ψ = psi grec, résumé
de Ps ychanalyse
et i déologie.
Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS
DU NON s’adresse à l’idéologie
qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance
délibérée,
est l’antonyme de la réflexion, de la raison,
de l’intelligence.
ø
© Micheline Weinstein
3 • Suite Journal ininterrompu par intermittence 2019
Ich will
Zeugnis ablegen bis zum letzten
[Je veux
témoigner jusqu’au dernier jour]
Victor
Klemperer • Journal 1933-1947
Extension des post-it empilés en vrac
Incomplet à ce jour
À Jacques Sédat
13 août 2019
Cher
Jacques Sédat,
Vous trouverez ci-dessous des extraits de ma
correspondance récente avec Catherine Dolto.
N. B. Côté écriture inclusive, qui ne change en rien les
mœurs sexistes agies en paroles et en actes, pour simplifier, j’ai adopté le
néologisme de Raphaël Enthoven : celleszetceux.
Les germanophones doivent rire sous cape
de cette futile préoccupation politique de genre, car en
allemand :
Le soleil =
Die Sonne = la soleil
La lune
= Der Mond = le lune
La bouche = Der Mund = le bouche
Le monde
= Die Welt = la monde
Etc.
Les sujets divers, objets,
choses susceptibles de controverse, le neutre = Es = ça
En plus de trente ans, je
me suis souvent interrogée sur une ambulatoire mise en doute de ma parole par
certains lacaniens médiatiques, en tous cas ceux qui m’ont fait l’honneur quand
cela leur convenait de jeter un œil sur mon travail, prompts à balancer des
diagnostics sauvages sur leurs pairs et pairesses. Ou alors, combien de
fois m’est-il revenu aux ouïes par des tiers, auteurs psychanalystes lacaniens
que j’avais pourtant publiés, cette étrange locution : « ψ [Psi] • LE TEMPS DU NON, sous tire : Cela ne va pas sans dire ? Connais pas. »
Ainsi, n’est-il pas rare que l’on m’ait demandé des
preuves de la véracité des documents originaux
qui me furent adressés à titre personnel. Pourtant, je manque rarement de citer
mes sources.
De quel droit ? Et de la part de qui ? Quels celleszetceux collègues
auraient-ils à l’heure actuelle autorité, compétence, pour s’instaurer maestros
de la psychanalyse, phénix du désaveu ?
Souvent me revient à l’esprit cette
fine observation de François Perrier : « Le pervers rend la femme [je
dirais plutôt, puisqu’existe également des perverses, sa cible]
paranoïaque. »
La perversion à mon sens n’ayant pas sa place dans
l’exercice de la psychanalyse, j’ai toujours veillé, je veille toujours à ne
pas tomber dans les rets de la martyrologie, bref, à
ne pas laisser instrumentaliser ma pensée et mes dires. Contre quoi, chaque celleszetceux est, scilicet, libre de supposer ce qu’il
veut à mon endroit ou de m’ignorer en tant que personne et, comme avait coutume
de décocher Marceline Loridan-Ivens : je m’en
fous.
Voici donc ces extraits.
Le 11
août 2019 à 20:11, <psychanalyse-et-ideologie04@orange.fr> a
écrit :
À Catherine
Dolto.
Ce
soir, j’ai une pensée pour votre mère : Good Bye Lenin ! est programmé sur Arte, nous étions allées ensemble à sa projection au cinéma
L’Arlequin.
Micheline W.
Catherine
Dolto - Rebonjour, est ce
que j’étais avec vous à cette projection ? Je ne me souviens plus.
M. W. - Il me semble que non, Catherine, car je ne me souviens
pas vous avoir rencontrée autrement que croisée en public.
Côté
loisirs, avec F. D. nous allions quelquefois au cinéma et au théâtre (ex. Élégies
de Duino, de R. M. Rilke)… et peu de temps avant sa mort, nous avons passé une journée à Giverny.
