Avril
2009
Au sujet des « Justes »
Supplément
au récit de
Michelle Bigot
Les Alsaciens expulsés de Dorlisheim
de 1940 à nos jours
http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/archives/alsaciens.html
Nous venons de recevoir vient ce
document trouvé sur le site,
http://sdbarriere.free.fr/index.htm
et que nous reproduisons tel quel.
ø
Les
juifs persécutés, pourchassés
et déportés
L’antisémitisme
virulent du gouvernement de Vichy se fait également
sentir dans le Vaucluse où on dénombre
1 500 juifs dont 450 environ de nationalité
étrangère.
Dans son rapport du
26 août 1942, le commissaire de police de
Bollène rend compte « d’une
rafle au cours de laquelle 9 polonais juifs ont
été dirigés sur le camp des
Milles (Bouches du Rhône) ». Il ajoute : « la
population s?émeut des arrestations opérées
dans les milieux israélites ».
Le commissaire spécial
des renseignements généraux note
le 22 septembre 1943 que « la population
du Vaucluse leur marque une certaine sympathie
et déplore ouvertement les mesures dont
ils font l?objet »
(AD Vaucluse 3W29)
Mme MONIER de la Croisière a hébergé durant
plusieurs mois en 1941 un journaliste juif Henri
CRESPI.
Des résistants
s’efforcent de leur procurer des fausses cartes
d’identité pour échapper aux recherches
des miliciens et à la déportation.
La famille ICKOVICZ a caché le docteur
Yvonne ROSENBAUM.
Les milieux catholiques
de Bollène sont indignés par les
mesures frappant les juifs. Au cours d’un sermon
en l’église paroissiale un prêtre
se fait l’avocat des israélites.
Le 27 octobre 1941, un placard anti-juif
est apposé sur la porte de la doctoresse
Marianne BASCH.
Le 1er décembre
1943, la police allemande a effectué deux
perquisitions aux domiciles de la doctoresse BASCH
et de la nommée ROSEMBAUM qui demeurait
chez Melle EYNARD [la cousine du père de Michelle] , Bd Victor Hugo. Elles auraient
réussi à prendre la fuite... La
population est vivement impressionnée par
ces opérations ».
(Rapport du commissaire de police AD
Vaucluse)
Mme BASCH trouva refuge dans des familles bollénoises
notamment M. Robert BUFFIERE, M. Louis BIGNAN,
ancien maire, M. FARJON, puis à St Paul
Trois Châteaux chez M. FLANDRIN, enfin à
CLANSAYES chez Mme FROMENT, en attendant de pouvoir
se réfugier en Suisse avec son fils André
âgé de 10 ans.
Ce fut Melle Germaine
BODIN de la Croisière qui se chargea de
lui procurer de fausses pièces d’identité
pour elle et son fils.
Ses beaux-parents,
le professeur Victor BASCH et sa femme furent
assassinés par les nazis.
Le professeur Gilbert
DREYFUS, réfugié à Bollène,
n’eut pas la même chance que Mme BASCH.
Arrêté quelques temps plus tard dans
une autre ville et déporté à
MAUTHAUSEN où il resta un an.
Le 2 mars 1944, ce
fut l’arrestation de la famille ROSENBERG qui
était venue d’EPINAL se réfugier
à Bollène au château de GOURDON.
Un rapport de police en parle en ces termes :
« Dans
la nuit du 1er au 2 mars 1944 et dans la journée
du 2 mars une quinzaine d’agents de la police
allemande ont opéré des perquisitions
à LA MOTTE du Rhône et Bollène.
Au château de GOURDON (Bollène) M. ROSENBERG
Slzama, sa fille Marceline, 16 ans, Mlles MELMAN
Marie, 20 ans et Suzanne, 19 ans, et M. FIATER
ont été arrêtés. Du
linge, du ravitaillement et des objets de valeur
ont été emportés. Dans l’habitation
du maître valet, du linge, un poste de T.S.F.
et 20 000 F. ont été dérobés.
Au domaine des BOUFFES, M. VALCKE exploitant forestier a
été arrêté et un poste
de T.S.F. enlevé »
(A.D. Vaucluse 6W37)
Une des filles ROSENBERG, Jacqueline raconte cette soirée
tragique du 1er mars :
« Lors
de l’arrestation de ma famille au château
de GOURDON, ni mon petit frère Michel qui
n’avait pas 7 ans, ni moi qui n’en avait pas 12,
n’étions là. Nos parents qui n’étaient
pas très rassurés depuis que les
Allemands avaient envahi la zone libre, nous avaient
mis par précaution en pension chez Mme
TOURATIER à St Pierre. C’est grâce
à elle que nous n?avons pas été
arrêtés.
Voici ce que ma sœur Henriette et ma mère qui
avaient réussi à se sauver m’ont
raconté :
Vers minuit, alors que tout le monde venait de se coucher,
des grands coups ont été frappés
au portail de bois qui fermait la cour. Notre
père est allé voir. C’étaient
les Allemands. Il a appelé tout le monde
afin de se sauver par la porte située au
fond du parc. Cette porte n’était connue
que des proches vivant ou travaillant au château.
Malheureusement, nous avions sûrement été
dénoncés par des gens très
proches, car les Allemands attendaient derrière
cette porte. Notre père qui était
parti le premier, a été arrêté
par les Allemands et ensemble ils sont revenus
au château. Ma mère et ma sœur
Henriette qui suivaient derrière, se sont
couchées par terre et se sont ainsi trouvées
cachées par les plantes ce qui les a sauvées.
Notre future belle-sœur et sa sœur qui
suivaient derrière ont été
également arrêtées ainsi que
notre sœur Marceline ».
M. ROSENBERG, sa fille Marceline et ses deux amies Marie
et Suzanne MELMAN seront déportés
au camp d’extermination d’AUSCHWITZ. Seules les
trois femmes reviendront en très mauvaise
santé.
Le même jour, la Gestapo, aidée de miliciens
bollénois, arrête une autre famille
juive réfugiée à Bollène,
la famille SAPIR. Le père mourra en déportation.
Monsieur LACHAUX Emile, percepteur
à Bollène, non communiste,
a été arrêté le 13/09/43
(Buchenwald), non rentré.
ø
Courrier
de Gil Jouanard
À
propos des “Justes” du Vaucluse, cette
info plutôt sympa, que tu dois ignorer.
Dans la période qui est ici évoquée,
Char a reçu la visite d’un fonctionnaire
de la préfecture du Vaucluse, venu exprès
d’Avignon à l’Isle sur Sorgue (et qui n’avait
aucun lien d’aucune sorte avec Char, même
s’il savait qu’il était poète, encore
peu connu à l’époque d’ailleurs).
Il avait pris le risque de venir prévenir
Char que sa femme, Georgette (nom de jeune fille
: Goldstein) était sur une liste d’“Israélites
dont il convenait de trouver la trace, et qui
avait épousé un certain René
Char, domicilié à L’Isle
”
.
C’est ce qui a permis à René (fichu
caractère et mégalo, mais courageux)
de chercher et trouver un refuge sûr pour
Georgette dans le Lubéron, chez des gens
qui planquèrent pas mal de Juifs, dont
Lély.
ø