Psychanalyse et idéologie

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Rassemblement place du Châtelet contre les violences faites aux femmes à l'initiative de Tristane Banon

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Commémoraison

par Micheline Weinstein

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Il est plus facile d'élever un temple que d'y faire descendre l'objet du culte

Samuel Beckett • « L'Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object.

Samuel Beckett • “The Uspeakable one”
Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adomo • 1964

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Personne n'a le droit de rester silencieux s'il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l'âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.
Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point
ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s'adresse à l'idéologie qui, quand elle prend sa source dans l'ignorance délibérée, est l'antonyme de la réflexion, de la raison, de l'intelligence.

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© Micheline Weinstein / 25 septembre 2011

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24 septembre 2011

Rassemblement place du Châtelet contre les violences faites aux femmes à l'initiative de Tristane Banon

 


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Commémoraison 

Les psychanalystes, médecins ou pas, psychologues, éditeurs, universitaires, philosophes, intellectuels amis de diverses provenances, se sont mobilisés pour commémorer le 30e anniversaire de la mort de Lacan, disparu le 9 septembre  1981.

Le 23 septembre 2011, personne, semblerait-il, n'a songé à évoquer une aérienne pensée pour le 72e anniversaire de la mort de Freud, fondateur de la psychanalyse et de son nom.

Je ne reviendrai pas sur mon point de vue personnel ni sur les écrits et publications d'auteurs, lesquels jalonnent notre site, qui s'étonnent encore aujourd'hui que ce nom propre, Psychoanalyse en allemand, persiste à être associé presque exclusivement en France aux théories et pratiques, privées et publiques, de Lacan.

Il nous avait pourtant paru que l'exercice de notre noble fonction dépendait inévitablement, non seulement d'une analyse personnelle, mais parallèlement, avant tout autre cheminement, d'une mise à l'épreuve de la théorie freudienne et ses concepts fondateurs, auprès de chacune, chacun, des analysants dont nous avons une partie de la destinée en charge.

Après quoi, seulement, il serait devenu possible de faire évoluer et la théorie et la pratique, tant dans le domaine clinique que dans celui de leur histoire, ainsi qu'à la lumière des bouleversements socio-politiques, scientifiques et techniques qui, au cours des générations, altèrent les conduites humaines.

Cet itinéraire est long, escarpé, dévoreur de temps, en ce que l'éthique de la personne privée est indissociable de sa vie publique et que la patiente pratique de la psychanalyse est peu rentable en termes mercantiles, autrement dit imperméable à toute espèce de mode et à ses défilés.

Je m'en tiendrai ici à ce que j'ai toujours tenu pour une incohérence professionnelle et une volonté tenace, de la part de Lacan, de discréditer Freud, en rappelant deux - seulement, il y en a beaucoup d'autres - de ses déclarations publiques.

Les unes, en 1974 où, devant une assemblée énorme, Lacan apostropha la fille de Freud, Anna, en termes de “chiure de mouche” (qui est la “mouche” dont Anna serait la “chiure” ?). Il paraît, d'après l'une de ses historiques défenderesses exaltée, que l'on avait bien déjeuné à Rome et qu'il était saoul, donc incontrôlé.

Les autres, dont une toute première appréciation détestable connue, éditée par « L'Encyclopédie Française » en mars 1938, à l'entrée des nazis dans Vienne,  dans son texte « La Famille », dont Lacan dira qu'il y a repris son “stade du miroir” égaré en 1936, alors que, vexé, il se rendait aux Jeux Olympiques de Berlin, puisque au Congrès de Psychanalyse de Marienbad, le 3 août de la même année, les psychanalystes consternés devant la destruction programmée de l'édifice freudien par les nazis, avaient d'autres tourments à administrer que concélébrer sa personne.

Pour illustrer mon propos, voici donc un extrait de « La Famille », dont la lectrice, le lecteur éventuels trouveront mon « Commentaire » intégral à l'adresse suivante,

http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/archives/commentaire.html

Passons. Sauf sur ceci, où Lacan attribue, avec l'introduction du terme “génie”, trop élogieux envers Freud pour être honnête, la naissance de la psychanalyse au fait que :

 

Le sublime hasard du génie n'explique peut-être pas seul que ce soit à Vienne - alors centre d'un État qui était le melting-pot des formes familiales les plus diverses, des plus archaïques aux plus évoluées, des derniers groupements agnatiques* des paysans slaves aux formes les plus réduites du foyer petit-bourgeois et aux formes les plus décadentes du ménage instable, en passant par les paternalismes féodaux et mercantiles - qu'un fils du patriarcat juif [Freud, donc] ait imaginé [sic !] le complexe d'Œdipe.

 

Agnatique • 1 - Se dit d'un individu dont la filiation est considérée exclusivement du côté mâle. 2 - Se dit de la filiation elle-même. (Syn. patrilinéaire).

 

Agnat • (lat. agnatus, de agnasci, naître à côté de). Se dit des personnes qui, descendant d'une même souche masculine, appartiennent à la même famille.

G.U.L.

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ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
© 1989 / 2011