Psychanalyse et idéologie

Psi . le temps du non

• Note liminaire sur l'utopie, par la rédaction de l'association

• Il y a des tartes qui se perdent, par Amélie Pékin

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Il est plus facile d'élever un temple que d'y faire descendre l'objet du culte

Samuel Beckett • « L'Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object.
Samuel Beckett
• “The Unspeakable one”
Underlined in « Jargon of the Authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n'a le droit de rester silencieux s'il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l'âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.


Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

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ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s'adresse à l'idéologie qui, quand elle prend sa source dans l'ignorance délibérée, est l'antonyme de la réflexion, de la raison, de l'intelligence

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© ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON

25 juillet 2010

Artension, le magazine de l'art vivant

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Note liminaire de la rédaction

Notre association se réjouit du nombre de signataires, 950 à ce jour, attristés par la place que France Culture alloue à Michel Onfray. Précisons que nous ne sommes pas à l'origine de l'initiative d'adresser une « Lettre ouverte aux responsables de France Culture au sujet de l'émission de Michel Onfray... », nous avons simplement, chaleureusement, signé, publié et relayé cette pétition.

Si cette lettre atteste d'une prise de position intellectuelle, qui était indispensable, de la part d'universitaires éminents, par ailleurs, certaines signatures ne présument pas, pour ce qu'il en est de notre conception de la psychanalyse, d'un mini-annuaire de psychanalystes.

En effet, un diplôme universitaire de “psychanalyste” ne constitue pas un blanc-seing permettant de pratiquer la psychanalyse, ne témoigne ni d'une analyse personnelle, préalable à un savoir sur l'inconscient, ni d'une expérience clinique, laquelle ne saurait être authentifiée et garantie que par des psychanalystes dits, selon l'ancienne désignation, “contrôleurs” confirmés, c'est-à-dire par des professionnels responsables, qui n'hésitent pas à se nommer..

Nous avons toujours pensé que la psychanalyse, réfractaire à toute idéologie - Weltanschauung - qui vire presque immanquablement sectaire, était la seule discipline ne faisant appel qu'à la seule intelligence - et non aux diplômes universitaires ou / et aux privilèges de classe (ah ! l'argent, l'argent !) -, était seule  capable, par une solide formation, d'élever l'esprit au-dessus des handicaps dressés par les castes d'“en haut”, auxquelles s'identifient les “middle-classes”, les nouveaux VRP de la fortune etc.,  étanches aux classes sociales d'“en-bas”, d'être au-dessus des guerres de rivalités infantiles, des abus de pouvoir, quelles que soient les provenances de ceux et celles qui s'y intéressent réellement.

La réalité est cruelle. Il n'est plus, le temps où Freud, à titre personnel, et des sympathisants fortunés, analysants ou analystes, jusqu'aux années 1933-1938 selon qu'ils résidaient en Allemagne ou en Autriche, aidaient matériellement - et discrètement -, les apprentis analystes sans patrimoine obligés de subvenir au quotidien par n'importe quel moyen, assuraient le maintien et la publication des revues, l'organisation de colloques, intégraient des analyses sans honoraires à leur patientèle payante - les uns relayaient les autres...

(N. B. • On croisait certes, dans les salons, les cafés littéraires, le milieu de l'édition, une ébauche d'analystes provisoires, ceux que Schnitzler avait en aversion - “ces snobs“, écrivait-il carrément, mondains et avaricieux - l'avarice étant une pathologie hautement méjugée, assez fréquente par exemple, mais pas seulement, dans l'anarchie, qui est une conception individualiste, axée sur le principe de plaisir immédiat.)

Il n'est plus, ce temps de Freud et des siens, qui était le temps de l'utopie dans son acception la plus juste, le temps de l'espoir, de ce qui n'existe pas encore, en aucun lieu, mais qui peut-être un jour existera.

Cependant, malgré que la réalité nous blesse, qu'elle nous entrave, c'est du côté de l'utopie que nous continuons résolument de nous situer.

C'est pourquoi nous sommes heureux d'accueillir ici penseurs, artistes, citoyens et citoyennes, sur 3 générations, vivifiantes et vivaces.

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Il y a des tartes qui se perdent !

par

Amélie Pékin

http://www.artension.fr/sommaire.html

Sur l’image (dont la capture a malheureusement disparu d’Internet) monté sur un humble escabeau d’ouvrier peintre, le philosophe populaire Michel Onfray, celui qui, dit-on, pense peu mais communique beaucoup, se donne à voir dans une pose ostensiblement simple et décontractée, qui contraste avec la pénétrante intensité de son regard, imbu lui-même de toute la gravité et de toute la densité réflexive du philosophe dans sa contemplation du monde.

Michel Onfray est un bouffeur de curés, un pourfendeur de tous les religiosismes quels qu’ils soient, un serial killer de toutes sortes de croyants. Il vient d’assassiner méchamment Sigmund Freud et une théorie dont il ignore sans vergogne le premier principe fondamental, dans un récent best-seller intitulé « Le crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne » (Grasset-2010).

Ce qui ne l’empêche pas d’être volontiers prosélyte de cette nouvelle religion qu’est le « cynisme esthétique », en défendant par exemple l’artiste des milliardaires, Maurizio Cattelan, dont l’œuvre « La Nona Hora » orne son livre « Archéologie du Présent, pour une esthétique du cynisme » (Grasset-2003).

François Pinault, un des plus farouches adeptes de cette nouvelle religion, détient un des exemplaires de cette petite sculpture représentant le pape écrasé par une météorite et qui vaut la bagatelle de quelques millions de dollars sur le marché spéculatif international.

Rappelons aussi que Maurizio Cattelan est cet artiste qui, au moment de la biennale de Venise, il y a une dizaine d’années, avait affrété un énorme avion pour emmener une centaine de gros collectionneurs internationaux célébrer le cynisme en art pour une sorte de grande messe-cocktail au caviar et champagne, dans une immense déchetterie près de Palerme, et au milieu de montagnes d’ordures - non sans en avoir délogé préalablement les misérables glaneurs et récupérateurs qui en tirent leur subsistance quotidienne.

Enfin, tout cela pour dire que l’immense plaisir esthétique que j’aurais, moi, l’agnostique Amélie Pékin, serait, non pas de voir le pape écrasé par une météorite, mais bien de voir Dieu lui-même administrer à notre philosophe populaire un belle tarte en travers de la figure.

Lire également sur le site de Artension

Amélie voit rouge

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ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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