Fin de l'affaire de la rue Asseline • Petite
réflexion sur le réel
4 juin 2007
Cher
A.,
j'étais
soulagée d'entendre de vive-voix que ni toi ni personne de ton entour
n'avait trempé - passe-moi le verbe - dans l'énormité qui m'a
valu de devoir revenir sur cette très vilaine affaire de la rue
Asseline. Encore que cela aura permis de la solder.
Vous
voudrez donc bien excuser mon cafouillis passager, mais partiel seulement,
d'adresse aux personnes, dont j'essaie d'élucider la cause un peu plus
bas, mais qui ne m'en dédouane pas pour autant.
Cette
énormité, c'est la troisième, du moins à ma
connaissance, en 13 ans, par la même “analyste”, que je me
garde bien de croiser depuis des lunes. “Che Vuoi ?” m'as-tu
demandé... ce à quoi je t'ai répondu : “Rien,
j'attends que me passe la nausée et tout ce qui va avec.” Ce
“Che Vuoi ?”, c'est à cette “analyste”
qu'à mon tour je la poserais depuis 13 ans si c'en valait la peine.
Tu
trouveras ci-dessous ma réponse à la lettre du Dr S., analysante
de cette “analyste”, qui bien involontairement s'en est
trouvée être la messagère.
L'idée
de la provenance de l'énormité m'avait bien effleurée,
compte-tenu des précédents de la même extrace, mais son
auteur “analyste” en question m'avait dit il y a trois ans qu'elle
avait cessé d'exercer, qu'elle ne s'intéressait plus à la
psychanalyse, mais au yoga et envisageait de s'y reconvertir pour s'assurer
quelques substantiels revenus à partir de cette retraite. Un bienfait pour
la psychanalyse ! Du coup, je l'ai
écartée, à tort, de mes préoccupations urgentes.
Je
n'ai donc pas mesuré à la bonne hauteur sa
méchanceté, dont je ne suis pas la seule à l'avoir
relevée, ni à quel point, associée à une incroyable
ignardise, une ignorance délibérée, ce qui est interdit en psychanalyse,
cela pouvait la rendre ridicule, mais surtout nocive.
Néanmoins,
du temps où “La Passe” de Lacan agissait encore très
fortement dans le milieu, elle était “passée
analyste” sans encombre,
grâce au jeu de ses relations, plus ou moins intimes, parmi ses
compères et compairesses, comme le voulaient alors les mœurs de
l'époque.
Mais
je défie quiconque, ayant une notion à peine esquissée
à la lettre A
de l'ABC de la
psychanalyse, d'obtenir de cette “analyste” d'en donner une
définition même élémentaire, encore moins d'en
élucider le moindre concept, le plus simple principe.
Je
ne l'ai entendue, en plus de vingt ans, ne parler que d'argent et, un peu, de
cinéma. Pour peu qu'on l'interroge sur un point théorique
particulier, la voilà qui répond, très “snobish” : “J'ai presqu'envie de
dire... ”, qui accouche de rien, d'un vide dépourvu même de
la qualité du silence, sur quoi elle part donner un coup de fil, en
reçoit un, doit sortir son chien ou passer à la banque...
J'essaie
d'aller au plus bref.
Côté
professionnel, c'est une personne dont il m'est arrivé plusieurs fois de
recueillir des analysant/e/s en rade d'analyse, complètement
hypnotisés, séduits et détruits par l'exploitation abusive
qu'elle faisait de son physique avantageux, c'en était effarant.
Côté
privé, sur le sérieux de la réputation psychanalytique
lacanienne d'alors, quand elle a sollicité mon aide, je l'ai
hébergée rue Asseline lors d'un passage difficile de son
parcours.
Elle
a donc connu, aux premières loges, les prémisses, puis le
développement de l'affaire vomitoire de la rue Asseline. Et, sans doute
étais-je témoin embarrassant d'un épisode peu glorieux
de sa vie, pour qu'elle s'emploie à contribuer bien pesamment, bien
cyniquement, des années durant, à mon insu, à aggraver
cette affaire.
Maintenant
j'en viens au “réel”, car c'est d'une différence
d'approche d'un concept que vient souvent la confusion qui a failli se produire
ici avec toi. Le réel, c'est un concept ou/et une catégorie sont
je n'ai cessé de dire à qui ne voulait pas l'entendre que, dans
la théorie lacanienne, ils s'étaient trouvés constamment
interprétés du côté de l'imaginaire ou/et du
fantasme. Il suffit de lire les nombreux ouvrages écrits sur cette
notion du réel chez Lacan, par ses élèves directs, pour
être épouvantés, on dirait des propos de penseurs
intelligents devenus psychotiques, fous-dingues, hagards, complètement
“déréellisés”...
Or
le réel, s'il se matérialise par ce qui est impossible à
symboliser, jouxte assez souvent le trauma. Si les effets, les conséquences
du trauma sont multiples, complexes, sa définition par contre est
parfaitement maîtrisée en psychanalyse.
