, tout de même que, le temps passant, je ne me représentais pas.

L'article de Coûteaux est bien plus préoccupant qu'il n'y paraît, en ceci qu'empilant des signifiants dont le sens est détourné, il récupère et rabat idéologiquement, contre l'Aufklärung, Freud du côté de la politique de (l'extrême ?) droite maurrassienne, invoquant Lacan à la rescousse, dont je ne suis pas très sûre qu'il eût apprécié que l'on fît à son insu, sur ce sujet, appel à sa pensée.

Et cela me semble assez grave.

L'un parmi les principaux représentants, ainsi que promoteur, des Lumières, par son ouvrage « Que signifie Aufkären - éclairer - ? », précédant de peu celui d'Emmanuel Kant, dont il ne partageait qu'en la nuançant assez nettement sur bien des points, la Weltanschauung, est le philosophe Juif-Allemand Moses Mendelssohn, salué en France, si ma mémoire est bonne, par les philosophes Emmanuel Levinas et Michel Foucault.

Il me semblait que l'article assez embrouillé de Coûteaux évoquait une démarche  intellectuelle de récupération idéologique, bien “réac.” pour le coup, qui méritait une réponse de philosophes, d'historiens, de psychanalystes, intéressés par la psychanalyse selon Freud (pour faire bref).

J'ai dû, une fois encore, me tromper ! Mais comme on dit, “il n'y a que les sots qui ne se trompent pas” ou, en tous cas, qui n'acceptent pas de reconnaître s'être trompés.

W.

Ce lundi 14 juin 2010

ø

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
© 1989 / 2015