Ex-enfant
cachée dès bébé pendant l’Occupation… le suis restée, me donnant pour but
la transmission, en témoin de mon temps, c’est déjà du boulot. J’ai les médias
en relative antipathie, de même que les potins dans le milieu, le snobisme, le
bruit du monde, et ne fais pas commerce à des fins de réclame - du verbe réclamer - de mes rencontres
avec les êtres qui me sont chers. Seuls mes proches, dont, témoin privilégié,
Jacqueline Lévy-Geneste qui m’avait adressée à 7 ans
à F. D. et qui nous a quittés en 2010 + côté psychanalyse, S. Faladé + François
Perrier, qui furent respectivement mon analyste et mon contrôleur,
connaissaient mon mode de vie et mon entourage personnels.
Par
contre, je rédige mon journal depuis 1967, dont une partie figure sur le site,
celle qui concerne sous ses multiples formes la transmission de la psychanalyse,
cite les références, les auteurs et personnalités qui me furent essentiels pour
cela.
Concernant le doc. où F. D. parle des difficultés qu’elle a eues avec Lacan au sujet de sa
poupée-fleur, il s’agit d’une cassette audio, non numérisée, qui dort dans un
box parmi un monceau de cartons d’archives. Mais eut-elle été accessible que
j’aurais refusé d’en fournir même copie, je n’aime pas les pilleurs de tronc.
Après
la mort de votre mère, je vous ai contactée pour vous informer que j’avais des
docs originaux, au cas où vous en auriez souhaité des copies. Probablement
encore sous le coup de sa disparition, vous m’avez vivement expédiée chez la
responsable des archives Dolto. Soupe au lait, j’ai remballé ma proposition
qui, accessoirement, aurait impliqué un travail de longue haleine sans aucun
effet auprès des professionnels.
Avec
le temps et ses outrages, mon répertoire d’adresses se résumant aujourd’hui à
un cimetière [vocable de Philip Roth], je ne suis plus soupe au lait, l’indifférence
m’a gagnée.
Cordialement
à vous,
Micheline
Le 7 août
2019, à propos de la note en bas de page ajoutée au texte-lettre de
Françoise Dolto, intitulé Autour du miroir, dans le 2e tome de la Correspondance Dolto
<psychanalyse-et-ideologie04@orange.fr>
Rép :
Good Bye Lenin
À Catherine
Dolto
À
mon insu, la note en bas de page arguait que cet écrit était un “viatique” en
ma faveur. Or, quand j’ai parlé de ce projet à F. D. en 1983, ma communication
devant les groupes Balint du sud de la France était déjà rédigée (elle figure
sur notre site).
J’avais fait part à F. D. de mon interrogation sur la
justesse de l’interprétation de Lacan en 1936 quant à ce qu’il a intitulé Le stade du miroir, après-guerre déclaré
par lui perdu, réécrit plus tard, etc., bref, rappelé le contexte de cette
affaire, au terme de laquelle, interrompu par Jones*, Lacan avait quitté
le XIVe congrès international de psychanalyse à Marienbad pour se rendre aux Jeux Olympiques de
Berlin, alors que la psychanalyse venait d’être dissoute par les nazis, à la
suite de quoi Anna Freud, Marie Bonaparte, Rudolph Lœwenstein…
ne voulurent plus entendre parler de lui.
J’ai
demandé à Gallimard, au cas où ce 2e tome
serait publié en poche, de faire supprimer cette note.
* Marienbad 2 au 6 août 1936
Discours d’ouverture du
Président Jones
au XIVe Congrès Psychanalytique International
Depuis le dernier Congrès, il s’est produit quelques
événements qui ont profondément touché le mouvement psychanalytique. (...) La
collaboration des analystes a été limitée sur ordre politique dans la mesure où
on leur a prescrit la liste des collègues avec lesquels ils avaient le droit
d’avoir des relations scientifiques. (...) À Noël l’an dernier, les membres
juifs de la Société Allemande estimèrent nécessaire de suspendre leur
participation en tant que membres. (...) L’émigration hors d’Allemagne s’est
naturellement poursuivie...
(...)
Notre réunion d’aujourd’hui est placée sous le choc
d’un nouveau coup terrible subi par la psychanalyse : la dissolution de
l’Association Psychanalytique Viennoise. Il s’agit d’un coup d’une portée bien
plus importante que tout ce qu’a subi précédemment notre œuvre au cours de sa
courte histoire de quarante années […]
Liens vers Journal ininterrompu 1967-2019 • 1 et 2 |