Psychanalyse et idéologie

Psi . le temps du non

Jean Duchesne

Jean-Marie Lustiger • Henri Tincq

Ø

Il est plus facile d’élever un temple que d’y faire descendre l’objet du culte

Samuel Beckett • « L’Innommable »

Cité en exergue au « Jargon der Eigentlichkeit » par T. W. Adorno • 1964

It is easier to raise a temple than to bring down there the worship object.

Samuel Beckett • « The Uspeakable one »
Underlined in « Jargon of the authenticity » by T. W. Adorno • 1964

Ø

Personne n’a le droit de rester silencieux s’il sait que quelque chose de mal se fait quelque part. Ni le sexe ou l’âge, ni la religion ou le parti politique ne peuvent être une excuse.
Nobody has the right to remain quiet if he knows that something of evil is made somewhere. Neither the sex or the age, nor the religion or the political party can be an excuse.

Bertha Pappenheim

point
ψ = psi grec, résumé de Ps ychanalyse et i déologie. Le NON de ψ [Psi] LE TEMPS DU NON s’adresse à l’idéologie qui, quand elle prend sa source dans l’ignorance délibérée, est l’antonyme de la réflexion, de la raison, de l’intelligence.

ø

© Jean Duchesne / 26 juin-15 juillet 2012

Jean Duchesne

 

Membre du Comité scientifique de l’Institut Jean-Marie Lustiger

Exécuteur littéraire du Cardinal Lustiger

 

présente ici sa contribution, Espace Georges Bernanos, à la

 

« Table ronde autour de Henri Tincq pour son livre, Jean-Marie Lustiger, le Cardinal Prophète »

et dans la perspective du 5e anniversaire, le 5 août 2012, de la mort du Cardinal

+
Documentaire

http://www.youtube.com/watch?v=gHwD0u4d9-0&feature=player_embedded

ø

[Introduction, par Micheline Weinstein  

Jean-Marie Lustiger était, non seulement un ami personnel, mais aussi l’ami des travaux de notre association - cf. page d’accueil du site http://www.psychanalyse.et.ideologie.fr/index-text.html, laquelle explicite clairement ses intitulés.

C’est ainsi que, sur ma proposition, il présida un dîner de l’association chez Jo Goldenberg. Goldenberg, non informé de cette invitation, dans l’espoir, depuis des lunes, d’une visite par le Cardinal/Archevêque, fut sidéré de voir JML enjoué, passer la porte du restaurant. Tout heureux, le doyen de cette lignée Goldenberg, annonça une surprise à JML, il nous suffisait d’attendre un peu, tandis qu’il préparait, de ses mains, un repas exclusivement polonais, accompagné par un groupe de baladins de musique judéo/tzigane mitteleuropéenne.

Nous avons éternisé, en vidéo, un court extrait de cette soirée.

Bien que de personnalités et de conceptions très différentes, Freud et Jean-Marie Lustiger se rencontraient toutefois, m’a-t-il toujours paru, à la croisée de chemins inattendus. Je n’en relèverai ici que quelques-uns, selon mon point de vue.

De ces deux témoins de leur temps respectif, émanait une exigence intrinsèque d’honnêteté intellectuelle, de liberté de penser, de dire, d’écrire, sans que ne les en détourne quelque compromission [1], de respect, fussent-ils en désaccord, à l’égard des humains doués de parole que nous sommes, avec leurs idées, leurs prises de positions, leurs tourments.

Freud et JML n’ont cessé, au cours du temps, de s’affirmer Juifs, Freud, ouvertement non-religieux, ami de l’Aufklärung ; JML, peu favorable à la philosophie des Lumières, Juif et Catholique. Tous deux énonçaient leur certitude inaliénable, Freud en la psychanalyse, JML en Jésus-Christ [2].

Enfin Freud comme Jean-Marie Lustiger furent continûment l’objet d’un ostracisme ancestral latent, plus ou moins camouflé, largement partagé, provenant d’horizons divers, lequel se perpétue de nos jours et nous consterne.]

[1] À distinguer du compromis, qu’il soit diplomatique en société et en politique, ou/et inévitable dans les relations amoureuses aussi bien qu’amicales.

