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De : psychanalyse-et-ideologie04@orange.fr
Date : 15 août 2022
Objet : De la maltraitance
Vingt ans après
De la maltraitance
[Nous venons de recevoir ce témoignage.
Compte tenu des calomnies, menaces, insultes en usage sur les réseaux sociaux,
cette lettre ne sera pas signée.]
« Petite
poupée brisée entre les mains salaces
de l’ordure ordinaire,
putride et dégueulasse »
In Demain les Kids
Hubert-Félix Thiéfaine
Vingt
ans après.., puisque ce fléau, ce désastre humain présent partout de par le
monde sous toutes ses formes et de tout temps est toujours d’une
sinistre actualité.
Je veux parler de la maltraitance des
enfants, m’étayant sur une scène de violence inouïe d’un “père” (plus
exactement un géniteur) frappant sa petite fille de 3 ans, allongée dans un bac
à sable d’un jardin public, à grands coups de pompes, sous mes yeux donc, mais
aussi sous ceux de ma fille du même âge et de la belle-mère de cette petite
fille.
Il se trouve que cette belle-mère était
une grande amie de longue date. Elle ne bronchait pas, laissait faire,
insensible, peut-être même pensait-elle que la brutalité déchaînée de
son méprisable conjoint, d’une insondable lâcheté, battant un
être sans défense, était justifiée.
De mon côté, j’ai juste eu le temps d’attraper
ma fille, qui se trouvait elle aussi dans le bac à sable, de la porter contre
moi, et d’hurler à cette pourriture d’arrêter, ce qu’il a fait quelques
secondes plus tard, je ne sais plus, le temps me paraissant interminable.
C’est un cauchemar qui m’a fait me
remémorer cette scène d’une sauvagerie absolue que j’avais “oubliée”.
Je n’avais hélas rien pu y faire, comme
appeler les flics, étant totalement abasourdie, en état de sidération.
Cela va de soi, je ne les ai plus jamais
revus, mais me talonne la question sur ce que cette petite
fille, puis leur bébé commun sont devenus, dans
quel état ont-ils grandi…, puisqu’il n’est plus à prouver que c’est dès l’enfance
que l’adulte se construira en fonction de ce qu’il aura vécu.
Aujourd’hui, c’est à cette “ex” que
je m’adresse, horrifiée de ce qui a motivé son choix de vivre
avec ce monstre, de se rendre complice de ses saloperies
perverses, elle, pourtant fine et intelligente lorsque l’on se côtoyait, elle, militante pacifiste.
Quand, après-coup, désespérée, j’ai essayé
de faire de la pédagogie avec elle, afin qu’elle se rende compte de la
gravité des actes de son mec, elle m’a répondu à coups d’arguments
aussi minables et sordides les uns que les autres. Et c’est à cause d’individus
de cette engeance à vomir que la société est rendue irrespirable.
Le cas de cette petite fille est
terrifiant, les chiffres parlent d’eux-mêmes, sachant qu’il faudrait pour
le moins les doubler.
Les enfants incarnent l’avenir de l’espèce
humaine, les ravages causés par ces actes relevant de la barbarie étant incommensurables, c’est
de cette réalité que les politiques devraient s’occuper en priorité.
Étant pessimiste sur la pseudo-évolution
du genre humain (alors que les animaux, eux, protègent leurs petits), je
crains fort que les calamités que font subir les adultes aux enfants ne
perdurent, avec l’immense espoir de me tromper. Pour l’heure, j’essaie de
me limiter à penser aux gens “biens”, aux parents bienveillants, dignes de ce
nom.
« L’horreur
est humaine, clinique et banale, enfant de la haine,
enfant de la peur,
l’horreur est humaine,
médico-légale, enfant de la haine, que ta joie demeure »
In Crépuscule transfert
Hubert-Félix Thiéfaine