Psychanalyse et idéologie

Psi . le temps du non

Michelle Bigot • Au sujet des « Justes » du Vaucluse et des Bouches du Rhône

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • « L’innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down the worshipped object
Samuel Beckett • “The Uspeakable one”
Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adomo • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent êre une excuse.
Nobody has the right to remain silent if he knows that something evil is being made somewhere. Neither sex or age, nor religion or political party is an excuse.

Bertha Pappenheim

point

ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© Michelle Bigot

Avril 2009 

Au sujet des « Justes »

Supplément au récit de Michelle Bigot

Les Alsaciens expulsés de Dorlisheim

de 1940 à nos jours

http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/archives/alsaciens.html 

Nous venons de recevoir vient ce document trouvé sur le site,

http://sdbarriere.free.fr/index.htm

et que nous reproduisons tel quel.

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Les juifs persécutés, pourchassés et déportés

 

  L’antisémitisme virulent du gouvernement de Vichy se fait également sentir dans le Vaucluse où on dénombre 1 500 juifs dont 450 environ de nationalité étrangère.

  Dans son rapport du 26 août 1942, le commissaire de police de Bollène rend compte « d’une rafle au cours de laquelle 9 polonais juifs ont été dirigés sur le camp des Milles (Bouches du Rhône) ». Il ajoute : « la population s?émeut des arrestations opérées dans les milieux israélites ».

  Le commissaire spécial des renseignements généraux note le 22 septembre 1943 que « la population du Vaucluse leur marque une certaine sympathie et déplore ouvertement les mesures dont ils font l?objet » (AD Vaucluse 3W29)

  Mme MONIER de la Croisière a hébergé durant plusieurs mois en 1941 un journaliste juif Henri CRESPI.

  Des résistants s’efforcent de leur procurer des fausses cartes d’identité pour échapper aux recherches des miliciens et à la déportation. La famille ICKOVICZ a caché le docteur Yvonne ROSENBAUM.

  Les milieux catholiques de Bollène sont indignés par les mesures frappant les juifs. Au cours d’un sermon en l’église paroissiale un prêtre se fait l’avocat des israélites.

  Le 27 octobre 1941, un placard anti-juif est apposé sur la porte de la doctoresse Marianne BASCH.

  Le 1er décembre 1943, la police allemande a effectué deux perquisitions aux domiciles de la doctoresse BASCH et de la nommée ROSEMBAUM qui demeurait chez Melle EYNARD [la cousine du père de Michelle] , Bd Victor Hugo. Elles auraient réussi à prendre la fuite... La population est vivement impressionnée par ces opérations ».

(Rapport du commissaire de police AD Vaucluse)

  Mme BASCH trouva refuge dans des familles bollénoises notamment M. Robert BUFFIERE, M. Louis BIGNAN, ancien maire, M. FARJON, puis à St Paul Trois Châteaux chez M. FLANDRIN, enfin à CLANSAYES chez Mme FROMENT, en attendant de pouvoir se réfugier en Suisse avec son fils André âgé de 10 ans.

  Ce fut Melle Germaine BODIN de la Croisière qui se chargea de lui procurer de fausses pièces d’identité pour elle et son fils.

  Ses beaux-parents, le professeur Victor BASCH et sa femme furent assassinés par les nazis.

  Le professeur Gilbert DREYFUS, réfugié à Bollène, n’eut pas la même chance que Mme BASCH. Arrêté quelques temps plus tard dans une autre ville et déporté à MAUTHAUSEN où il resta un an.

  Le 2 mars 1944, ce fut l’arrestation de la famille ROSENBERG qui était venue d’EPINAL se réfugier à Bollène au château de GOURDON.

  Un rapport de police en parle en ces termes : 

  « Dans la nuit du 1er au 2 mars 1944 et dans la journée du 2 mars une quinzaine d’agents de la police allemande ont opéré des perquisitions à LA MOTTE du Rhône et Bollène.

  Au château de GOURDON (Bollène) M. ROSENBERG Slzama, sa fille Marceline, 16 ans, Mlles MELMAN Marie, 20 ans et Suzanne, 19 ans, et M. FIATER ont été arrêtés. Du linge, du ravitaillement et des objets de valeur ont été emportés. Dans l’habitation du maître valet, du linge, un poste de T.S.F. et 20 000 F. ont été dérobés.

  Au domaine des BOUFFES, M. VALCKE exploitant forestier a été arrêté et un poste de T.S.F. enlevé »

(A.D. Vaucluse 6W37)

  Une des filles ROSENBERG, Jacqueline raconte cette soirée tragique du 1er mars :

  « Lors de l’arrestation de ma famille au château de GOURDON, ni mon petit frère Michel qui n’avait pas 7 ans, ni moi qui n’en avait pas 12, n’étions là. Nos parents qui n’étaient pas très rassurés depuis que les Allemands avaient envahi la zone libre, nous avaient mis par précaution en pension chez Mme TOURATIER à St Pierre. C’est grâce à elle que nous n?avons pas été arrêtés.

  Voici ce que ma sœur Henriette et ma mère qui avaient réussi à se sauver m’ont raconté :

  Vers minuit, alors que tout le monde venait de se coucher, des grands coups ont été frappés au portail de bois qui fermait la cour. Notre père est allé voir. C’étaient les Allemands. Il a appelé tout le monde afin de se sauver par la porte située au fond du parc. Cette porte n’était connue que des proches vivant ou travaillant au château. Malheureusement, nous avions sûrement été dénoncés par des gens très proches, car les Allemands attendaient derrière cette porte. Notre père qui était parti le premier, a été arrêté par les Allemands et ensemble ils sont revenus au château. Ma mère et ma sœur Henriette qui suivaient derrière, se sont couchées par terre et se sont ainsi trouvées cachées par les plantes ce qui les a sauvées. Notre future belle-sœur et sa sœur qui suivaient derrière ont été également arrêtées ainsi que notre sœur Marceline ».

  M. ROSENBERG, sa fille Marceline et ses deux amies Marie et Suzanne MELMAN seront déportés au camp d’extermination d’AUSCHWITZ. Seules les trois femmes reviendront en très mauvaise santé.

  Le même jour, la Gestapo, aidée de miliciens bollénois, arrête une autre famille juive réfugiée à Bollène, la famille SAPIR. Le père mourra en déportation.

Monsieur LACHAUX Emile, percepteur à Bollène, non communiste,  a été arrêté le 13/09/43 (Buchenwald), non rentré. 

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Courrier de Gil Jouanard

À propos des “Justes” du Vaucluse, cette info plutôt sympa, que tu dois ignorer. Dans la période qui est ici évoquée, Char a reçu la visite d’un fonctionnaire de la préfecture du Vaucluse, venu exprès d’Avignon à l’Isle sur Sorgue (et qui n’avait aucun lien d’aucune sorte avec Char, même s’il savait qu’il était poète, encore peu connu à l’époque d’ailleurs). Il avait pris le risque de venir prévenir Char que sa femme, Georgette (nom de jeune fille : Goldstein) était sur une liste d’“Israélites dont il convenait de trouver la trace, et qui avait épousé un certain René Char, domicilié à L’Isle . C’est ce qui a permis à René (fichu caractère et mégalo, mais courageux) de chercher et trouver un refuge sûr pour Georgette dans le Lubéron, chez des gens qui planquèrent pas mal de Juifs, dont Lély.

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ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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