Le
silence fermé devant le réel produit des choses graves, des
embrouillamini, des injustices terribles (cf. la “collaboration”
par exemple, pour ne puiser que dans l'histoire avec un grand H), des
catastrophes, des effets pervers parfois irrattrapables. J'ai toujours
été attentive à cette vérité
qu'énonçait Perrier,
que les conduites perverses, qui consistent à faire mal en le sachant
mais ne voulant rien en savoir, en clivant (“la main droite ignore ce que
fait la main gauche”, “pas vu, pas pris” etc.), rendent
paranoïaques les hystériques. C'est alors à l'analyse
d'essayer de sortir l'hystérique de la souricière.
Tout
cela pour te dire que, devant des ”acting“ aussi
dégueulasses, bien réels, tels que ceux pour lesquels je vous ai contactés ces derniers jours, il ne fallait pas
“faire l'analyste” à la française, surtout avec des
collègues, des “pairs” - attitude qui relève de ces
mœurs exécrables évoquées plus haut - il fallait me répondre, sans que je sois amenée à
réagir en hystéroïde consternée et... injuste, pour
obtenir enfin une élucidation nette et franche de ce pataquès.
Une
réponse devant le réel, disons plutôt une interprétation
réelle sous une forme ou une autre, de métaphore, de métonymie (ne serait-ce
qu'un mot...), cela vaut pour le privé comme pour le public, dans le
professionnel comme en amitié.
Une
réponse, quelle qu'elle soit, avec ou sans empathie, positive ou
négative... , tout sauf le silence. Le silence de mort, emprunté à la
psychiatrie, qui a jusqu'à présent tenu lieu de
“neutralité”, foutaise bien commode, ce silence qui peut
tuer et qui a produit, chez les analystes/analysants, de la non-analyse, des
“acting-out” à
répétition, des suicides, tout le monde le sait en
“Translacanie”.
Le
verbe “répondre”
à l'origine, en latin, signifiait : s'engager en retour.
Bon
, j'y vais, bonne journée, Micheline W.
ø
Réponse à la lettre du Dr S.
Chère
S.,
le
site n'a jamais disparu, il a simplement changé de nom de domaine,
lequel maintenant est sécurisé (cf. à
“Accueil”), à la suite de piratages successifs. Il suffisait
de taper mon nom sur “Google”, mes initiales, ou ceux de Dolto,
Perrier ou quelque autre moins connu, ou encore un nom commun,
“psychanalyse” par exemple, pour le retrouver sous sa nouvelle
appellation.
Que
tu sois ou non désagréable, méfiante dans la vie, m'est
indifférent, dans la mesure où elle ne croise pas et plus la
mienne, depuis que tu t'es laissée aller à t'associer à
une saloperie, il n'y a pas d'autre mot, transférentielle,
poussée par qui s'intitule ton “analyste”. D'ailleurs je suis assez
étonnée, elle m'avait confié il y a au moins 4 ans, ne
plus pratiquer puisqu'elle prenait sa retraite, et s'intéresser
maintenant au yoga.
“Analyste”
dont tu as su que je l'avais aidée autrefois personnellement à
plusieurs titres, privé et professionnel notamment, que je l'avais
hébergée chez moi lors d'un passage particulièrement
difficile de son parcours. “Analyste” que je connais donc assez bien, de
l'intérieur et de l'extérieur, ainsi que ses comportements, qui
se sont révélés plusieurs fois par la suite ne pas
hésiter à franchir la limite du délictueux, de
l'escroquerie et... je reste encore fair-play...
À
propos d'écoute,
dont tu m'écris qu'elle fait partie de ta pratique (quelle pratique ?) :
pendant des années, j'ai essayé de te faire entendre, qu'en
raison d'une méprise de ma part sur ce qu'était la formation
lacanienne de la pratique de la psychanalyse, j'avais adressé ton
très jeune fils et
non pas toi, à une “analyste”, qui
se présentait comme spécialiste auprès des enfants.
“Analyste” qui, en te
“récupérant” vite fait à la place de ton fils,
ce qui était plus rentable et moins fatigant, s'est révélée
indigne de cette “nomination”. Les effets regrettables de ce tour de
passe-passe, la suite, tu les connais, moi aussi.
Tu
n'as rien entendu de ce
que je te disais et répétais, clairement, en toutes lettres. Et
cette surdité t'a conduite à commettre des “acting”
sur lesquels je ne reviendrai pas, dont le dernier, alors que tu pouvais me
joindre directement, était de passer mes coordonnées sans m'en
informer, à quelqu'un de très mal intentionné, transférentiellement
ou non, médecin chef de service, dont je connais aussi bien les
comportements privés que la pratique professionnelle.
J'ai
donc cessé toute forme d'essai de transmission de quoi que ce soit avec
toi en même temps qu'avec ceux et celles du monde analytique dans lequel
tu évolues.
Ces
“acting” en ricochet m'obligent aujourd'hui à revenir sur
ces lacaneries et à devoir
refaire, une nouvelle fois, une mise au point précise, alors que j'en
étais enfin débarrassée depuis des lunes, et continuais
paisiblement mon travail dans le sens que j'ai choisi de donner à ma
vie, quel que soit l'intérêt ou le manque d'intérêt
que le monde extérieur y porte.
Ce
sera la dernière fois, tu la liras sur le site.
Je
te renouvelle mes vœux de bonne route et mon souhait de savoir mes
coordonnées personnelles effacées de ta mémoire. Tu as
“retrouvé” le site, c'est plus que suffisant, M. W.
© ψ LE TEMPS DU NON
cela ne va pas sans dire