Psychanalyse et idéologie

Micheline Weinstein • Le glas

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Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • « L’Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object

Samuel Beckett  « The Unspeakable one »

Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

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Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.

Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point

ψ  = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

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© Micheline Weinstein / 3 Octobre 2007

Le glas

Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la R. F.

Paris, le 3 Octobre 2007


Cher Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la R. F.


Dans mon courrier du 1er octobre courant à vous adressé, j’ajoutais en note : je ne vais tout de même pas placer “ça” sur le site de notre association. “Ça”, c’est ce qui va suivre, puisque je le place sur le site.
Dans un précédent courrier à vous adressé, celui du 20 septembre, je vous écrivais :
« Le Sage dit que ne pas tenir compte des atrocités de l’Histoire, la condamne à ce qu’elles se reproduisent.
Il remarque également que l’on “aime” les Juifs, à condition qu’ils soient victimes et, surtout, qu’ils se taisent.
Vous trouverez ci-joint copie de l’échange de mails entre la responsable du cinéma auprès de l’Archevêché, à lire de bas en haut selon les dates.
[....] »

Un peu plus loin, je vous faisais part de l’intitulé qui m’était venu à l’esprit, à la suite de votre second projet génétique, le premier datant, dans votre discours, de début d’avril 2007, en réponse duquel j’avais rédigé un petit billet [lien] :

« En route vers l’Eugénisme, un manquement à l'éthique »

Dans vos déclarations d’avril 2007, nous pouvions déjà lire en toutes lettres l’amalgame, à caractère génétique, des pédophiles avec les homosexuels. Avec vos déclarations orales, non corrigées par vos conseillers et reproduites dans la presse et les ouvrages qui vous sont consacrés, nous pourrions y ajouter les vieux, qui manifestement vous font horreur, et, selon vos critères esthétiques, ceux que vous considérez comme laids... et puis peut-être aussi les Bretons... mais j’en passe sans doute, je n’ai pas tout lu.
Le fait que, sous la pression consternée de personnalités de toutes appartenances, les amendements sur les tests ADN rendent aujourd’hui votre projet de loi inopérant n’effacera pas, devant l’Histoire, l’intention qui fut à la base de son élaboration.
Je me demande, Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la R. F., si cette intention, cette production de votre esprit, n’ont pas, d’ores et déjà, déclenché le glas de votre réélection en 2012, au cas où vous songeriez à vous représenter.
Et cela, quel que soit, pour des raisons uniquement électorales, sans aucun “sentiment” de sympathie, sans arguments étayés de valeurs morales solides, en vue des Municipales de mars 2008, profitant des luttes fratricides politiques, de concurrence, de pouvoir et d’intérêts largement financiers, mues par les haines et jalousies infantiles - les secondes animant les premières - aussi bien dans les majorités que dans les oppositions, le soutien de vos alliés dont nous entendons et lisons partout dans les médias que vous les avez “débauchés”.
Non, Monsieur le Président, vous ne les avez pas débauchés, tout le monde essaie de débaucher tout le monde depuis la nuit des temps comme on dit. Vos alliés, vos “Gens de Cour” se sont débauchés eux-mêmes, ce sont des débauchés volontaires.
Espérons fortement que les électeurs, lors des Municipales de mars 2008, se garderont de voter pour les candidats débauchés.
Jamais Hitler n’aurait été élu sans l’appui de débauchés volontaires influents, entraînant dans leur sillage, fascinés, des hordes non instruites car réduites, par la misère et les lavages idéologiques de cerveau, à la sauvagerie. Une analyse de référence de ce phénomène est facilement accessible avec la lecture de la somme de,

Franz Neumann en exil
Behemot / The structure and Practice of National Socialism, 1933-194
Publié d’abord en 1942, puis en 1944 dans une version revue et augmentée par Oxford University Press, et traduite en français seulement en 1987 aux Éditions Payot sous le titre :
Béhémoth • Structure et pratique du National-Socialisme

En novembre 2006, je vous faisais parvenir l’ébauche du projet par notre association, pour fêter, à la mesure de l’événement, le centenaire de la naissance de Françoise Dolto, d’un colloque sur « L’honnêteté intellectuelle en tant que responsabilité inaliénable devant l’Histoire », autrement dit une réflexion sur l’Éthique. Pourquoi cette idée ? Je m’en suis expliquée dans de nombreux textes depuis 40 ans, dont des extraits figurent sur notre site, concluant pour faire bref que si Freud n’avait pas été retenu par le jury du Prix Nobel de l’époque, c’est simplement qu’il aurait fallu créer, pour un Juif, le Prix Nobel - ou autre - de l’Éthique. J’avais à cœur de manifester ma reconnaissance envers les psychanalystes qui ont assuré ma formation, à commencer par Freud, fondateur de la psychanalyse, relayé par des psychanalystes français, non-Juifs, Françoise Dolto, François Perrier et mon analyste, Solange Faladé, venue très jeune du Dahomey où elle était née au sein de la dernière famille royale, et où elle est retournée reposer pour l’éternité en juin 2004.
C’est dans la perspective de ce projet, dont la rédaction est maintenant aboutie, que je retraduis une conférence de Freud, de sorte qu’elle soit accessible à tout lecteur intéressé par la psychanalyse.
Dès 2005, j’avais appelé, il n’y a pas d’autre verbe, c’est écrit en clair sur le site, à appuyer votre future candidature. D’une part, j’étais interloquée par la campagne antisémite à votre endroit - avec Noureddine, qui est Musulman, nous avons coutume d’employer indifféremment “antisémitisme” et “xénophobie”, selon nos interlocuteurs - qui se déchaînait et n’a cessé de se débrider publiquement, violemment, sous forme de propos, slogans et “tags” écœurants, jusqu’à l’élection présidentielle.
Il me semblait par ailleurs que votre accession à la Présidence de la République permettrait de “faire le ménage” dans les luttes fratricides précitées.
J’ai témoigné de ce choix, absolument personnel, dans quelques textes, qui figurent sur le site, plus ou moins denses dont, au hasard :
« Petite réflexion d’une analyste bien qu’il ne lui eût rien été demandé » [lien]
« Un rêve de Freud » [lien], celui des « Étables d’Augias », que j’ai retraduit, largement repris depuis dans la presse par des auteurs introduits auprès des médias sous l’intitulé habituel des “Écuries” d’Augias, alors que dans lesdites, il n’y avait que des bœufs et des vaches, pas de chevaux.
« Au sujet des Étables d’Augias » [lien]
Etc.
J’ai reçu, de la part du Ministère de la Santé et de la Présidence de la République une fin de non-recevoir notre projet de colloque sur l’Éthique, extrêmement polie, avec tout de même leurs vœux de bonne réalisation.
Aujourd’hui, notre association se félicite de cette fin de non-recevoir.
Veuillez trouver ici, Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la R. F., l’assurance de ma plus haute considération,

 

ψ  [Psi] • LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
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