© Micheline Weinstein •
10 juin 2007
Fausse sortie
Double
réponse aux mails du Dr S., intitulés “Tentative
d’explication”
Paris, le 7 juin 2007
Chère S.
Mais S., ne
t’emmêles pas les rayons ni rien de ce genre, il semblerait que tu n’aies
pas encore entendu ce que j’essayais de te faire passer, malgré que tu
dises avoir lu certains de mes textes... depuis 40 ans !
Tu y aurais
trouvé que lire Françoise Dolto, puiser dans le site - qui est
fait pour, à condition que l’on cite ses références - n’ont
jamais témoigné ni d’une analyse personnelle véritable ni
d’une analyse dite didactique. D’ailleurs tu auras peut-être
survolé cette vérité dans les écrits de F. Dolto et
de quelques analystes authentiques... ou moins, tel Lacan, qui distingue
(hélas d’un point de vue “théorique” seulement)
très nettement le savoir “universitaire” du savoir issu de
l’expérience analytique personnelle.
Tous les
médecins, psychiatres ou non, se conduisent pareil et ce, depuis Freud -
cf. les interminables débats sur l’analyse par les non-médecins,
au mépris du désir, en toutes lettres, de Freud, lequel eut beau
écrire : “c’est tout de même moi qui ait inventé la
psychanalyse” et... “quand on s’en prend à ma fille
(non-médecin), c’est moi (lâchement) que l’on veut atteindre,
c’est tellement plus facile” et autres nombreuses déceptions. Ou
alors, si l’on n’est pas médecin, pour être “reconnus
analystes”, il faut faire allégeance à une secte
quelconque, sans craindre de se compromettre, utiliser ses
“relations”, se réclamer d’un “Maître”,
servir éventuellement d’alibi non médecin auprès d’un
médecin, comme chaque xénophobe a son “Black” , son
“Beur”, son “Juif”... et alii...
Mais tout cela
est archi-connu et figure aussi dans mes textes.
Ton histoire
avec l’analyse, prise dans le comportement de certain./e/s psychanalystes, en
est une parmi d’autres, et je ne la connais que trop.
Que tu ne m’aies
pas fait confiance, je n’y peux absolument rien et cela m’est
indifférent. J’en ai simplement pris acte et ai renoncé à
essayer de te transmettre quoi que ce soit.
Tu n’as pas
à te justifier. L’important pour toi est que tu assumes et tes actes et
tes “acting”, même les moins appétissants. Par contre,
tu ne peux pas dire, sans risquer de te rendre ridicule, que c’est toi qui a
choisi de remplacer ton fils sur le divan de CH., ce serait nier l’existence du
transfert en psychanalyse, donc nier la psychanalyse elle-même. Si CH.
avait été digne de l’appellation d’analyste, plutôt
qu’utiliser sa pratique pour séduire, hypnotiser, aller parfois
jusqu’à se faire entretenir par
ses analystant/e/s, se faire
connaître et tenter de se faire
publier par ses analysants/éditeurs après avoir
“emprunté”, parfois intégralement, aux textes
d’autrui sans mentionner leur provenance, plutôt que de te proposer un
marché de dupe, de laisser tes gosses en rade, de te pousser à
divorcer, elle aurait fait comme tout un chacun, elle t’aurait adressé
à quelqu’un d’autre. C’est en tous cas ainsi que nous procédons
et de ce nous parlons régulièrement entre professionnels, plus
précisément des effets pervers et destructeurs de l’utilisation
du transfert.
Tu as
réagi avec moi, comme à peu près tout le monde, dans
l’ignorance délibérée (cf. page d’accueil entre autres et projet de colloque), histoire de
pouvoir déblatérer tranquille (“Ah ? mais je ne savais pas
!”, alors qu’il suffit de lire ou de demander) comme si j’avançais
seule, au radar, en béotienne ou néophyte. Or, je n’ai jamais
manqué, me semble-t-il, de témoigner de ma reconnaissance envers
ceux qui sont pour moi mes référents freudiens.
Dans l’affaire
de la rue Asseline, c’est qui tu sais maintenant, qui m’a fait protéger physiquement, ainsi que mes analysant/e/s, par la police, tout le
monde, excepté le très peu d’amis fidèles mais non
influents, s’étant débiné. Il y en a même une, pour
ne pas la nommer, qui m’a dit en face, au moins c’était franc :
“Ah Ah, te voilà SDF ! Avec toutes les difficultés que tu
as rencontrées dans ta vie, pourquoi ne te suicides-tu pas ?”
L’une de ses précédentes sorties, quelques années
auparavant, au sujet des pré-“noms du père”
réel, était encore plus explicite.
De même
qu’en cas de maladie physique grave, dans ces passages-là de la vie, on
refait son répertoire, au crayon, pour pouvoir, éventuellement,
effacer au fur à mesure...
Là-dessus,
comme je l’ai écrit, je suis archi-lasse de (te)
répéter toujours la même chose. Ma conception de l’analyse,
depuis le premier jour, est qu’elle constitue une dynamique destinée
à aider l’analysant/e à se guérir de la
répétition névrotique. Nous avons suffisamment de gestes
quotidiens à répéter obligatoirement qui attestent notre
appartenance à la catégorie des humains (à peine)
civilisés, sans devoir s’embarrasser de continuer à jouir d’une
consternante répétition névrotique, avec ses effets pervers
et mortifères.