[2] Si je préfère certitude à foi, c’est d’une part en ce que la certitude implique avec plus de précision le cheminement de l’expérience intérieure ; d’autre part, par prudence, afin de prévenir une éventuelle ambiguïté entre foi et croyance, la croyance étant souvent entendue comme Credo quia absurdum, popularisée autrefois par foi du charbonnier. Pour ce qu’il en est du verbe “croire”, que je n’utilise pratiquement pas, à titre personnel, je reprendrai littéralement les paroles de François Mitterrand, dont certains engagements furent, à mon sens, contestables : Je crois aux forces de l’esprit.  

ø

  Jean-Marie Lustiger • Henri Tincq

 

On ne peut assurément que savoir gré à Henri Tincq de sa biographie du cardinal Lustiger. Elle complète et structure nos souvenirs. Le travail d’enquête et de réflexion permet, avec le recul, d’aller plus loin que la chronique et le commentaire, et de passer du journalisme à la contribution à l’histoire. Ce qui demeurera une référence au milieu des passions que continueront infailliblement à susciter l’itinéraire et la personnalité exceptionnelles d’Aron-Jean-Marie Lustiger. Ce récit a le mérite de s’attacher à dégager la vision et la logique qui ont motivé les entreprises et les initiatives de l’archevêque de Paris entre 1981 et 2005. Quand on referme ce livre, on reste convaincu que tout ne s’explique pas par les origines et le caractère d’un homme dans les circonstances de la seconde moitié du XXe siècle, mais que cette vie s’est consciemment inscrite dans l’arc de l’horizon déployé par la Bible et tendu vers l’achèvement de toutes choses.

J’ai appartenu à ce qui a pu, de l’extérieur, être soupçonné de constituer la « cour » de l’archevêque de Paris. Je m’empresse de préciser que je n’ai, pour ma part, jamais eu le sentiment d’être un « courtisan », et je doute fort que le cardinal Lustiger eût supporté d’en avoir. Je n’ai croisé personne dans son entourage qui aurait cherché à plaire dans l’espoir de faveurs ou simplement pour garder sa place. Il n’y a jamais eu autour du cardinal Lustiger – et je peux sincèrement dire que c’est au moins mon cas – que des gens dont il estimait avoir besoin et qui ne voyaient aucune bonne raison de ne pas rendre des services correspondant aux compétences qu’ils pouvaient avoir. Tout cela – j’insiste – avec une liberté d’esprit et de parole que « le patron » n’était pas le dernier à exiger.

J’ai été frappé par la justesse du sous-titre choisi par Henri Tincq : « Le cardinal prophète ». C’est un assemblage qui n’est nullement évident. Spontanément, on ne prête guère de qualités prophétiques à un cardinal, tandis qu’un prophète se distingue par son indépendance vis-à-vis des autorités établies, si bien qu’on ne l’imagine pas en haut dignitaire de quelque institution que ce soit. Ici, le cardinal, c’est le « prince de l’Église », successeur des apôtres, le chrétien, le Latin, le Romain même ; et le prophète, c’est le juif – baptisé et non pas « converti » –, la figure du Premier Testament que le Nouveau n’a pas aboli, le porte-parole de Dieu qui réveille le Peuple engourdi dans ses complaisances et les païens prisonniers de leurs idoles.

À lire Henri Tincq, il m’est apparu de plus en plus nettement que cette appellation paradoxale se trouvait justifiée dans les noms qu’avait aussi bien choisis que reçus ce « cardinal prophète ». On sait l’importance des noms comme de la parole dans la Bible : ils ne servent pas qu’à donner une identité, car ils traduisent une vocation. Nommer, c’est exercer un pouvoir, et être nommé – ou renommé – c’est recevoir la force d’accomplir une mission. En l’occurrence, « Jean » et « Marie » peuvent s’avérer contenir bien plus qu’on ne perçoit d’abord. Il ne faut ensuite pas oublier tout ce qu’implique « Aron ». Enfin, même le patronyme « Lustiger » peut se révéler n’être pas une absurdité arbitraire.1

1 Ce qui constitue une illustration du mot de Saint-John Perse que m’a rappelé l’épouse d’Henri Tincq : « J’habiterai mon nom »

