Note liminaire
de la rédaction
Notre association
se réjouit du nombre de signataires, 950
à ce jour, attristés par la place
que France Culture alloue à Michel Onfray.
Précisons que nous ne sommes pas à
l'origine de l'initiative d'adresser une «
Lettre ouverte aux responsables de France Culture
au sujet de l'émission de Michel Onfray...
», nous avons simplement, chaleureusement,
signé, publié et relayé cette
pétition.
Si cette lettre
atteste d'une prise de position intellectuelle,
qui était indispensable, de la part d'universitaires
éminents, par ailleurs, certaines signatures
ne présument pas, pour ce qu'il en est
de notre conception de la psychanalyse, d'un mini-annuaire
de psychanalystes.
En effet,
un diplôme universitaire de “psychanalyste”
ne constitue pas un blanc-seing permettant de
pratiquer la psychanalyse, ne témoigne
ni d'une analyse personnelle, préalable
à un savoir sur l'inconscient, ni d'une
expérience clinique, laquelle ne saurait
être authentifiée et garantie que
par des psychanalystes dits, selon l'ancienne
désignation, “contrôleurs”
confirmés, c'est-à-dire par des
professionnels responsables, qui n'hésitent
pas à se nommer..
Nous avons
toujours pensé que la psychanalyse, réfractaire
à toute idéologie - Weltanschauung
- qui vire presque immanquablement sectaire, était
la seule discipline ne faisant appel qu'à
la seule intelligence - et non aux diplômes
universitaires ou / et aux privilèges de
classe (ah ! l'argent, l'argent !) -, était
seule capable,
par une solide formation, d'élever l'esprit
au-dessus des handicaps dressés par les
castes d'“en haut”, auxquelles s'identifient
les “middle-classes”, les nouveaux
VRP de la fortune etc., étanches aux classes sociales d'“en-bas”,
d'être au-dessus des guerres de rivalités
infantiles, des abus de pouvoir, quelles que soient
les provenances de ceux et celles qui s'y intéressent
réellement.
La réalité
est cruelle. Il n'est plus, le temps où
Freud, à titre personnel, et des sympathisants
fortunés, analysants ou analystes, jusqu'aux
années 1933-1938 selon qu'ils résidaient
en Allemagne ou en Autriche, aidaient matériellement
- et discrètement -, les apprentis analystes
sans patrimoine obligés de subvenir au
quotidien par n'importe quel moyen, assuraient
le maintien et la publication des revues, l'organisation
de colloques, intégraient des analyses
sans honoraires à leur patientèle
payante - les uns relayaient les autres...
(N. B. • On croisait certes, dans
les salons, les cafés littéraires,
le milieu de l'édition, une ébauche
d'analystes provisoires, ceux que Schnitzler avait
en aversion - “ces snobs“, écrivait-il
carrément, mondains et avaricieux - l'avarice
étant une pathologie hautement méjugée,
assez fréquente par exemple, mais pas seulement,
dans l'anarchie, qui est une conception individualiste,
axée sur le principe de plaisir immédiat.)
Il n'est plus,
ce temps de Freud et des siens, qui était
le temps de l'utopie dans son acception la plus juste, le temps de l'espoir,
de ce qui n'existe pas encore, en aucun lieu,
mais qui peut-être un jour existera.
Cependant,
malgré que la réalité nous
blesse, qu'elle nous entrave, c'est du côté
de l'utopie que nous continuons résolument
de nous situer.
C'est pourquoi
nous sommes heureux d'accueillir ici penseurs,
artistes, citoyens et citoyennes, sur 3 générations,
vivifiantes et vivaces.
ø
Il
y a des tartes qui se perdent !
par
Amélie
Pékin
http://www.artension.fr/sommaire.html
Sur l’image (dont la capture a malheureusement disparu d’Internet)
monté sur un humble escabeau d’ouvrier peintre, le philosophe
populaire Michel Onfray, celui qui, dit-on, pense
peu mais communique beaucoup, se donne à
voir dans une pose ostensiblement simple et décontractée,
qui contraste avec la pénétrante
intensité de son regard, imbu lui-même
de toute la gravité et de toute la densité
réflexive du philosophe dans sa contemplation
du monde.
Michel Onfray est un bouffeur de curés,
un pourfendeur de tous les religiosismes quels
qu’ils soient, un serial killer de toutes
sortes de croyants. Il vient d’assassiner
méchamment Sigmund Freud et une théorie
dont il ignore sans vergogne le premier principe
fondamental, dans un récent best-seller
intitulé « Le crépuscule
d’une idole, l’affabulation freudienne »
(Grasset-2010).
Ce qui ne l’empêche pas d’être
volontiers prosélyte de cette nouvelle
religion qu’est le « cynisme
esthétique », en défendant
par exemple l’artiste des milliardaires,
Maurizio Cattelan, dont l’œuvre « La
Nona Hora » orne son livre « Archéologie
du Présent, pour une esthétique
du cynisme »
(Grasset-2003).
François Pinault, un des plus farouches
adeptes de cette nouvelle religion, détient
un des exemplaires de cette petite sculpture représentant
le pape écrasé par une météorite
et qui vaut la bagatelle de quelques millions
de dollars sur le marché spéculatif
international.
Rappelons aussi que Maurizio Cattelan est
cet artiste qui, au moment de la biennale de Venise,
il y a une dizaine d’années, avait
affrété un énorme avion pour
emmener une centaine de gros collectionneurs internationaux
célébrer le cynisme en art pour
une sorte de grande messe-cocktail au caviar et
champagne, dans une immense déchetterie
près de Palerme, et au milieu de montagnes
d’ordures - non sans en avoir délogé
préalablement les misérables glaneurs
et récupérateurs qui en tirent leur
subsistance quotidienne.
Enfin, tout cela pour dire que l’immense
plaisir esthétique que j’aurais,
moi, l’agnostique Amélie Pékin,
serait, non pas de voir le pape écrasé
par une météorite, mais bien de
voir Dieu lui-même administrer à
notre philosophe populaire un belle tarte en travers
de la figure.
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