« C'est pas tous les jours
qu'elles rigolent... »
Georges Brassens
Nous
aurons beau essayer de dire et redire que l'humour, par définition - cf. dans notre site,
rappel de la définition de l'humour par
Freud et par François Perrier -, est incompatible
avec la vulgarité,
les médias, pour la plupart, toutes “corpos”
sociologiquement correctes confondues, s'élèvent
plus ou moins bruyamment contre l'éviction
récente dans et hors leurs rangs de personnages,
qu'elles persistent à qualifier d'“humoristes”
.
De
même le “mot d'esprit” en psychanalyse,
qui est une formation de l'inconscient, est incompatible
avec le “calembour”, généralement
bien épais lequel, quand il ne ressortit pas à une construction consciente
n'est alors
que l'expression d'une innocente et pesante sottise.
Les
psychanalystes, les sémiologues, les spécialistes
du langage, ne se manifestent guère ces
temps-ci.
Alain
Finkielkraut relevait hier encore ce que Ferenczi
nommait la confusion des langues, laquelle conduit
immanquablement aux abus.
Finkielkraut
revient sur la faute grave d'un joueur de football,
absout d'un coup de plumeau par la première
dame de France, qui se réclame de la psychanalyse,
en ces termes “pas vu, pas pris”.
Pas un psychanalyste ne moufte, alors que l'expression
“pas vu, pas pris” est la marque de
fabrique même du pervers, la perversion,
en tant que structure, étant incompatible
avec la théorie freudienne de la psychanalyse.
Le
Président de la République doit
se rendre auprès de la Reine d'Angleterre,
il se remarie pour l'occasion, nous annonçant
pour faire moderne : “Carla et moi, c'est
du sérieux”. Finkielkraut s'interroge
et nous interroge sur l'opportunité d'une
telle déclaration dans le cadre de la fonction
présidentielle, autrement dit sur la nécessité
de faire s'interpénétrer, en l'exhibant,
la vie privée, et l'intérêt
public.
Finkielkraut
n'est pas très apprécié des
médias, notamment par le paterne Denis
Olivennes, Directeur du Nouvel Observateur, fils
de psychanalystes, dont nous aurions la curiosité
de voir la mine si l'un de ses enfants lui lançait
avec l'“humour” qu'il défend
: “je t'encule, sale fils de pute !”.
Ce
qui est une double injure,
envers les gays et envers les dames, tout comme,
d'ailleurs, envers les dames qui bénéficient
depuis l'aube des temps de surenchère en
matière de grossièreté, cette
qualification devenue courante de “langue
de pute”, pour désigner celles et
ceux qui se nourrissent de rumeurs, de ragots
et autres salacités, affectionnant de les colporter.
La
répartie : “casse-toi, pauvre con”,
bien que complètement incongrue dans la
bouche d'un Président de la République,
ne participe pas, radicalement, du même
champ sémantique, notamment par rapport
aux notions de violence, de brutalité,
d'agression, sexuelles,
elle ne vise pas à détruire l'autre,
elle n'est qu'une réaction de défense,
certes pas très policée.
Nous
laisserons à l'expert, Claude Duneton,
le soin de nous éclairer en ce domaine.
Enfin,
pour faire bref et ne parler que de ce que je
connais le mieux, s'en prendre à la personne
physique, appliquer des yeux ou une face de “fouine”
autant à un responsable politique qu'à
qui que ce soit, évoquent ce temps qui
nous glace encore d'une certaine Exposition intitulée
: « Le Juif et la France », ses caricatures,
ses photos truquées, ses articles de presse,
ses slogans, commentés par leur tombereau
de terminologie xénophobe.
C'est
tout pour aujourd'hui.
m. w.
26 juin 2010
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