Jean

À son baptême, le futur cardinal a choisi de s’identifier à celui qui est l’ultime figure prophétique du Premier Testament en même temps qu’il est la première du Nouveau : Jean, cousin de Jésus, est, selon l’expression du cantique de Zacharie dans l’évangile de saint Luc (1, 76), « le prophète du Très-Haut, qui marche devant, à la face du Seigneur et prépare ses chemins ». De même que le Baptiste, Jean-Marie Lustiger n’aura pas eu peur de dire à ses contemporains et aux grands de ce monde la vérité sur leurs comportements et leurs tentations, de leur annoncer l’avènement du Messie et de les adjurer de l’accueillir.

Ce n’est cependant pas au Précurseur que Jean-Marie Lustiger s’est explicitement assimilé, même s’il a de fait proclamé à sa suite que le Christ ne cesse de venir, mais à l’autre Jean, le « disciple bien aimé ». C’est ce qui se lit sur la plaque à sa mémoire que le cardinal a fait placer sur le pilier de droite à l’entrée du chœur de Notre-Dame : « Jean l’Évangéliste ». Mais le frère de Jacques est aussi l’auteur de l’Apocalypse, autrement dit le prophète de la gloire eschatologique du « Fils de l’homme ». On peut dire ainsi qu’en prenant le nom de Jean, le cardinal Lustiger a assumé, probablement sans le mesurer en plénitude par avance, le rôle de prophète à la fois de la venue et du retour du Sauveur, autrement dit de la Première Alliance aussi bien que de la Nouvelle.

 

Marie

Le second prénom qu’a pris en recevant le baptême le jeune Aron Lustiger est un peu surprenant si l’on y réfléchit. Certes, Marie, « fille d’Israël », est, à l’instar du Baptiste, en quelque sorte le pont, la charnière ou la jonction entre judaïsme et christianisme. Mais, dans sa discrétion féminine, elle n’a rien d’un prophète. Elle ne fait pas de discours. Et pourtant, son « oui » à Dieu est décisif – indispensable même. Son effacement, sa disponibilité porte des fruits prodigieux, car sa chair s’ouvre à l’Esprit de Dieu, non seulement pour que le Fils s’incarne, mais aussi pour donner au Père des enfants, en tant que Mère des croyants et de toute l’Église.

Marie est ainsi le prototype de l’humanité que Dieu choisit, épouse et rend féconde. Et c’est d’une certaine manière à elle qu’est conformé le prêtre, avec une dimension sponsale et maternelle que ne doit pas occulter sa configuration plus manifestement masculine au Fils, au nom duquel il dit « je » et qui est « l’image » du Père des cieux. De même qu’en Marie, « le Verbe se fait chair », de même entre les mains du prêtre et par sa voix le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ. Et de même, dans sa fonction pastorale, il enfante et donne à Dieu des fils et des filles. L’adoption du nom de Marie découvre ainsi, chez le cardinal Lustiger, ce qui demeure foncièrement et même idéalement humain, donc marial, en « l’homme de Dieu », littéralement saisi par l’Esprit et doté de la puissance du Fils pour que s’accomplisse la volonté du Père, mais sans se substituer à eux.

 

Aron

Cependant, « Jean-Marie » n’a pas effacé « Aron ». Le jeune Lustiger n’a pas répudié ce dont était prégnant le prénom reçu à sa naissance. Une fois baptisé, il sait immédiatement qu’il sera prêtre, donc qu’il sera fidèle à cette identification originelle. Car Aron est le prêtre vraiment « cardinal », c’est-à-dire le pivot (cardo en latin) sur lequel s’articulent deux volets constitutifs de l’identité profonde de son héritier baptisé Jean-Marie.

Celui-ci a en effet, comme le frère de Moïse, été d’abord et fondamentalement un prêtre, c’est-à-dire un intermédiaire entre Dieu et les hommes, mystérieusement sur le modèle de la Vierge-Mère. Indépendamment de la qualité mariale de la chasteté presbytérale, qui mériterait d’être méditée, cet état sacerdotal se déploie en deux sens symétriques, comme en restent les témoins ceux qui ont approché le cardinal Lustiger. On pouvait d’abord voir en lui l’envoyé de Dieu aux hommes, le dispensateur de ses grâces, très concrètement à travers les sacrements, et aussi par la parole. Et quand on le connaissait un peu mieux, on discernait irrécusablement le représentant des hommes auprès de Dieu, l’avocat qui plaidait, priait et suppliait pour eux, non seulement dans l’offrande des rites et de toute sa vie, mais encore dans le secret de l’oraison.