Je ne sais pas
si, cette fois, tu auras entendu, mais comme je te l’ai écrit aussi,
c’est la dernière. En principe,
pour les explications, la formation, tout ce qui y ressemble et qui s’y
rattache, je reçois des honoraires. Si je t’ai répondu ces
jours-ci, c’est au nom d’une très ancienne amitié, qui n’a plus
cours depuis ta contribution effective à la “saloperie” de
CH., qui est la troisième en 13 ans, complètement à mon insu,
et on pourrait s’interroger sur son acharnement. Amitié qui s’est
arrêtée net et sans retour possible.
Pourquoi
tiens-tu tellement à t’intituler analyste ? Il faudrait peut-être
commencer par lire Freud, en même temps que tu te soumets, c’est le verbe
qu’emploie Freud, à ta
formation pratique, pour connaître, a-minima le sens des concepts qu’il a introduits. En tous cas, le
“contrôleur” éventuel que tu as choisi, bien que nous
ne côtoyons pas le même monde, me paraît pertinent, c’est un
homme qui travaille sérieusement. Tu peux d’ailleurs lui communiquer ma
lettre si tu estimes qu’une mise à jour de cette sale affaire
d’analystes est utile. Pour ma part, je me garderais de “prendre en
contrôle”, quelqu’un/e n’ayant pas fait d’analyse véritable
personnelle.
Peux-tu
également communiquer l’adresse, que je t’ai passée hier,
http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/finasselinereel.html
ainsi que la précédente,
http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/lettremedecine.html,
au Dr M. pour qu’elle cesse, si elle a la
curiosité et le courage de regarder la vérité en face, de
se rendre ridicule.
Vale, M. W.
ø
Paris, le 7 juin 2007
Chère S.,
je pense en
effet que cet échange aura servi à dissiper un mal-entendu de ta
part. Je n’ai jamais beaucoup apprécié que l’on use sans ma
permission de familiarité et la tienne à mon égard me
gênait déjà beaucoup autrefois, mais je l’avais
portée provisoirement au compte d’une timidité, disons d’une
maladresse du jeune âge.
Ton insistance
à vouloir me parler d’égale à égale, a fortiori après t’être distinguée par des propos
et des écritures “théoriques” d’une indigence
exceptionnelle, associés à de peu glorieuses conduites, pour ne
pas dire de basses-œuvres, n’est
tout simplement pas acceptable, en tous cas pas par moi. Nous n’avons
pas gardé les oies ensemble, fussent-elles des oies analytiques.
D’ailleurs
j’ignorais que tu avais aussi les coordonnées de mon
téléphone cellulaire.
Encore une fois,
tu m’as très mal lue : j’ai toujours considéré, je n’ai
cessé de le dire et de l’écrire, que la duplicité dans les
comportements, l’un mu par le culte de l’ignorance, de la
grossièreté, l’autre, public, professionnel, absolument lisse,
étaient incompatibles avec la fonction d’analyste. Duplicité
systématiquement installée en place du clivage nécessaire
de l’analyste, entre le privé et le public.
Est-ce une
différence de génération, de culture, d’histoire ? En
effet, nous n’avons pas, nous n’avons jamais eu, la même conception de la
notion du respect humain.
Tant mieux, si
tu es satisfaite de ton évolution, tu as payé assez cher pour
cela.
Tu m’écris
que tu voulais me rencontrer pour me parler de tout et de rien, surtout pas
d’analyse ? Or, dans le message téléphonique qui a
précédé ton mail, tu le souhaitais pour me donner une
explication...
Je n’ai
hélas plus le temps depuis longtemps, encore moins devant moi
aujourd’hui, et tu sais, le temps pour moi est devenu, au choix, d’or... de
platine, de diamant ou d’ébène...
Et pour ne rien
te cacher je suis vraiment contrariée d’en avoir tant perdu en revenant
sur des choses que j’avais réussi à expédier, définitivement
pensai-je, dans les lunes d’antan, après beaucoup de travail obligatoire pour savoir à peu près de quoi je parle...
écouter le séminaire de Lacan pendant plus de 15 ans par exemple
et étudier toute son œuvre... avec l’aide, quand c’était
nécessaire, de personnalités du monde scientifique,
littéraire, analytique...
Voilà
chère S., tu sais tout ce qu’il fallait savoir sur ce trop long
chapitre, lequel, se clôt sur une métaphore pas très
fameuse. Mais telles que les choses étaient enclenchées, elle ne
pouvait pas l’être.
Bien à
toi, M. W.
P. S. Pour le Dr M., dont tu
m’écris que tu ne lui passeras pas le message, je l’aurais fait
moi-même si j’avais eu son adresse / mail, ainsi qu’auprès de CH,
mais ça n’a aucune importance. Si elles veulent prendre meilleure
connaissance d’un aperçu de cet épisode, il leur est facile de se
reporter au site, dont elles pensaient qu’il était mort et moi avec. Par
contre, si elles ne veulent pas savoir, ça ne changera guère de l’habitude,
mais c’est ainsi qu’on prend du retard sur les événements... En
tous cas, merci quand même, tu m’avais dit que tu “assumais”
tes actes. Vale, M. W.
ψ [ Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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1989 / 2015