L’autre côté « lustigérien » du personnage d’Aron, c’est qu’il a beau être l’aîné de Moïse, il n’est que son second, son porte-parole devant Pharaon. De même, Jean-Marie Lustiger a toujours eu un comportement « aronique ». On l’a dit autoritaire, impérieux… Or, si l’on y regarde de plus près, il n’a jamais prétendu être le seul ni le premier à savoir et agir. Il n’a cessé de se considérer non comme un maître, mais comme un disciple, un adjoint ou un cadet, au mieux comme un pair plutôt qu’un père : des PP. Bouyer, Daniélou, de Lubac et von Balthasar quand il était séminariste ; de Mgr Maxime Charles après son ordination ; du P. Albert Chapelle à partir de son âge mûr ; du P. Decourtray dans l’épiscopat français et exemplairement dans l’affaire du Carmel d’Auschwitz ; enfin et suprêmement de Jean-Paul II.

 

Lustiger

Les prénoms plus personnels ne doivent pas faire oublier l’identité familiale – d’autant plus forte qu’elle est la même du côté maternel que du côté paternel : « Lustiger ». Or ce que signifie ce mot peut sembler inadapté, étrange, incongru même, si l’on s’en tient à l’étymologie. En allemand, lustig se dit de quelqu’un qui exsude une exubérance insouciante et pas toujours très raffinée. S’il faut en croire les spécialistes, c’était la qualité des bouffons chargés d’entretenir la bonne humeur dans les régiments de mercenaires souvent germaniques au XVIIIe siècle, ce qui aurait donné le français « loustic ». De fait, Aron-Jean-Marie Lustiger n’avait rien d’un Séraphin Lampion (pour emprunter une référence plus moderne et précisément hergéenne). On l’a cru à l’inverse sous l’empire du tragique. Qu’il n’ait pas l’air d’un joyeux drille a été imputé à la perte de sa mère pendant la Shoah et à ses critiques de la « modernité » sécularisée. Le tempérament impatient et les manières tranchantes ont servi à confirmer l’hypothèse d’une austérité pessimiste.

Cette impression est superficielle, réductrice et fausse. J’ai régulièrement, au contraire, été frappé par la joie de vivre qui émanait du cardinal Lustiger. D’où venait cette santé qu’aucun obstacle ne décourageait ? Sans doute de l’expérience de ce que la bonté de Dieu est inépuisable et invincible, telle qu’elle se manifeste dans la Création et dans l’œuvre du Salut. Si tragique il y a, c’est parce que, comme il le répétait à l’envi, « l’amour n’est pas aimé ». Mais rien ne peut persuader Dieu de révoquer ses dons, si horriblement absurdes et fatalement meurtriers ou suicidaires que soient les rejets. Au-delà de la Croix, il y a la Résurrection. C’est pourquoi, dès ici-bas, la vie vaut la peine d’être vécue. On a ici la clé des interventions publiques du cardinal Lustiger : elles ont visé à promouvoir ce qui est bon pour l’homme, en resituant les défis qu’avaient à relever ses contemporains dans l’intelligence que donnent la mémoire et la révélation du bonheur promis par Dieu. Cette espérance sans aveuglement constitue également la motivation d’un intérêt sincère pour les recherches dans les domaines intellectuel et artistique où l’humanité se refaçonne perpétuellement, qu’elle le veuille ou non en relation avec de Dieu.

 

Saul-Paul

Dans cette perspective, le personnage dont Aron-Jean-Marie Lustiger s’est le plus étroitement rapproché est peut-être l’apôtre Paul, même si ce ne fut jamais qu’inconsciemment, au moins par modestie. Paul non plus ne passe guère pour un « rigolo », et pourtant il y a incontestablement en lui quelque chose de lustig : « Réjouissez-vous ! » demande-t-il sans relâche (par exemple : Philippiens 4, 4 ; 1 Thessaloniciens 1, 6). Plus profondément, on trouve dans ses écrits ce que l’on retrouve dans l’enseignement du cardinal Lustiger : un déploiement du mystère et des merveilles de Dieu, débouchant sur ce que les exégètes appellent des « parénèses », à savoir des réponses à des questions pratiques et immédiates.

L’analogie peut être poussée : Aron est baptisé Jean-Marie de même que Saul devient Paul (de même aussi qu’Abram est renommé Abraham et que Jacob est appelé Israël après son combat avec l’ange) ; Aron-Jean-Marie Lustiger est citoyen français de naissance comme Saul-Paul est citoyen romain ; l’un et l’autre sont des juifs qui le restent  une fois baptisés (et non pas à proprement parler « convertis » – on ne saurait trop souligner la différence) ; Mgr Lustiger déboulant dans l’épiscopat français fait penser à Paul débarquant de nulle part au milieu des premiers fidèles de Jésus sûrs de leurs acquis. Le cardinal Lustiger aussi a été un « apôtre des Gentils » qu’il a tout au long de sa carrière servis comme pasteur. Il leur a rappelé ce qu’ils doivent aux juifs. Et face à ceux-ci, il a repris l’image johannique (15, 1-8) de la vigne et des sarments et la comparaison paulinienne des greffons sauvages sur l’olivier franc (Romains 11, 16-24), pour faire comprendre que les chrétiens ne sont pas tout à fait des goyim comme les autres. Il a enfin fait reconnaître l’importance vitale, déjà signalée par le P. Bouyer dans L’Église de Dieu dès 1970, de « l’Église de la circoncision » en obtenant que l’abbé de la communauté hébraophone d’Abu Gosh soit évêque auxiliaire de Jérusalem.

 

Conclusion

Lorsqu’il parle de lui-même, Paul a des fulgurances qui éclairent qu’Aron Lustiger, juif comme lui, ait été comme lui associé aux apôtres et soit devenu Jean-Marie. L’auteur de la Première épître aux Corinthiens s’est voulu prophète (chapitre 14), comme Jean le Baptiste a annoncé la venue du Christ et comme Jean l’Évangéliste a décrit son retour, afin d’édifier et de consoler de façon intelligible plutôt qu’en s’exprimant « en langues ». Et la dimension mariale et maternelle transparaît en 1 Thessaloniciens 1, 7-8 : « Comme une mère nourrit ses enfants et prend soin d’eux, telle était notre tendresse pour vous que nous aurions souhaité vous livrer, en même temps que l’Évangile de Dieu, notre propre vie, tant vous nous étiez devenus chers ».

Cette confidence est comme le condensé de la dernière homélie que le cardinal Lustiger a prononcée à Notre-Dame le 17 septembre 2006, pour ses quatre-vingts ans. Y perce in fine la qualité paradoxalement lustig du « cardinal prophète » : « Que, loin de nous désoler [dans les] épreuves, nous en ayons la joie. […] Notre joie est d’abord de répondre à notre vocation en devenant prophètes à la suite de nos prédécesseurs ». Le « nous » n’est évidemment pas ici un pluriel de majesté. C’est bien plutôt l’ultime identification du berger au troupeau qui lui avait été confié.

 Jean Duchesne

ø

 

Quelques dates

 

« Aron Jean-Marie Lustiger »

Documentaire inédit

5 août à 20 h 40 sur KTO.

 

KTO vous propose de découvrir dimanche 5 août 2012, un documentaire inédit intitulé Aron Jean-Marie Lustiger. Une magnifique mise en relief de son identité juive, essentielle pour comprendre sa vie personnelle et sacerdotale. Entretien exclusif avec Jean-Yves Fischbach, le réalisateur. Pourquoi avoir choisi de présenter le cardinal sous l’angle de ses racines juives ? [...]

 

Extrait de KTO Mag n°254-255, juillet-août 2012

 

Table ronde

 

http://www.espace-bernanos.com/jean-marie-lustiger.php

 

http://www.france-catholique.fr/Table-ronde-Jean-Marie-Lustiger-le.html

 

ψ  [Psi]LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire
1989 / 2015